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Écrit par tsa-algerie.com

La 27e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État de gouvernement des pays de l’Union africaine (UA), qui s’est tenue à Kigali, la capitale du Rwanda, s’est achevée lundi 18 juillet. Lors des travaux, plusieurs dossiers étaient à l’ordre du jour : les nouvelles violences au Soudan du Sud, la crise au Burundi, le terrorisme transnational, l’éventuelle réintégration du Maroc et l’élection du nouveau président de la Commission de l’UA.

 


L’union de tous les déchirements

Outre ces sujets brûlants, les pays membres de l’UA ont saisi l’occasion pour lancer officiellement le passeport unique africain. Présenté par le président rwandais Paul Kagamé et son homologue tchadien Idriss Deby, ce passeport sera octroyé dans un premier temps aux chefs d’État et de gouvernement, aux ministres des Affaires étrangères ainsi qu’aux diplomates de haut rang. L’UA espère en faire bénéficier les ressortissants africains à l’horizon 2018.

Un tel objectif est-il sérieux quand on sait que l’Afrique, le continent des souffrances humaines, est en proie à de vrais malaises socio-économiques et politiques : pauvreté, famine, pandémies, inégalité, instabilité politique, dictatures, conflits armés,…

À ce titre, pas moins de dix coups d’État ont été recensés ces dix dernières années notamment, en Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso… Dans le même temps, plusieurs différends entre pays limitrophes ne sont pas encore résolus. Pire, des conflits armés éclatent presque chaque année.

Prenons l’exemple du cas de l’Éthiopie. Ce pays de la Corne d’Afrique (Afrique de l’Est) est, d’une part, en perpétuel conflit avec Érythrée voisine. D’autre part, sa crise hydro-diplomatique avec l’Égypte est toujours d’actualité. Même situation entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) et partout, d’ailleurs, sur le continent. On peut aussi citer le cas de l’Algérie et le Maroc dont les frontières sont fermées depuis plus de 20 ans.


Une coquille vide

Composée de 54 pays, l’Union africaine, anciennement Organisation de l’unité africaine (OUA), a officiellement pour mission « d’œuvrer à la promotion de la démocratie, des droits de l’Homme et du développement des États africains ». Or, les problèmes de l’Afrique n’en finissent pas et les États membre de l’Union sont dispersés et désunies.

La coopération entre les pays africains est la plus faible au monde et la liberté de circulation et de marchandises demeure la plus restreinte. Il faut dire que l’UA ne s’est jamais imposée en tant qu’institution continentale fédératrice. D’ailleurs, les problèmes africains sont souvent traités par les pays occidentaux.

Dans ces circonstances, ne serait-il pas judicieux, comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, d’aller d’abord vers plus d’intégration et de coopération avant de lancer un passeport unique, qui n’existe nulle part ailleurs, même en Europe ? L’on se demande si un chef d’État ou de gouvernement en a véritablement besoin ?

Une chose est sure, l’Afrique, dont le potentiel est énorme, a besoin d’un changement de fond et de vraies réformes. Ce passeport n’est qu’une coquille vide. Il ne permettra et / ou garantira à personne la liberté de circulation ou une meilleure immunité, que ce soit à l’échelle continentale ou internationale.

(c)  Nacereddine Benkharef

http://www.tsa-algerie.com/20160719/passeport-panafricain-lutopie-africaine/

 

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