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La saison des pluies s’est installée et chaque jour il tombe des cordes dans les grandes agglomérations urbaines camerounaises. De Douala à Yaoundé en passant par Bafoussam, le spectacle des montagnes d’ordures ménagères est désolant. Une situation qui ne semble pas émouvoir les plus =hautes autorités de l’état qui quadrillent systématiquement le parcours des personnalités en visite sur le territoire national. La côte d’alerte est dépassée, les populations suffoquent sous les odeurs nauséabondes que rejettent les poubelles non vidées.


A l’origine de cette situation déplorable, le différend qui oppose la société Hysacam à ses commanditaires. Les éboueurs réclament des arriérés de paiement qui s’évaluent en centaine de millions de francs, qui auraient dû servir à l’entretien du parc automobile et au traitement des différents personnels. Dès lors, le service minimum est fourni au grand dam des populations. Comme un malheur ne vient jamais seul, les chantiers de renouvellement du circuit de distribution de l’eau creuse les routes, laissant apparaitre de nouveaux cassis qui entraînent des embouteillages monstres.
Quid des études sur la croissance de la population urbaine ?
Le mal être que vivent les populations urbaines peuvent se comprendre comme la suite logique d’une croissance de la population non maîtrisée. Il convient en effet de remettre au goût du jour l’urgence de l’actualisation des données démographiques, avec en point de mire les projections sur la croissance urbaine, avant de lancer des chantiers. Les routes qui sont aujourd’hui utilisées seront désuètes dans les prochaines décennies, et l’extension des villes vers des zones non aménagées posera davantage le problème de l’approvisionnement en eau potable. Cette observation devrait interpeller les décideurs d’aujourd’hui qui font si peu de cas des données réelles, au point de se contenter de slogans du genre » Quel Cameroun voulons nous pour nos enfants ?
Aujourd’hui déjà, les responsables des communes n’arrivent pas à trouver des solutions durables pour la gestion des ordures ménagères, qu’en sera-t-il dans quelques décennies ? Aucune perspective d’amélioration n’est envisagée, on se contente du saupoudrage. Une question tar rode les esprits aquilins ; Combien d’habitants vivent à Yaoundé, Douala et Bafoussam ? A y regarder de près, ces trois villes à elles seules devraient dépasser les cinq millions d’habitants. Un chiffre impressionnant qui permet de comprendre pourquoi les problèmes existentiels ne trouveront pas de réponse appropriée avec le mode de fonctionnement actuel : les constructions dans les marécages se multiplient, les bidonvilles manquent cruellement de voies de circulation, les toilettes des ménages restent en majorité traditionnelles, le courant électrique se distribue de manière quelconque tandis que les zones d’habitation manquent d’aménagement. Triste bilan pour un défi que doivent relever les acteurs du développement local.


Pierre Pochangou