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C'est une initiative conduite par l'association GOLDE WIDE COMMUNICATION. Elle s'étale sur un mois, à partir du 02 août 2020 et va couvrir les 08 arrondissements que compte le département du Noun. Cette campagne est motivée, d'après les responsables de cette association, par la résistance que font encore les mariages précoces face aux discours et actions venant de bord, indexant ce fléau dans plusieurs régions du Cameroun dont celle de l'Ouest et plus précisément le département du Noun.

Le mariage précoce reste encoreun véritable problème de société dans de nombreux pays africains et l'autonomisation de la jeune fille aujourd'hui, un défi sans précédent pour ces sociétés qui veulent se développer.

 

Un sérieux problème, des idées préconçues à déconstruire

Cette vaste campagne de sensibilisation contre les mariages précoces et pour l'autonomisation de la fille a pour objetctif essentiel d'amener les populations de cette région du Cameroun en particulier et le reste des populations en général, à mieux cerner les conséquences néfastes du mariage précoce et les bienfaits de l'autonomisation de la fille par le biais de sa scolarisation.

Il sera question entre autres, de déconstruire l'idée selon laquelle, le mariage précoce protège la fille, de déconstruire l'idée selon laquelle le mariage précoce de la « Ntânabi » est un honneur pour sa famille en mettant le doigt sur les conséquences à termes de ces mariages à savoir le divorce, l'adultère, le décès par suite de grossesse précoce, suicide, etc, souligne le président de l'association GOLDE WIDE COMMUNICATION, Jean Vialli MOMGBET NSANGOU, dans le document de référence de cette campagne.

"La «Ntânabi» est une fille vierge envoyée très tôt en mariage par ses parents ou sa famille (le plus souvent à moins de 15 ans) généralement comme un présent ou un cadeau pour son mari." précise-t-il.

Cette pratique bien connue autrefois dans le département du Noun et dans la région du Nord Cameroun en majorité musulmane et les sociétés haoussa semble donc avoir encore la peau dure.

L'autre objectif de la campagne, c'est d'attirer l'attention des populations sur les effets néfastes de ces mariages sur la santé physique et mentale de leurs filles  et surtout de présenter les bienfaits de la scolarisation de la fille pour sa famille, pour elle même et pour la société toute entière.

Dans la caravane de la sensibilisation, l'association sera accompagnée de quelques modèles de réussite de jeunes filles dans cette partie du Cameroun. Ces dernières prendront publiquement la parole pour parler à leurs paires et aux parents qu'on annonce déjà très nombreux et mobilisées dans l'attente de cette initiative dont le lancement officiel a lieu dans l'arrondissement de Koutaba, le 04 août 2020 en présence de plusieurs personnalités dont les élus locaux et autorités religieuses, traditionnelles et administratives.

Des juristes, psychologues, médecins, hommes d'églises et des célébrités dans plusieurs domaines sont également annoncés pour sillonner avec les organisateurs tous les arrondissements et communes du Noun dans le cadre de cette campagne.

D'après l'association GOLDE WIDE COMMUNICATION, citant le rapport de l'UNICEF sur la situation des enfants dans le monde en 2019,

"au Cameroun, entre 2012 et 2018,10% des filles ont été mariées avant lâge de 15 ans et 31% avant l'âge de 18 ans."

Avec ces pourcentages, pousuit la même association,

"Le Cameroun présente l'un des taux de mariage précoce les plus élevés du monde. Dans ce pays, en dehors des régions telles que l'Extrême Nord, le Noun figure parmi les Départements les plus touchées par ce phénomène. Dans le Département du Noun, les filles sont très tôt exposées aux mariages et aux grossesses précoces. Bien que le mariage d'enfants soit interdit par la loi, il subsiste dans le Noun des normes traditionnelles qui légitiment cette pratique ; normes traditionnelles auxquelles les populations se réfèrent davantage."

 Aboubakar Sidick M