S'il y'a une chose qu'elles veulent attendre, c'est de laisser leur forêt telle qu'elle est, afin qu'elle puisse en créer d'autres. Les populations de Ngabe Tikar se sont levées pour réaffirmer à l’Etat leur volonté de conserver en état leur forêt communautaire dénommée APRODELAT. Elles l’ont fait savoir à travers un «exercice du droit de préemption » adressé au Ministre des Forêts et de la Faune.
C’est une forte délégation de près de dix personnes qui a rencontré le ministre des Forêts et de la Faune. Chefs traditionnels, conservateurs, experts en questions de foresteries communautaires, élites et autres riverains de la forêt communautaires APRODELAT, ils sont partis de l’arrondissement de Gambe Tikar dans le département du Mbam & kim pour la ville de Yaoundé avec un seul objectif, parvenir à la levée de la suspension de l’Association pour la Promotion du Développement de LANG THOUONG (APRODELAT). Engrangée depuis le 03 janvier dernier, la Procédure d’Attribution à la population de la gestion de la forêt communautaire a fait l’objet d’une suspension le 13 Avril. Chose qui a suscité l’inquiétude auprès des populations qui ont tôt fait de réagir en remettant au ministre de la forêt, cet exercice du droit de préemption qui traduit clairement leur ferme volonté de conserver leur forêt en état. Les populations de Ngabe Tikar ont indiqué leur engagement à créer de nouvelles forêts communautaires afin de défendre leurs droits et de pratiquer une gestion durable de leurs forêts.
En effet, ces garants et gardiens de la tradition ancestrale déplorent la présence illégale d’une société italienne (SMK) qui exerce dans leur territoire depuis plus de 12 ans. Cette société aurait mis en réserve prés de 25 000 hectares de terrains sous la prétention fallacieuse, de bénéficier d’une autorisation de l’Etat du Cameroun. Selon les représentants des populations de Ngabe Tikar qui ont donné ce point de presse, les autorités locales se sont rendus à l’évidence de l’illégalité de cette structure qui ne dispose d’aucune autorisation d’exercer sur ce territoire.
Depuis lors, les populations de Ngabe Tikar et leurs chefs sont plus que jamais déterminés dans la lutte pour la défense de leurs intérêts. Ils comptent mieux le faire grâce à la fonctionnalité de leur forêt communautaire qui vient de connaitre une suspension. D’après Floris DJOFLO expert en foresterie communautaire, la localité de Ngabe Tikar est exposé à plusieurs dommages et le sera d’avantages si jamais cette suspension n’est levée. Il estime d’ailleurs que toutes les ressources de cette localité se verront pillés et dilapidées si rien n’est fait. Cette doléance portée au ministre de la forêt et de la faune par ces chefs traditionnels sollicitant la levée de suspension de la forêt communautaire APRODELAT, apparait a cet effet, comme leur l’ultime recours pour la promotion de la bonne gestion et exploitation de cet espace naturel. Ce qui pourra ainsi booster l’économie de la localité et pourquoi pas du Cameroun tout entier.
Raïssa NKEN