Le prochain sommet traditionnel Afrique-France va se tenir à Bamako au Mali, au moment où l’Afrique francophone voit des voix s’élever à travers les continents pour exiger la mort du francs CFA. Le rendez-vous des chefs d’états du pré-carré africain avec le président de la République française du week-end prochain sera le dernier de François Hollande. Dans un tel contexte, que pourra dire le chef d’état français à ses collègues chefs d’états qui étaient déjà en poste il y a cinq ans lorsqu’il commençait son mandat, et qui sont encore en place pour plusieurs années ?
((c) photo: Le Monde)
Dans la mémoire collective, la phrase du Président Paul Biya résonne « ce n’est pas qui veut, mais qui peut »… Elle prend tout son sens à ce moment précis où les relations entre les anciennes colonies et la métropole sont empreintes de soubresauts. Il y a d’abord la forte pénétration de la Chine dans les pays africains, une chine qui conquiert chaque jour les grands marchés d’investissements, s’employant par ailleurs à inonder les marchés des biens de consommation courante, au détriment de la France. Les capitaines d’industrie européens et français se retrouvent dans le secteur du pétrole, certes, mais les prix de ces matières premières sont en forte baisse. A Bamako il ne faudra décidemment pas ouvrir les dossiers qui choquent !!!
Bruits de bottes des militaires français de Bamako à Bangui
Le quinquennat du président socialiste François hollande reste pourtant marqué par le retour de l’armée française sur le terrain des interventions en Afrique noire. Le Mali avec l’opération Servan, le Niger avec l’opération Barcane, ou encore la Centrafrique sont autant de théâtres opérationnels mis en œuvre par la France socialiste. Il faut rappeler que le prédécesseur de François hollande, Nicolas Sarkozy s’était déjà fait remarquer par son intervention militaire en Lybie avec les conséquences que l’on connait à savoir l’assassinat du Président Kadhafi. Tout ce sang versé sur le continent a renforcé le sentiment anti français dans les jeunes générations d’africains, surtout qu’en contrepartie la crise des migrants en Europe est mal vécue par les immigrés du continent noir. A l’épreuve des faits, les dirigeants français quel que soit leur bord politique applique en définitive les mêmes solutions en Afrique. Aucun d’eux n’a pu se dévêtir du costume du maître, du colonisateur, du père protecteur, mais aussi du manteau de l’affairiste véreux, du profiteur égoïste…bref, ils ont gardé par devers eux le voile des libérateurs, des guides éclairés et des faiseurs de roi…
Pierre Pochangou