Note utilisateur: 5 / 5

Etoiles activesEtoiles activesEtoiles activesEtoiles activesEtoiles actives
 

{jcomments on}

Le gouvernement camerounais est ferme. Son porte parole l'a encore démontré mercredi face  la presse. L'agression dont le pays est aujourd’hui victime de la part du groupe terroriste Boko Haram ne relève pas d’une guerre conventionnelle pour laquelle il existe un cadre juridique précis au niveau international. Tout en reconnaissant que tout n'est pas mauvais dans le rapport de Amnesty International, le ministre de la Communication a dénoncé le manque de sérieux, l'amalgame dans ce document et l’acharnement de cette Institution contre le Cameroun.

Voici le propos liminaire de la conférence de presse donnée mercredi à Yaoundé par le ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary


Mesdames, Messieurs les Journalistes,


L’organisation non gouvernementale Amnesty International  a, comme vous le savez, rendu public il y a quelques jours, très exactement en date du 14 juillet 2016, un rapport sur la problématique du respect des droits humains dans la lutte que notre pays mène contre l’organisation terroriste Boko Haram.
Ce rapport, vous le savez aussi, intervient après le précédent du même genre commis en septembre 2015, soit il y a à peine dix mois seulement.
Comme chacun aura pu s’en rendre compte, le rapport 2016 d’Amnesty International ressemble point pour point, en ce qui concerne en tout cas les accusations portées contre notre pays, à son édition de 2015.


En effet, pour le dire de manière générique, le Cameroun est accusé par Amnesty International de fouler aux pieds les règles les plus élémentaires en matière de respect du droit international humanitaire et des droits humains, dans le combat qu’il mène contre l’organisation terroriste Boko Haram.
Et comme à l’accoutumée, Amnesty International, dans une véritable posture de procureur contre la cause du Cameroun, préfère ne faire aucun cas des exactions commises par un agresseur pourtant parfaitement connu, dans une situation dans laquelle notre pays n’a ni initiative de belligérance, ni responsabilité de violence.


Mais parlons d’abord, si vous le voulez bien, de ce dont Amnesty International nous accable.


Tout y passe ou presque, depuis ce que Amnesty International considère comme des violations des droits humains perpétrées par les Forces de Défense camerounaises, faites d’arrestations arbitraires, de disparitions forcées, d’interrogatoires musclés et même d’exécutions sommaires, y compris sur des personnes en détention,  jusqu’à l’irrégularité des procédures judiciaires, le caractère inique et contraire aux droits humains de la législation anti-terroriste applicable au Cameroun, ou encore la non accessibilité des organisations de défense des droits de l’Homme aux personnes suspectées, les conditions de détention en milieu carcéral, le mutisme des autorités face aux questionnements des organisations de protection des droits de l’Homme.
La première curiosité de ces rapports d’Amnesty International qui, comme je le disais tantôt, se suivent et se ressemblent tous, réside, comme chacun de nous peut malheureusement s’en rendre compte, dans la gravité des accusations proférées contre le Cameroun, qui pourtant est un État organisé, faisant face à un impitoyable agresseur, habité par une idéologie aussi barbare que criminelle, et n’ayant que faire de la moindre valeur humaine qui soit.
En effet, sans qu’il soit possible d’en connaître la cause, notre pays subit depuis quelques années de la part de Boko Haram, de graves exactions dirigées contre ses biens et ses populations.


Ces agressions à répétition continuent jusqu’à l’heure actuelle d’impacter négativement l’économie nationale, de déstructurer notre tissu social et d’affecter le moral et la quiétude de ceux qui, sur notre territoire, vivent dans les zones les plus exposées aux combats.
Je voudrais à ce sujet résumer à votre intention, un bilan que j’avais déjà communiqué au mois de janvier dernier, sur les dommages causés par Boko Haram contre notre pays et au détriment de nos populations.
 Ainsi, tout au début de l’année 2016 et en deux semaines seulement, le Cameroun avait déjà essuyé 15 attaques  terroristes.
De 2013 à 2015, le recensement des actes d’enlèvements de personnes, y compris des enfants, organisés par Boko Haram sur notre territoire faisait ressortir 18 enlèvements de personnes.


En 2014, 37 attaques Boko Haram ont été perpétrées contre les unités des Forces de Défense camerounaises et 23 en 2015.
Toujours en 2015, 21 attaques ont visé les comités de vigilance.
Sur la même année, 28 attentats-kamikazes ont été enregistrés. Quant aux populations civiles, elles ont subi 66 attaques et exactions diverses de la part de Boko Haram en 2014, 116 en 2015.


Depuis 2013 jusqu’au début de l’année 2016, on aura dénombré dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, 315 incursions des terroristes Boko Haram, 12 accidents sur mines et 32 attentats-suicide du fait de ces mêmes criminels.
Au total et à cette période de l’année en cours, c’est-à-dire au mois de janvier 2016, 1 098 civils camerounais, 67 de nos militaires et 03 de nos policiers ont, à ce jour, perdu la vie à la suite des agressions barbares dirigées contre notre pays par le groupe terroriste Boko Haram.
Ce bilan n’a cessé de s’accroître, incluant d’autres attaques kamikazes, des embuscades contre nos Forces de Défense, des razzias et pillages sur nos populations, des attaques contre des postes militaires au cours desquelles de nombreuses pertes ont été enregistrées, y compris la mort de nos valeureux soldats, dont au moins un officier supérieur.


Tout ceci n’a jamais été suffisant pour émouvoir Amnesty International qui, au contraire, a poursuivi en l’accentuant, son acharnement contre les Forces de Défense et de Sécurité camerounaises.
Sans doute que Amnesty International aurait préféré que le Cameroun demeurât inerte face à une telle agression et impassible face aux affres subies par nos populations et notre Armée. Sans doute aurions-nous alors mérité le salut et le satisfecit de cette organisation, pourtant parée d’une vocation à défendre les droits humains.


Pour Amnesty International, le seul et unique crime commis par le Gouvernement camerounais aura donc été de défendre l’intégrité de son territoire et de protéger les biens et les personnes vivant sur son sol.


Malheureusement pour Amnesty International, ni le peuple camerounais, ni la communauté internationale ne pouvaient la suivre dans un tel dessein.
Le Président de la République, Son Excellence Paul BIYA, Chef de l’État et Chef des Armées, a donc engagé notre nation dans une riposte multiforme, pour apporter une réponse appropriée à l’agression dont le Cameroun faisait l’objet.
Au plan militaire, nos vaillantes Forces de Défense et de Sécurité ont, huit mois durant et seules sur le front de guerre, préservé l’intégrité de notre territoire national.


La communauté internationale a rejoint le Cameroun dans ce combat par des interventions variées, tantôt militaires, tantôt logistiques, tantôt stratégiques.
Au plan militaire et de concert avec les autres États de la ligne de front, que ce soit dans le cadre de la Force Multinationale Mixte ou de la coopération bilatérale avec les armées voisines et particulièrement avec celle du Nigéria, les dispositifs de défense et de proactivité mis en place portent aujourd’hui leurs fruits.
Boko Haram, quoiqu’ayant conservé une capacité de nuisance certaine, est désormais poussé dans ses derniers retranchements et vit à coup sûr les derniers instants de son existence morbide.


Ce faisant, aucune exaction, de quelque nature que ce soit, n’est tolérée au sein de nos propres Forces de Défense et de Sécurité, dans les différentes actions qu’elles mènent au plan opérationnel.


Le principe est donc celui du strict respect du droit international humanitaire et des droits humains, auxquels notre Armée et nos Forces de Sécurité sont du reste formées, avec rigueur et intransigeance.


Et lorsque malgré tout, des écarts viennent à être observés, ils sont punis avec objectivité et sans complaisance aucune, dès lors qu’ils sont avérés.
Au plan juridique,  le Cameroun s’est doté d’une législation portant répression des actes terroristes pour juger de tels actes dans un cadre approprié et en conformité avec les engagements internationaux pris par notre pays.


Le respect des droits humains et des principes édictés par les différentes organisations internationales à ce sujet, constitue des contraintes incontournables de la légitimité des actions que le Cameroun mène contre le fléau du terrorisme.


La parfaite observance de ces principes par notre pays a d’ailleurs été relevé et ceci de façon formelle, par le Conseil des Droits de l’Homme de l’Onu réuni en sa session du 01er avril 2015  Genève.


Au cours de ces assises en effet, le Conseil des Droits de l’Homme a réaffirmé au Cameroun l’appréciation du Système des Nations Unies pour les actions menées par notre pays à cet égard.


Appelant à une plus grande solidarité internationale, le Conseil des Droits de l’Homme a en définitive adressé ses vives félicitations au Cameroun pour les efforts menés, en même temps que tous les autres pays affectés par les exactions de Boko Haram, pour une éradication définitive de ce fléau.


Je voudrais saisir l’occasion de la présente mise au point pour rappeler, à l’intention d’Amnesty International et de tous ceux qui, comme elle, ont la noble prétention de défendre les droits humains, ce que le droit international retient du concept du terrorisme. Le droit international définit en effet le terrorisme comme « toute action […] qui a pour intention de causer la mort ou de graves blessures corporelles à des civils ou à des non-combattants, lorsque le but d’un tel acte est, de par sa nature ou son contexte, d’intimider une population, ou de forcer un gouvernement ou une organisation internationale à prendre une quelconque mesure ou à s’en abstenir ».


Mesdames, Messieurs les Journalistes,


Il est donc établi et cela conformément au droit international, que les actes de terrorisme ne sauraient être assimilés à des actes de guerre au sens conventionnel du terme. Le terrorisme consiste dans ce sens, en l’emploi de la terreur à des fins diverses, dont essentiellement crapuleuses, comme c’est malheureusement le cas de Boko Haram.


À Amnesty International,  nous disons donc que l’agression dont le Cameroun est aujourd’hui victime de la part de Boko Haram ne relève pas d’une guerre conventionnelle pour laquelle il existe un cadre juridique précis au niveau international.


Boko Haram n’est pas un acteur du droit international mais bien une organisation terroriste par essence. Il ne saurait donc bénéficier de l’application d’un tel cadre juridique face à un État organisé tel que le Cameroun.


De la même façon, le contexte de la lutte contre le terrorisme impose par lui-même des spécificités dans la conduite d’une telle lutte, qui ne sauraient s’identifier à des situations de conflit conventionnel.


Au plan humanitaire, il est tout aussi important de relever que le Cameroun abrite à l’heure actuelle des centaines de milliers de réfugiés, qui ont dû fuir leurs pays respectifs pour trouver asile et protection sur nos terres. Cet afflux de réfugiés témoigne justement de la confiance que ces populations ont dans la capacité du Cameroun à leur offrir toute la protection qu’elles recherchent.


Les visites effectuées par les organisations internationales, qu’elles soient intergouvernementales ou non, attestent à suffisance du caractère exemplaire de l’action menée par notre pays en matière humanitaire, et ceci, malgré le peu de moyens dont il dispose.
Mesdames, Messieurs les Journalistes,


Sans doute qu’Amnesty International se sera rendu à l’évidence, du déphasage de son rapport, face aux réalités du terrain qui le mettent manifestement en porte-à-faux avec les faits. Espérons seulement que les auteurs de ce rapport auront ainsi pris toute la mesure du rejet consensuel dont ledit rapport fait actuellement l’objet de la part de l’ensemble de la communauté nationale, tous segments et toutes obédiences confondus.
Nous préférons penser que cette autre méprise d’Amnesty International ne tiendrait qu’aux insuffisances méthodologiques de son observation et de l’analyse de la situation.


Au cas contraire, nous nous interrogerions sur ses motivations réelles et son agenda occulte, tant les portes du Gouvernement lui ont toujours été ouvertes, de même que celles des différents sites et terrains sur lesquels se déroulent les opérations auxquelles elle s’intéresse.
Nous savons aussi que dans le concert des nations, le Cameroun ne compte pas que des amis et que certains parmi ses pourfendeurs, préfèreraient plutôt le voir en situation d’inconfort. Las d’attendre une telle échéance, qui pour eux tarderait à venir, ceux-là verraient peut-être au péril terroriste, un moyen commode de voir leur vœu exaucé.


À ceux-là, nous disons simplement ceci : le Cameroun est et demeurera debout, uni derrière son Chef, le Président de la République, Son Excellence Paul BIYA, Chef de l’État, Chef des Armées.


Jamais l’engagement du peuple camerounais pour ses valeurs de paix, d’unité et de solidarité nationales ne pliera sous le poids des sirènes de la déstabilisation et de la démobilisation.


Le peuple camerounais continuera, mieux que par le passé, à avancer dignement et opiniâtrement dans la voie tracée par le Chef de l’État, vers son objectif d’émergence.


Je vous remercie de votre aimable attention. »