Ils sont prédicateurs, enseignants et imams. Ils viennent des quatre coins du Cameroun et sont réunis à Yaoundé dans le cadre d'un colloque dont les recommandations sont fortement attendues ce dimanche, 20 août 2019. Pendant trois jours, conférences-débats, travaux en ateliers et des plénières ont meublé leur assise qui a pour cadre, le complexe islamique de Tsinga. Le thème choisi pour les travaux: "Contribution de la Ligue dans la préservation de la paix et de la stabilité au Cameroun."
8ème rencontre du genre, ce colloque s'est ouvert vendredi. Il arrive dans un contexte bien particulier au Cameroun. Jamais les questions d'unité, du vivre -ensemble, de la paix et de la préservation de ces valeurs n'ont été aussi fortement au centre des préoccupations ces dernières décennies comme c'est le cas en ce moment. L'actualité, avec le groupe obscurantiste et terroriste Boko Haram qui reste toujours une menace pour la paix dans le pays avec des attaques que le Cameroun continue d'enregistrer de temps en temps dans la partie nord, les velléités sécessionnistes, la profanation des symboles de l'Etat comme le drapeau national, est une des illustrations. Qui parle de paix et de la nécessité de la préserver fait appel à la sécurité, un concept large, le souligne Ibrahima BABA, président de la Ligue des Intellectuels Arabophones du Cameroun. La sécurité dit-il "inclut entre autres, la sécurité physique, matérielle, alimentaire, intellectuelle, pour ne citer que ceux -là".
Cet intellectuel arabophone poursuit en faisant remarquer que les membres de la Ligue, "prédicateurs, enseignants et imams pour la plupart, contribuent sans aucun doute à la promotion de la sécurité et la stabilité" du Cameroun. Mais souligne-t-il, "leur rôle est souvent inaperçu et peut être sous-estimé", d'où la nécessité de renforcer cette participation afin qu'elle soit efficace. Les membres de la Ligue sont des formateurs, des éducateurs, des guides et de part ce travail au quotidien qu'ils exercent, ils sont des acteurs de premier plan dans la construction d'une nation d'harmonie et de développement. Leur retrouvaille est toujours une occasion pour eux de remesurer les défis qui sont les leurs, l'espoir porté sur eux dans ce monde où les valeurs comme celles, entre autres, du respect de l'autre, de la chose publique, de l'amour, de paix, de solidarité, de l'acceptation de la différence, de la justice ont besoin d'être enseignées chaque jour. Ces jours de réflexion poursuivent donc cet objectif à la suite des précédentes. Ce 8eme colloque arrive également à la fin de la phase pilote du Programme National de Zakat Al Fitr, initié à Yaoundé en 2012. Cinq ans après, il est question de faire un bilan pour mieux envisager l'avenir ajoute Ibrahima BABA. Ce programme s'est étendu au fil de ces années pour couvrir six grandes villes du pays dont Yaoundé, Douala, Maroua, Bamenda, Bertoua et Ngaoundéré.
Autre sujet qui sera évoqué au cours de ces assises, la question d'insertion dans le marché de l'emploi au Cameroun, des diplômés des universités islamiques. La situation n'est toujours reluisante tel qu'on peut constater sur le terrain. Ces derniers pour la plupart rencontre des difficultés d'insertion socioprofessionnelles dans le pays. " Nous nous y attelons dans le cadre du présent mandat que nous a confié l'ensemble des membres de la Ligue", déclaration du président de cette association qui regroupe non seulement au Cameroun les diplômés des universités et instituts islamiques à travers le monde mais également, tous ceux qui se reconnaissent dans les objectifs que poursuit cette association.
Il s'agira donc de faire aussi le point sur l'évolution de ce dossier, les difficultés et atouts rencontrés sur le terrain afin de voir les nouvelles orientations, s'il y'a lieu, qui s'imposent. C'est dire alors que les enjeux de ce 8ème colloque sont de taille.
Aboubakar Sidick MOUNCHILI
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