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Entre 50 000 et 250 000 FCFA, voire même plus, le prix d’un mouton à Yaoundé, en ces temps difficile sur le continent africain, cela semble être de portée de bourse. C’est vrai, mais cela n’a refroidit l’atmosphère dans les marchés du bétail, plus précisément celui des moutons. Au fur et à mesure que les jours avancent, une ambiance électrique s’installe dans ces marchés. L’exemple dans les marches de Yaoundé, plus précisément celui  de Mbankolo avec son parc à bétails. Les gens montent et descendent, au milieu des bêlements d’animaux.  Le secteur grouille du monde. Ceux qui sont d’abord venus se renseigner sur le prix, ceux qui veulent acheter immédiatement, les curieux et la longue chaîne d’intervenants de cette filière qui atteint toujours son plus niveau dans le sillage des préparatifs de la fête du sacrifice ou la fête de l'Eid. Le mouton en cette période est devenu l’animal de toutes les attractions.

Même en marchant dans les rues, il n’est pas rare de croiser sur son chemin un troupeau ou quelqu’un qui traine un ou deux bêtes, du retour d’une belle affaire qu’il vient de réaliser au marché le plus proche.


En dehors donc du secteur de l’habillement et des parures, le business des moutons est une activité qui marche en cette période. Elle le sera encore, confirme les vendeurs de mouton, pendant plusieurs jours, après la fête qui se célèbre le vendredi 1er septembre dans plusieurs pays du monde. Nous sommes au marché des moutons à Mbankolo en pleine capitale camerounaise. Les camions en provenance du nord du pays et même des pays voisins du Cameroun déchargent presque jour, leur contenu, ces bêtes, bien trillés pour la circonstance. Car pour la petite précision, le mouton destiné au sacrifice selon le rituel islamique  dans le cadre de cette fête, doit être sain et présenter aucune infirmité. « Cette année, nous avons les moutons par rapport à l’année dernière. Mais seulement, nous attendons encore les acheteurs. On achète, mais c’est encore lent » confie un ancien vendeur.

Un autre, Yerima, au milieu de son troupeau, explique que c’est un business qui nourrit plusieurs personnes. Tout commence par ceux qui élèvent en brousse sans compter ceux qui veillent sanitairement sur les bêtes. « Dès que les animaux sont prêts, interviennent alors des grossistes. Ceux-là ont beaucoup de moyens. Ce sont eux qui nous inondent ici car nous sommes les vendeurs surplace » dit-il. Et ce n’est pas tout. Ici, poursuit-il, « nous avons des gardiens de jour comme de nuit, des vendeurs de corde, de couteaux, des herbes et même ceux qui sont chargés du nettoyage du parc, etc. » Ce qui est vrai, nous confie un autre vendeur, « toute cette longue chaine de personnes fait face au même problème : la rareté de l’argent ». L’air rongé par une fatigue, sous un soleil de plomb, Abdel AZIZ, entré dans ce marché, il y’a deux ans seulement, confirme cela à sa manière. « C’est depuis que je suis là, je vends moins de 10 moutons par jours. Il y’a même des jours que je ne vends rien. J’espère seulement comme nous sommes déjà presqu’à la veille de la fête, ça va aller ». Toujours est-il que malgré les temps difficiles, beaucoup de musulmans réussissent à s'offrir un mouton à immoler le jour de la fête ou dans les trois jours qui suivent celui-ci. Tous les commerçants du parc à bétails de Mbankolo sont unanimes dessus. C'est pourquoi disent certains, malgré la morosité de ces premiers jours d'avant fête, ils restent confiants quant à l'avenir. "Je m'en sors avec une économie me permettant de faire des grandes choses" nous lance Ibrahimou, sans trop de précisons, une chechia sur la tête, la corde en main, entrain de servir un client. Il vient de vendre le 7ème mouton de la journée, à 180 000 Fcfa, il est 15H. Juste à côté de lui, Salissou, presque 16 ans, attends patiemment pour aider l'acheteur, à conduire le mouton dans la voiture. "On paie entre 100 F, 500F ou 1000F ça dépend des personnes", nous révèle-t-il. Il compte sur ces petites économies journalières pour préparer sa rentrée scolaires et celles de ses petits frères et soeurs à l'école primaire. "Je rentre parfois avec 2000F ou 4000 par jour car aussi nous lavons les moutons. les gens aiment les moutons propres". nous confie-t-il.

 

Autre chose, le marché en cette période est inondé des personnes malveillantes. Ces hors-la-loi ne tardent pas à user de tous les moyens et pratiques peu orthodoxes pour dérober les clients ou les bêtes selon Soulemanou, le président du marché des moutons de Mbankolo. Pour cela rassure-t-il, un comité de sécurité a été prévu pour la circonstance en collaboration avec les forces de maintien de l'ordre de la circonscription administrative. Il lance par ailleurs un appel à l'endroit des fidèles musulmans de '' ne pas acheter les moutons dans les quartiers car ils sont l'œuvre des brigands ''

Ayouba Nsangou et Aboubakar Sidick