Les banderoles, les pagnes et autres gadgets ont illuminé les artères de nos grands centres urbains le 1er mai dernier à l’occasion de la célébration de la journée internationale du travail, la 131ème édition plus précisément. Personne ou presque ne s’interroge plus sur les origines de cette célébration au point d’avoir réussi le pari de transformer cette journée de contestation en journée d’agapes gargantuesques en Afrique.
Il faut remonter à la grève des employés d’une grande compagnie de construction automobile aux 2tats-unis, qui avaient grevé pour faire baisser la journée de travail à 8 heures pour retrouver les origines de cette journée. Les employés s’étaient opposés aux patrons pour obtenir l’amélioration de leurs conditions de travail et leur rémunération. Au fil des décennies ce combat va se déporter en Europe et c’est en France que les ouvriers vont eux-aussi au terme d’une longue grève arraché des conditions salariales acceptable, des statuts professionnels et autres avantages comme les congés payés…
Le 1er mai dernier, les images venues du monde entier à travers les chaines de télévision ont montré deux tendances. La première est européeno-américano-asiatique où les ouvriers défilent dans leurs syndicats et ne sont pas face à leurs patrons endimanchés dans la tribune. En Russie, le président a d’ailleurs fait une communication en faveur des ouvriers.
En Afrique c’est la seconde image, les syndicats rangés avec les pancartes publicitaires de leurs entreprises se pavanent sur la chaussée devant un parterre d’hommes politiques et de patrons d’entreprises qui applaudissent les passages. OUF… L’Afrique a repensé le dialogue social à la sauce gombo, une manière très spéciale de célébrer les difficultés du monde ouvrier. ET dire que ce sont les employés les moins bien payés, sans sécurité sociale, abandonnés face à la toute-puissance des employeurs, et de la finance internationale. Drôle de paradoxe.
Pierre Pochangou