Les mosquées, c’est bon mais on n’a plus besoin que de ça tout comme on en a assez de ce modèle de soutien sur le plan éducatif et de la formation qui n’a produit jusqu'ici, pour la plupart des cas, que des musulmans en déphasage avec les besoins et l’évolution de la société. Comme un hymne, presque l’ensemble des participants au sommet mondial des minorités musulmans à Istanbul, se sont exprimés ainsi, indexant la forme de soutien qui a été priorisé par les grands pays musulmans à l’endroit des minorités musulmans dans les quatre coins du globe. Le problème tel que soulevé, est le même partout.
« L’accent a été mis sur la construction des mosquées. Ça pullule et plus grave encore, quand ça arrive, cela elles ouvrent assez souvent des portes à des batailles incroyables entre musulmans qui veulent les diriger ou devenir des imams. Des musulmans même qui pour la plupart n’ont pas de formation pour diriger les hommes et les biens de la communauté, des musulmans qui ignorent même les défis du temps. Des musulmans qui, par faute de formation, ne savent pas passer le message et conséquence, diffusion d’une mauvaise image de l’islam, une mauvaise formation spirituelle de la jeunesse musulmane et vous pouvez imaginer la suite. », parole par exemple du représentant de la délégation togolaise lors des échanges, mercredi 18 avril, à la séance consacrée aux besoins et demandes des minorités musulmans à propos des services religieux et l’éducation religieuse. Les gens ne se battent pas, a dit un autre, « pour l’essentiel qui sont leur unité, le travail pour la cause de la Oumma, la préparation de l’avenir des enfants, l’occupation du terrain. Allez voir, il y’a manque des cadres musulmans, les vrais cadres. Plus graves encore, des mauvais discours circulent ouvrant la voie aux ennemis de l’Islam qui en profitent pour créer d’autres ennemis de l’Islam au sein même de la communauté et même en dehors, qui de par leurs actes, tuent les autres, saccagent les mosquées et les églises, mettent les nations en difficultés, freinent le développement, transforment les jeunes et surtout ternissent l’image de la religion, l’Islam qui est une religion de paix, qui n’enseigne pas la violence et appelle plutôt au respect de l’autre, à la participation à la construction du pays. Comment voulez-vous qu’il ait une bonne représentativité des musulmans dans le domaine politique, scientifique, culturel, bref à tous les niveaux de la vie quand il n y’a pas une politique à la base pour relever ce défi. Et la faute, c’est l’ignorance des musulmans et surtout le modèle du soutien qui leur a été jusqu’ici apporté. »
La meilleure aide qu’on puisse apporter aujourd’hui aux minorités, tel que cela s’est dégagé de la contribution des uns et des autres, c’est la construction des écoles de la maternelle au supérieur, des écoles arrimées aux standards internationaux avec une politique sous-jacente qui permet aux musulmans de mieux en profiter. C’est aussi l’investissement par exemple dans le domaine de la santé, par la création des hôpitaux de référence islamique ou l’assistance multiforme à ceux existants déjà dans certains pays, la création des grandes écoles de formation de pointe adaptée à la demande du marché mondial à l’intention des jeunes musulmans, l’octroi des bourses internationales ou le financement de la formation des jeunes dans les grandes universités du monde ou dans ces pays musulmans à forte potentialités qui peuvent offrir ce type de formation spécialisées.
C’est également l’investissement dans le domaine de la communication et la formation des cadres musulmans capables d’occuper l’espace médiatique dans leur pays respectif et à l’échelle planétaire, non seulement pour faire la Dawa, c’est-à-dire l’appel à l’Islam, mais pour faire vivre ce que les musulmans au quotidien font pour leur pays ou ce qui se passe, de façon positive dans les pays différents où vivent les musulmans. Car le combat du monde est surtout médiatique. Tant que l’on ne l’a pas compris, les pays musulmans qui font des efforts pour rassembler, pour donner une belle image de l’Islam, pour parler des réalités des peuples en souffrance, des pays qui ont pris conscience de leur responsabilité comme la Turquie, seront toujours combattus et traités de tous les noms d’oiseau, à renfort médiatique par les autres comme l’a lui-même reconnu le président ERDOGAN lors de l’ouverture de ce sommet historique à Istanbul. Le pays en tout cas est déterminé à ne pas baisser les bras, conscient surtout de ces enjeux, ont rappelé à tour de rôles, les différentes autorités turques et responsables qui se sont succédés dans les panels jusqu’ici lors de ce sommet.
Le président turc a été le premier à donner le ton et l’assurance que son pays a commencé et ne s’arrêtera pas. Les formations que son pays offre aux jeunes des pays à minorités musulmans ne sont pas seulement théologiques, ce sont les bourses ouvertes à d’autres types de formation. C’est par là que naîtra, une nouvelle génération des musulmans avec cette détermination a renchérit le ministre turc des affaires étrangères, au cours de la rencontre qu’il a eu mercredi soir avec tous les participants de plus de 100 pays au monde présents à Istanbul.
Il est question seulement de continuer, de soutenir ce pays avant-gardiste et sur le terrain, aux musulmans eux-mêmes de s’unir dans leurs pays respectifs, de travailler en synergie, indépendamment des frontières de pays ont conclu presque ces invités en terre turque.
Aboubakar Sidick MOUNCHILI
Envoyé Spécial à Istanbul