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On peut y penser si l’on s’en tient à ce qui s’est passé le vendredi, 24 mars 2017 sur le site querellé. Une commission d’expert sous une escorte des forces de l’ordre est descendue sur le terrain. Il s’est agi, d’après le représentant des familles propriétaires du site et leur conseil, de procéder à une contre-expertise des mises en valeur des terrains effectuées par les différents acquéreurs à savoir les constructions  et autres maisons déjà habitées sur les lieux. Les familles disent prendre toutes les dispositions pour une bonne séparation avec les différents acheteurs et même ceux qui ont investi sur le terrain. La raison évoquée, le site va  désormais abriter « un grand projet » dont les contours n’ont pas été tout de même dévoilés à la presse. Tout le monde sera remboursé ont clamé les avocats du cabinet Abou & Associé et Jean pierre Ndongo, représentant de la famille lors de cette descente sur le terrain.

C’est depuis plusieurs mois que les différents acheteurs de terrain sur ce site qui appartient visiblement à six familles attendent une piste de solutions à leur problème. Le terrain est litigieux. Les différentes mises en valeur ont été freinées à plusieurs occasions. Le plus inoubliable d’après certains rencontrés sur les lieux, ce sont les démolitions de leurs constructions perpétrées par des inconnus, jusqu’ici non identifiés, un dimanche matin, veille de la rentrée scolaire 2016/2017. Depuis lors, ils sont sur un qui-vive qui ne dit pas son nom. Regroupés en un collectif à travers lequel, ils ont même saisi les autorités compétentes d’après leur porte-parole tout en demandant aussi à leurs vendeurs de terrain, un dialogue pour la clarification de la situation. A cela s’ajoutent, les réparations des préjudices ou toute autre piste de solution satisfaisante pour eux dans cette affaire qui perdure déjà.

Et ce n’est pas seulement pour eux que celle-ci dure d’après Jean Pierre Ndongo, porte-parole des familles. Ces différentes familles propriétaires du site appartenant à la communauté villageoise de NKozoa souhaitent aussi, lance-t-il, un aboutissement heureux de cette situation susceptible de tourner à tout moment à un conflit à mille conséquences. « Les ventes sur ce site ont été faites dans le désordre et même sans le consentement de tout le monde. Toutes les familles n’ont pas été d’accord. En plus, il y’a d’autres problèmes que je ne peux pas dévoiler ici. Mais seulement nous nous sommes entendus qu’il faille se séparer avec tout le monde et dans les bonnes conditions » a déclaré ce dernier, approché par notre reporter. Près de 200 personnes sont concernées par ce problème. Mais Jean Pierre Ndongo dit n'avoir 185 dossiers en relevant que sur ces dossiers, d’autres personnes ne sont pas concernées par le remboursement car poursuit-il,  leur zone n’est pas concernée par le « projet »  qui arrive et qui justifie également cette volonté d’arrangement.


Les membres de la Commission à l'oeuvre.


La contre-expertise.
L’arrivée des experts sur le site ce vendredi matin-là ne s’est pas fait avec les klaxons ou acclamations. Au contraire, les choses ont commencé difficilement avec certains occupants du site et acquéreurs du terrain qui n’ont pas apprécié l’arrivée de cette délégation accompagnée des gendarmes et policiers. Ils ont même tenté de s’opposer à cette descente. « Nous pensions qu'ils venaient  nous chasser de nos domiciles ou relancer de force les travaux de constructions de la barrière alors qu'on ne nous a pas encore rien dit. Maintenant on a compris pourquoi ils sont là» a lancé au passage une occupante du site, une mère de famille. Après explications et dialogue, tout s’est déroulé comme prévu surtout avec la contribution de ces forces de l’ordre qui, sans brutaliser qui que ce soit, ont permis aux uns et autres, de comprendre le bien-fondé de leur présence: veiller sur la sécurité de tous et permettre aux experts et l’ensemble de la délégation d’accomplir la mission. Outre ces éléments de forces de l’ordre, la délégation était composée entre autres de deux avocats du cabinet Abou & associé, les stagiaires de Me Embolo, huissier de Justice, un expert immobilier et des agents.


« Face aux nombreux problèmes à gérer et quand nous avons vu qu’il fallait rembourser les uns et les autres, nous avons demandé à chacun de produire un détail des dépenses investies sur sa parcelle en plus des documents du terrain pour ceux qui ont déjà construits ou tout simplement les documents de vente. A regardant nous nous sommes rendus compte que certains ont mis des montants faramineux. En plus, il fallait que nous descendions nous même sur le terrain avec les experts pour contre expertiser. Vous-même vous voyez que les techniciens sont là» a déclaré monsieur Ndongo à la presse. Me Abou, l’un des avocats présents, a confirmé cela en ajoutant que cette démarche rentre dans la volonté de la famille d’apporter une clarté dans ce dossier.

Les membres de la Commission, l'avocat à l'extrême droite.

 

Après cette descente sur le terrain, un protocole d’accord sera conclu entre les familles et les occupants du terrain, lequel protocole sera homologué par le tribunal pour servir et valoir ce que de droit. Ce n’est qu’après cela qu’une mise en demeure sera donnée à ceux qui ont construit et habitent le site a-t-il conclu.

« Nous n’y voyons aucun inconvénient. Si la famille a décidé de nous rembourser, c’est une bonne chose. Je les remercie d’ailleurs. Les experts sont passés chez moi », a lancé Razak, un occupant du site qui n’a pas hésité à ouvrir son domicile à cette délégation. Il a d’ailleurs été le premier à le faire. Même tonalité chez Alim, un autre occupant dont la maison vient tout juste d’être achevée et attend d’être habitée. «  Si on me rembourse, je m’en vais. J’irai chercher un autre terrain ailleurs. Je n'en peux plus, je ne peux continuer sur un terrain litigieux. Aujourd’hui, c’est tel qui vient, demain c’est tel autre qui arrive et réclame la propriété du terrain et le titre de l’unique vendeur. Si les familles parlent de rembourser les gens, c’est une bonne chose. C’est pourquoi, je suis là ce matin ». Comme eux, plusieurs autres personnes sont restées sur leur parcelle ou y ont amené les experts. Le travail s’est voulu apparemment très simple : l’identification de la personne ou titulaire de la parcelle, le contrôle des documents de vente, les factures produites ou l’ensemble du dossier pour le remboursement. « C’est ce que nous attendions. Nous avons toujours demandé dans nos revendications ou démarches, c'est à dire le dialogue et une descente sur le terrain comme celle-ci pour constater les dégâts et nos dépenses. Nous voulons la paix. Ce pays a besoin de la paix. C’est bien comme une commission est descendue sur le terrain ce matin. Mais seulement la méthode ne nous a pas beaucoup arrangé. Je suis le porte-parole du collectif des occupants de ce site. Je n’ai pas été informé, ni la plupart des membres l'ont été de la descente de ces experts. L’information n’a pas circulé. Comme ils sont venus, c'est bien, nous leur faisons confiance. On verra la suite » nous a lâché le porte parole du collectif des acquéreurs  et occupants de ce site, cadre juriste dans une grande administration camerounaise qui, comme tous les autres, avait acheté, se rappelle-t-il son terrain de bonne foi sans qu'on lui fasse état d'un quelconque problème. Son vendeur lui avait donné toutes les assurances et c'est la raison pour laquelle, il a eu à verser de l'argent, plusieurs millions de francs CFA, sans hésiter, conclut-il.


Et la suite immédiate pour les membres de cette commission de contre-expertise, c’est de revenir sur le site rencontrer ceux des occupants absents ce premier jour de descente. Promesse qu’ils ont faites tout comme celle de boucler très rapidement leur conclusion afin d’ouvrir la procédure de remboursement. Ce qui revient à dire que les  occupants et tous les acquéreurs de terrain sur ce site d’une superficie de près de 8 hectares, n’ont certainement d’yeux et d’oreilles à présent que sur cette piste de solution qui semble arranger tout le monde si jamais, les promesses sont tenues, tous les engagements et droits de chacun respectés.

Aboubakar Sidick M.