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On n’est peut-être pas si loin de là. Ce qui est sûr, c’est que si ce projet de loi arrivait à être déposer le plus vite possible sur la table des parlementaires camerounais, ce serait visiblement, l’une des belles nouvelles de ces dernières années dans le pays. La question de l’élaboration d’un projet de loi sur la couverture santé universelle  et le dépôt au parlement se posent de plus en plus. D’abord parce qu’il y a urgence sur le terrain, ensuite parce que le processus est assez bien avancé et enfin, après des échanges, en présence de plusieurs acteurs dont des bailleurs de fonds, entre les parlementaires, le ministre de la santé publique et les membres du groupe technique national qui travaillent sur cette couverture santé universelle et sa mise en place au Cameroun, les élus ont affiché un réel intérêt pour la question.

 

D’après certaines statistiques, quel que soit leur condition sociale, les camerounais paient le prix fort pour des soins souvent inadéquats et le pays ne dispose pas de mécanismes pas jusqu’ici de véritable  partage des risques de type assurance-maladie ce qui perpétue la pauvreté. Plus de 70% de dépense des ménages au Cameroun sont réservées à la santé, les dépenses de santé par habitant s’élèvent à 67 dollars us. Ceux qui ont accès à un service de santé de qualité se comptent sur les doigts de la main. Le chiffre avancé pour soutenir l’urgence dans le pays d’une couverture santé universelle est de 6% seulement. Le Cameroun est même classé comme  l’un des pays au monde où le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans a le moins diminué (122 décès pour 1000 naissances vivantes). Le pays consacre paradoxalement plus d’argent aux dépenses de santé que plusieurs autres pays africain au sud du Sahara.

Dans l’attente d’une loi

L’attention soutenue accordée par les députés, représentants du peuple, à la présentation de ce projet lors de cette session d’imprégnation organisée à leur intention, il y’a quelque jours dans la capitale camerounaise, est un indicateur, un signe révélateur du tournant que semble désormais prendre la mise en place de la couverture santé universelle dans le pays.

Sur la question,  le Cameroun est en avance sur un certain nombre de pays d’après Olivia NGOU de Malaria NO MORE qui relevé en passant que beaucoup d’études ont été préalablement menées et aujourd’hui les premières cibles bénéficiaires (enfants moins de 15 ans, les femmes enceintes), les pathologies prises en compte sont identifiées, le moyen de financement abordé ainsi que le cout total estimé connu. Il reste que les différents acteurs clés de la mise en œuvre de ce projet se saisissent de la question. C’est dans ce sens qu’un échantillon de parlementaires ont été imprégnés de la question en avant qu’un projet de loi du gouvernement qu’ils ont d’ailleurs souhaité de leur vœux rapidement, arrive au parlement. « Nous avons posé presque toutes les questions possibles au ministre de la santé publique sur ce projet de couverture santé universelle. C’est dire que c’est une grande préoccupation pour nous, pour les populations que nous représentons » a déclaré à la presse l’Honorable Nguini Effa Marie Rose, présidente du Réseau parlementaire « Population et Développement ». C’est un devoir, celui de l’information permanente et surtout du renforcement des capacités des parlementaires sur la compréhension d’un certain nombre de sujets complexes ou nouveaux que le gouvernement a voulu ainsi remplir en échangeant  avec ces représentants du peuple. « Nous avons jugé nécessaire compte tenu de la sensibilité du sujet de pouvoir entretenir un échantillonnage de la chambre basse du parlement sur le niveau actuel de réflexion concernant l’implémentation de la couverture santé universelle » a confié André Mama Fouda, le ministre camerounais de la santé publique en relevant que les différentes remarques et contributions des parlementaires lors de cette rencontre seront prises en compte dans le texte définitif qui sera présenté, le moment venu, à toute la représentation nationale.



Pour rappel, c’est le 7 juillet 2017 à Yaoundé que le gouvernement camerounais à travers le ministère de la santé publique et tous ses partenaires, ont validé les 185 maladies contenues dans le panier de soins de base retenu dans le cadre de cette couverture santé universelle. Au total, 40% de soins sont réservés à la mère et à l’enfant et 60 % au reste de la population pour un coût total de 1 300 milliards FCFA à l’Etat.

Aboubakar Sidick MOUNCHILI