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Ainsi donc François Hollande ne sera pas candidat à sa propre succession pour les élections présidentielles françaises de 2017. Dans un message à la Nation, le Président français a annoncé son désistement dans un ton empreint de solennité et de lucidité. Un acte diversement apprécié par les politiciens français, européens,  asiatiques etc, mais aussi africains.


A peine sortis de la « surprise » des primaires de la droite qui a laissé sur le carreau Nicolas Sarkozy et Alain Juppé qui faisaient pourtant offices des favoris de cette élection interne, les français viennent de subir « la surprise » de la gauche socialiste. Quel que soit le bout par lequel on prend l’analyse de cette situation, il reste une constante: le peuple de France et j’insiste sur cette appellation, exprime son ras le bol sur la gestion qui est faite des politiques publiques. Pour la droite, les sondages se sont trompés, Fillon l’emportant largement au final face à un Alain Juppé au discours passéiste. A gauche, François Hollande s’est fié aux sondages qui le donnaient battu aux primaires, aussi a t-il jeté l’éponge pour sortir par la grande porte.


Le pouvoir à tout prix et à tous les prix
L’histoire contemporaine de notre Afrique a elle aussi sa constance : les chefs d’état s’accrochent au pouvoir, triturant les constitutions, bafouant les règles du jeu électoral et trainant un cortège de meurtres et arrestations d’hommes politiques. Pour la seule année deux mille seize, le Tchad, la Centrafrique, le Gabon, le Congo Brazaville et la Guinée Equatoriale pour ce qui concerne la sous-région Afrique centrale ont vécu des processus électoraux teintés de ces triturations constitutionnelles et « bafouements » des règles du jeu électoral. Dans les autres contrées du continent, notamment au Burundi, au Rwanda, en Somalie, au Niger, pour ne citer que ceux-là, les chefs d’Etats en poste ne veulent rien entendre des règles inscrites dans des constitutions qu’ils ont eux-mêmes adoptées, pour saupoudrer leurs régimes d’un zeste de démocratie et bénéficier de l’aide internationale.


Sous nos cieux, il n’existe pas de d’institut de sondage pour évaluer les côtes de popularités des acteurs de la scène politique. Nous faisons de la navigation à vue, et l’un des baromètres des observateurs reste les manifestations de rue. Ainsi les partis de l’opposition appellent-ils souvent à des manifestations publiques pour exprimer leur mécontentement, tandis que les partis au pouvoir organisent des contre manifestations de rue pour présenter à la face du monde l’adhésion des populations à leur politique. Pour la petite histoire, les manifestations de l’opposition sont généralement « interdites »  par les administrations à la solde des pouvoirs, puis réprimées par des forces de l’ordre qui s’en donnent à cœur joie, en utilisant des armes de guerre contre des populations sans armes. Au final, les peuples du continent noir sont soustraites de leur droit de désigner librement, par les urnes, les candidats de leur choix.


Dans les palais feutrés des capitales africaines, le vent d’hiver qui souffle sur les grandes capitales mondiales, emportant au passage leurs homologues locataires en sursis ne les inquiète pas. Comme disais un moto taximan de Kaélé dans l’extrême nord Cameroun : « Nos chefs d’Etat pensent que la Démocratie des blancs ne peut pas s’appliquer chez nous, parce que ne reste pas au pouvoir celui qui veut, mais celui qui peut. » Pour sûr que François Hollande aurait été un chef d’état africain, il se serait représenté pour un second mandat, aurait emporté l’élection présidentielle de 2017, malgré les protestations de la communauté internationale, et les François Fillon et Marine Le Pen n’auraient eus que leurs larmes pour pleurer, sans que les françaises et les français aient été entendus dans leur ras le bol.


Pierre Pochangou