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La communauté internationale célèbre le lundi 13 février, la journée mondiale de la radio. Ce média chaud a longtemps bénéficié d’un quasi-monopole avant l’arrivée de la télévision.  Sur le plan mondial, il faut observer que les radios à vocation internationale permettent aux pays développés d’imposer leur vision aux populations des pays pauvres. La « guerre des idées » est ainsi transportée par les radios, dont les animateurs sont astreints à une ligne éditoriale conséquente.


L’Afrique a vu depuis deux décennies son parc de radios se développer de manière exponentielle. Pourtant pour des raisons politiques, elles sont confinées dans la bande FM, qui a certes un certain confort d’écoute, mais qui ne porte pas loin. Les auditeurs du contient sont par conséquent soumis aux grandes radios occidentales, France Inter, BBC, VOA, Deushveller etc. pour ne citer que celles-là, qui imposent un regard européen aux problèmes africains.


Qui d’Africa N°1 ?


Elle est lointaine l’époque où la radio émettant du Gabon rayonnait sur le continent, imposant un regard africain aux problèmes africains. Il faut rappeler  que ce rayonnement n’influençait pas les pays européens où la radio du continent noir était inaudible. Au lendemain du déferlement des libertés en Afrique, la voix de l’Afrique s’est progressivement éteinte laissant la place à une multitude de micro-projets éditoriaux qui bon an mal an ont fini par peser leur pesant d’or dans l’espace publique. Ainsi dans les régions, ce sont les radios communautaires qui battent le pavé, avec une mission d’éducation de proximité dans les langues locales, tandis que dans les centres urbains, les radios FM généralistes assurent la veille de la justice sociale, et que les radios confessionnelles évangélisent à longueur de journée, pour conquérir de nouveaux fidèles.


La radio est le média de proximité par excellence pour des populations aux revenus modestes, mais sous nos cieux, les annonceurs accordent la portion congrue de leurs budgets à la publicité d’autant plus qu’ils sont fascinés par la télévision. Cette peinture du milieu de la radio en Afrique démontre à suffisance que les pouvoirs publics ont certes libéralisés le secteur, mais n’ont pas mis en place des mesures d’attractivité pour que naissent de grands groupes de presse, sans doute parce qu’ils savent qu’il s’agit du quatrième pouvoir. Les égos des promoteurs font le reste, chacun voulant par tous les moyens briller au sommet d’un signal, contre vents et marrées. Les dérives de tout genre sont alors observées, les pouvoirs en place tirant le bout de la corde, pour que les animateurs et les journalistes s’accommodent du contrôle de leur activité et ne dénoncent pas les  travers de la mal gouvernance ambiante.


Vivement que les hommes de média revisitent leurs ambitions et se retrouvent pour des regroupements à l’échelle continentale, afin d’offrir des radios concurrentielles, portant haut la vision africaine du monde.


Pierre Pochangou