Tout ce qu’on sait avec certitude la présidentielles libérienne, c’est que les urnes vont parler. Plus que quelques heures et les électeurs vont prendre possession des bureaux de vote en vue d’élire le nouveau président de la république du Liberia et les députés du parlement. Ce scrutin présente ce premier état africain sous un visage démocratique là où la guerre, la violence mais aussi la pandémie de la fièvre ébola faisaient la une des médias. Le 10 octobre 2017 s’inscrit donc dans l’histoire comme étant le jour où la jeunesse libérienne va exprimer son choix parmi les vingt (20) candidats en lice.
Enthousiasme et tolérance
La campagne électorale qui tire à sa fin a permis aux uns et aux autres de faire le bilan de deux mandats de la première femme présidente de la république, Ellen Johnson Sirleaf qui ne peut plus se présenter, mais aussi de tenir des promesses électorales. Dans la flopée de discours entendus dans les meetings à Monrovia et dans les villes et villages, reviennent en bonne place les problèmes liés à l’éducation pour tous et à bas prix quand ce n’est pas simplement gratuit, la distribution de l’eau et la mise à disposition des foyers de l’électricité, la construction des routes, le développement de l’agriculture et la promotion des femmes et des jeunes en matière d’emploi.
En bonne place tout de même dans ces discours, la lutte contre la corruption et la promotion du vivre ensemble. Les électeurs malicieux vont d’une caravane à l’autre, pour faire foule lors des rencontres, contre des sommes d’argent, donnant malheureusement l’illusion à certains candidats qu’ils bénéficient d’un soutien populaire.
Mister George
Un des candidats les plus redoutables de cette campagne c’est l’ancien international et footballeur professionnel George Weah, actuellement sénateur et candidat malheureux lors des deux précédents scrutins de 2005 et 2011 où il avait été battu au premier tour. Il pense désormais avoir toutes ses chances de l’emporter, ayant eu le temps de mieux se préparer mais surtout de faire carrière en politique.
Il affronte l’actuel vice-président, Joseph Boakai qui sait pouvoir compter sur l’appui du parti au pouvoir et de Mme Sirleaf, la présidente sortante.
Miss MacDella Cooper
La seule femme en lice dans ce scrutin est aussi la plus jeune des candidats à la présidence de la république. Elle cumule un certain nombre de handicapas, outre celui d’être femme, jeune, et d’être la candidate d’un parti crée récemment, elle manque d’expérience politique. Toutefois, son âge lui permet d’entrer par la grande porte dans ce milieu très fermé où il n’y a pas de cadeaux.
Avec vingt candidats, le scrutin devra objectivement se tenir en deux tours, car il est difficile d’imaginer au vue de l’analyse de la campagne au cours de laquelle aucune candidature ne s’est détachée du lot. La présence des observateurs de tout bord devrait rassurer les acteurs de ce scénario à crédibiliser. A relever que pour la première fois depuis le multipartisme les forces militaires libériennes vont assurer seules la sécurité de l’élection. Par le passé, les casques bleus de l’ONU étaient de la partie.
La surprise pourrait venir du milliardaire opérateur de mobile, Benoni Urey ou d’un ancien dirigeant de Coca-Cola pour l’Afrique, Alexander Cummings, qui ont investi des sommes énormes dans la campagne.
Pierre Pochangou