« Les stades que j’ai vus, sont les stades qu’on peut voir dans toutes les villes à travers le monde, c’est-à-dire, des stades modernes, une infrastructure solide, une infrastructure que je pense, sera là pendant au moins 100 ans, pour les générations à venir. Ils n’auront plus à s’inquiéter des stades. Nous pouvons avoir même la Coupe du Monde dans ce pays, avec les stades que nous avons. Donc, c’est un heureux évènement pour moi, cette visite, certes, ce n’est pas encore achevé. Mais je saisis pour exhorter les Camerounais à venir au stade, ce sera un mois de plaisir pour nous. »
(C) Photo: france24.com
C’est en ces termes que Joseph Dion Nguté, le premier ministre du Cameroun c’est exprimé au terme de sa visite des sites de Yaoundé, devant abriter les rencontres de la CHAN dès le 16 janvier 2021. Un message qui relance sur la place publique, le débat sur les chantiers des stades de la CAN.
Qui eût cru qu’après plus de six années de débordements de la date de livraison des stades, on en serait encore à dire qu’il reste quelques travaux de finition ? Quel dommage que les responsables locaux du comité d’organisation que sont le gouverneur de la région du centre d’une part et le Ministre des sports et de l’éducation physique d’autre part, n’aient pas pu donner la réelle impulsion aux entreprises en charge de l’exécution des chantiers. Que dire des invectives de Madame la Ministre de l’urbanisme qui n’a toujours pas pu achever, les chantiers de construction des voies de desserte des stades ?
Les routes en question
Le citoyen de la capitale politique, Yaoundé, reste pantois face à la très mauvaise qualité des routes de la ville. Rencontrés au quartier Essos, Jean Minguele, riverain s’interroge : « Voyez dans quelles conditions nous vivons depuis plus de cinq ans. Lorsque Madame la Ministre Keutcha a pris fonction, il y a deux ans, elle avait effectué sa première descente sur le terrain ici à Essos. Elle avait donné des instructions pour que le chantier soit livré dans les meilleurs délais. Il n’y avait pas encore la pandémie du COVID 19, et la compétition était programmée pour le mois d’avril 2020. Nous sommes à quelques jours de la CHAN et le PM va visiter les stades au lieu de venir voir les routes… C’est désolant… ». Un sentiment partagé par des nombreux amoureux du ballon rond qui se demandent comment la fête pourra être belle avec la poussière qui occupe tout l’espace. Les véhicules sont les principales victimes de ce mauvais état des routes. La cité capitale souffre de ce manque d’infrastructures routières de qualité et entend recevoir les supporters africains en janvier. Les autorités municipales sont davantage préoccupées par la création des boutiques payantes dans les abords des routes…inexistantes.
La compétition, malgré tout
Le CHAN aura bel et bien lieu et les travaux de finition de certains ouvrages resteront en stand-by. Certains esprits dits éveillés vont justifier ces manquements en les qualifiants d’insignifiants. Malheureusement, les objectifs assignés à ces différents projets à savoir, l’amélioration des conditions de vie des populations ne seront pas atteints. Nous ne serons d’ailleurs pas surpris de voir les stades aujourd’hui flambant neufs, se détériorer dès que les lampions de la fête seront éteints, par manque d’entretien. Ainsi va développement du sport et de ses infrastructures au pays de Mbappé Lépé.
Pierre Pochangou