La presse communément considérée comme étant le quatrième pouvoir a du mal à s’imposer dans le système planétaire mondial. L’Amérique de Donald Trump a clairement démontré son aversion pour une certaine presse, en France, Emmanuel Macron candidat à l’élection présidentielle a interdit d’accès à ses meeting aux journalistes russes, tandis que François Fillon s’est résolu à porter plainte au Canard enchainé.
Oui, la presse doit rester sous l’emprise des magnats de la finance, les détenteurs de pouvoir, qui vouent une admiration particulière aux cireurs de bottes et autres griots des temps modernes. Non à la presse d’investigation, non à la presse de dénonciation.
En Afrique on a vite compris que la presse tient un rôle important dans la gouvernance, aussi s’arrange-t-on à la mettre sous perfusion. Les journalistes africains sont les moins bien rémunérés du monde, et les entreprises de presse ne respectent aucun texte sur les droits de leurs travailleurs. Cela s’appelle musèlement intelligent, avec en prime un boulevard ouvert à la corruption.
Alors quel avenir pour la presse face à la montée en puissance des réseaux sociaux qui laissent un pan entier de l’information sans contrôle ?
Voilà la réflexion qui est ouverte car plus que les appareils politiques, plus que les décisions des gouvernants, l’opinion publique est désormais mondialisée à travers les réseaux sociaux, et nul ne peut plus se cacher… Tous les scandales à répétition dénoncés par les médias ont fini par mettre les journalistes au banc de la société. Preuve s’il en était encore que la presse n’est considérée d’intelligente par les tenants des pouvoirs que lorsqu’elle les mets en exergue, alors même que les victimes de ces prédations la traitent alors de corrompue. Lorsque que la presse dénonce les malversations elle est considérée de subversive par les oligarques et de combattante par les révolutionnaires...
Après avoir bien compris ces contraintes on peut désormais être journaliste par amour du métier, et faire son travail en toute conscience. C’est ça le nouveau pari de la liberté de la presse.
Pierre POCHANGOU