Les pays membres de l’Agence Intergouvernementale Panafricaine Eau et Assainissement pour l'Afrique (EAA) savent à présent quoi faire pour sauver cette institution dans un état comateux. Le Conseil extraordinaire des ministres africains du 27 et 28 septembre à Yaoundé a permis de prendre d’importantes décisions face aux défis auxquels est confronté l’Agence. Il a été présidé par son président, le ministre camerounais en charge de l'eau et de l'énergie, le Dr Basile Atangana Kouna, entouré de ses certains homologues du continent noir.
Durant les deux jours de travaux, les membres présents de l'EAA ont été plutôt favorables à la prorogation du mandat du président du conseil des ministres, d'une part et d'autre part, d'un recrutement d'un secrétaire exécutif placé sous la tutelle du ministère burkinabé de l'eau et d'assainissement.
L''institution panafricaine en charge de la gestion de l'eau est dans un état comateux pour l'instant. Il faut apporter des solutions managériales, financières et techniques pour enfin redorer son blason. Ce qu’ont tenté de faire, les ministres réunis en terre camerounaise.
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' C'est en 2014 que les prémisses de la crise consécutive à un dysfonctionnement structurel, institutionnel, managérial et financier a conduit EAA dans la situation actuelle '' se rappelle Ambroise Niouga Ouedraogo le patron de l'eau et de l'assainissement au Pays des Hommes Intègres. Quatre ans donc que la crise dure, ce qui a amené le président du Conseil des Ministres, à dire « qu’il est temps de sortir de cette crise. ''
Une rencontre aux allures de thérapie choc
C’est depuis trente ans que le Burkina abrite le siège de l’Agence Intergouvernementale Panafricaine Eau et Assainissement pour l'Afrique. Un peu plus d’une trentaine de pays africaines siègent également au sein de cette institution comme membres. D’après les révélations du ministre burkinabè de l’eau, l'agence a accumule près de 80 milliards de francs CFA de dettes sans compter la traversée d’une zone de turbulence, de nombreux départs du personnel et plusieurs autres épisodes douloureux pour la vie d’une institution.
A Yaoundé, les ministres ont décidé de commun accord de la nécessité de relancer l'institution, la mise a place d'un comité adhoc chargé entre autre d'approfondir la réflexion afin de susciter l'intérêt des partenaires techniques et financiers. Ils ont également décidé de travailler sur instruction du président du conseil des ministres avec le secrétaire exécutif à la relance de EAA jusqu'à la tenue de la prochaine session ordinaire du conseil des ministres. Un comité composé de six experts charge d’apporter la solution au relèvement de l’Agence a été mise sur pied par le président du Conseil des ministres.
C’est en 1988, que l’ex-Centre régional pour l’eau potable et l’assainissement a fait sa mue pour devenir EAA, une institution plus ouverte à l’ensemble du continent, notamment francophone et même d’autres expressions linguistiques. Sa principale mission à l’époque était de faire face dans les pays de l’Afrique de l’Ouest, du Centre et des Grands lacs, à la problématique de l’accès à l’eau et à l’assainissement de plus en plus préoccupante du fait notamment de l’accroissement démographique et de l’insuffisance des capacités, de financement et de technologies appropriées dans le secteur. Même si le combat de l’eau et de l’assainissement en Afrique est loin d’être un combat gagne, l’Agence malgré ses problèmes et multiples crises a un bilan. Un bilan qui est la preuve que les défis avenirs aux regards des enjeux pour le développement du continent méritent une attention particulière et l’urgence de sauver une institution comme l’Agence Intergouvernementale Panafricaine Eau et Assainissement pour l'Afrique.
Ayouba NSANGOU