Comment amener les professionnels des médias camerounais à s'impliquer plus dans la lutte contre le paludisme dans le pays? La préoccupation est au centre d'un atelier de capacitation qui s'est ouverte le mardi 24 avril 2018 à Yaoundé. Les participants viennent d'un peu de partout et sont journalistes de radio, télévision, presse écrite et médias en ligne.
L'initiative est portée par Malaria no more, une ONG partenaire de l'État camerounais à travers le ministère camerounais de la santé publique dans le cadre de la lutte contre cette pandemie. Le paludisme constitue l'une des grandes causes de mortalité au Cameroun et une priorité pour l'action politique. Même si des résultats sont probants sur le terrain, le paludisme fait sa résistance et exige la participation plus accrue de tous les acteurs même les plus insoupçonnés de l'avis de nombreux spécialistes. D’après par exemple des chiffres rendus publics en mars 2017 par le réseau des femmes parlementaires contre le paludisme au Cameroun, plus de 4000 personnes meurent chaque année de suite de paludisme. Plus de la moitié de ces 4000 décès est enregistrée chez les femmes enceintes. « 70% des 4000 personnes qui meurent de paludisme au Cameroun chaque année, sont des femmes enceintes », a précisé la présidente de ce réseau des parlementaires contre le paludisme au Cameroun, cité par le site d'informations journalduCameroun.com. Plusieurs autres chiffres existent et présentent la même situation de préoccupation et l'urgence d'une synergie d'actions et des acteurs dans la lutte contre le paludisme.
Le représentant de l'OMS à cet atelier, Dr TOUGORDI Alexis voit en cette rencontre, une assise et rencontre extrêmement importantes dans le cadre de la stratégie de lutte contre cette pandémie. " les médias sont les acteurs de lutte de premier plan dans la lutte contre le paludisme" a t-il dit. Un rôle que reconnait et magnifie le PNLP (Programme National de Lutte contre le Paludisme) d'après le Dr ATEBA, Sga dudit Programme dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le fléau.
Il est question de renforcer la capacité des professionnels de ce secteur sur le paludisme et les stratégies du ministère camerounais de la santé en matière de lutte contre cette maladie dans le pays dont l'impact du fléau est un véritable fardeau pour le développement et une priorité des pouvoirs publics.
L'atelier se décline en plusieurs présentations et discussions animées par des experts spécialistes du secteur de la santé ou de la communication. Les journalistes présents à cette rencontre y trouvent un cadre idéal pour mieux connaître le paludisme, la situation sur le terrain au Cameroun, les stratégies de lutte, les avancées et les enjeux. Il est également question pour eux de mieux appréhender le rôle des médias dans la lutte contre le paludisme. Avec des médias impliqués dans la lutte, "on est sûre que les populations ont la bonne information sur les moyens de lutte contre le paludisme par exemple contre l'utilisation de la moustiquaire imprégnée d'insecticide à longue durée, etc. En plus de cela, les médias sensibilisent la population à l'adhésion aux nouvelles interventions et stratégies de lutte, notamment la prise en charge communautaire, le traitement préventif intermittent durant la grossesse, etc," soutient Oumarou Ngabe, responsable de la communication au PNLP. On y arrivera, a démontré le représentant du ministère camerounais de la communication, Serges NGOUBOUTE, dans sa présentation, en rédigeant pour ses cibles, des bons articles qui répondent aux soucis en matière de la communication en santé publique, à savoir, susciter entre autres, le changement positif des comportements. L'expert a donné aux participants, les rudiments ou techniques d'un bon reportage en la matière.
Cette initiative de capacitation des professionnels des médias portée par Malaria no More rentre dans le cadre de la célébration de la 11eme journée mondiale de la lutte contre le paludisme qui se célèbre sous le thème " Ready to beat Malaria" ou "prêt à vaincre le paludisme". Est fortement attendue à l'issue de cette rencontre, la feuille de route 2018, élaborée par les journalistes eux- mêmes devant leur servir de tableau de bord d'actions à mener dans le cadre de la lutte contre le paludisme au Cameroun.
Aboubakar Sidick Mounchili