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Voici deux mois bientôt que la dépouille d’Etienne Tshisekedi est dans une morgue en Belgique. Le programme des obsèques a plus d’une fois été reporté, en raison des clivages entre le pouvoir et l’opposition. Pour le régime de Joseph Kabila, ces obsèques doivent être placées sous le contrôle du gouvernement qui a décidé d’offrir des honneurs de la nation à l’illustre disparu, tandis que sa famille politique et nucléaire n’entend pas laisser l’occasion d’asseoir les conclusions de l’accord né des négociations en décembre dernier, qui doivent déboucher sur la nomination d’un premier ministre issu de leurs rangs.


La crise politique que vit la République démocratique du Congo est née de la volonté délibérée du Président Joseph Kabila de ne pas respecter la constitution, qui ne lui permettait pas de briguer un nouveau mandat électoral. Pour faire simple, l’organe en charge de l’organisation des élections a déclaré n’être pas en mesure de tenir le pari organisationnel dans les délais pour des raisons d’ordre technique et financières. L’opposition  s’est mobilisée autour de son leader d’alors, Etienne Tshisekedi pour contester cette manœuvre, puis les deux fractions se sont retrouvées sur la table des négociations à l’effet de trouver une solution de sortie de crise. Avant son départ pour la Belgique pour des raisons de santé, Tshisekedi laisse une lettre dans laquelle est désigné le futur premier ministre tel que conclu, malheureusement les positions se durcissent et la dépouille de l’opposant est devenue l’objet d’un odieux chantage.


Reposer en paix
La dépouille d’Etienne Tshisekedi mérite de reposer en paix dans son pays natal, comme le veux l’usage. Pour des raisons politiciennes, les ‘pouvoiristes’ l’ont prise en otage et le deuil ouvert à Kinshasa ne peut être refermé selon les coutumes africaines. Une situation déplorable dont ne peut s’enorgueillir le continent. Le corps n’appartient plus à la famille commente un résident de la capitale congolaise, tandis qu’un autre dit : « Les affaires tournent au ralenti car personne ne sait de quoi demain sera fait. Cette crise politique paralyse le pays, mais nous attendrons le temps qu’il faut pour donner aux obsèques de l’opposant charismatique un cachet particulier ». Ces interpellations prouvent à suffisance que le processus démocratique mis en place après avoir chassé Moboutou du pouvoir s’est enraillé. Le clan Kabila veut confisquer le pouvoir, alors qu’il était porteur d’espoirs.
La république démocratique du Congo s’est enlisée dans un imbroglio sans tête ni queue et ce qui s’y passe n’a plus rien à voir avec la gouvernance. Ce pays aux immenses ressources du sous-sol  est aujourd’hui sauvagement pillé par des groupuscules de tout bord, sous le regard presqu’indifférent de la communauté internationale, de l’union africaine qui n’ont pas pu stopper à temps les velléités du Président Kabila. Il faudra pourtant qu’il finisse par  accepter de nommer le vice-président issu des rangs de l’opposition qui pour l’heure n’est nul autre que le fils d’Etienne Tshisekedi. Alors là il y aura un début de sortie du conflit et d’un retour à la normale.


Pierre Pochangou