Le résultat des élections présidentielles en France ont enregistré le plus grand taux d’abstention de l’histoire de la cinquième république. Une France incomprise qui s’est exprimée et dont les acteurs politiques ne semblent pas se soucier.
Au-delà de l’ivresse légitime de l’arrivée au pouvoir d’un homme presque neuf, le chiffre des abstentionnistes devrait interpeller les observateurs. Pour une fois, des jeunes sont descendus dans la rue pour dire entre les deux tours « ni Lepen, ni Macron ». Un message fort de ceux qui pensent que le landerneau politique est truffé d’hommes et de femmes qui ne pensent qu’à protéger des intérêts particuliers, ceux de la grande finance, ceux des appareils des partis politiques.
Comment concilier l’intérêt général en créant les conditions d’un mieux vivre des populations et les intérêts particuliers des marchés financiers, tout en résistant à la forte concurrence des pays les plus industrialisés ? Voilà l’équation à plusieurs inconnues que doit résoudre le nouveau locataire du palais de l’Elysée. La campagne présidentielle a permis aux uns et aux autres de présenter leurs projets pour la France et les messages transmis n’ont pas permis aux électeurs de comprendre que le système ne bougerait pas d’un iota, sinon qu’il allait davantage plonger dans une récession sans limite.
Prendre le taureau par les cornes
La France vit dans un monde où la concurrence industrielle est forte et l’Afrique qui constituait la base du développement économique hexagonal est de plus en plus ouverte aux opérateurs asiatiques qui raflent de grandes parts de marché. L’option d’Emmanuel Macron de se tourner vers l’Europe semble donc la plus réaliste pour l’économie française, qui bénéficiera des avantages d’un marché commun important, avec la possibilité de jouer un rôle majeur aux côtés de l’Allemagne qui fait office de leader dans ce marché. Sur le plan intérieur, le cri de la France incomprise devra faire l’objet d’une certaine attention, raison pour laquelle le Président élu pense à gouverner par ordonnances dans un premier temps, histoire de faire passer ses réformes sans subir les blocages de l’opposition.
Les décideurs politiques africains peuvent profiter de l’absence de période d’état de grâce, pour revoir leur copie et mettre au point des stratégies plus volontaristes. Un travail que les états-majors doivent peaufiner car le calendrier d’Emmanuel Macron leur laissera un temps de répits. Pour que les africains d’enbas trouvent un vivre ensemble meilleur et harmonieux avec ceux d’en haut…
Pierre Pochangou