Yaoundé, la capitale camerounaise vibre au rythme de PROMOTE, l’évènement économique de la sous-région qui a une portée internationale. Le site du palais des congrès est complètement transformé en un véritable centre de promotion, d’échanges et de débats pour les milliers de participants et de visiteurs. Pour les initiateurs de cet évènement, il semble n’avoir aucune limite dans la mise en évidence des produits et services, à la disposition d’un public de tous les âges et de toutes les conditions.
Au fil des ans, le comité d’organisation adapte le concept à un environnement de plus en plus compétitif et contraignant. Les exposants qui viennent des cinq continents sont habitués à des rencontres internationales ayant des standards qui se sont imposés à l’équipe de Jean Louis Pala le Directeur de l’évènement. Pour cette édition 2017, il faut observer que le salon PROMOTE se tient au courant du mois de février, alors que les éditions antérieures se déroulaient en fin d’année, entre les mois de novembre et décembre. Une redéfinition du calendrier née des désagréments liés à la pluie qui s’était abattue sur la ville de Foumban lors de l’édition du Nguon 2014, dont la fondation interprogress est partenaire à l’organisation. Ces conflits d’intérêts ont obligé les organisateurs de PROMOTE à occuper les premiers mois de l’année et pour cette nouvelle expérience on peut dire qu’elle se passe dans un contexte favorable. La victoire des Lions indomptables à la CAN 2017 à Libreville a détendu le climat social, même si l’on peut observer des lourdeurs sur le plan économique.
Des beuveries aux rencontres multi secteurs
Les premières éditions de la foire PROMOTE ont été marquées par des comportements déviants où la consommation abusive et immodérée de l’alcool tenait le haut du pavé. Les visiteurs s’agglutinaient devant les stands de restauration et les buvettes pour s’adonner à leur sport favori, ce qui déteignait sur l’image de marque du projet. Le plus inquiétant était que l’évènement était placé sous le haut patronage du Président de la république. Très vite les organisateurs ont pris des mesures pour limiter ces contre publicité en diminuant et éloignant progressivement les stands de restauration et les buvettes. Les grands groupes de brasseurs se sont vus ainsi écarter des podiums centraux pour des zones moins visibles. Une restructuration de l’architecture globale du site qui a permis un redimensionnement de l’évènement. Bien plus on passera de la foire au salon Promote, pour un repositionnement des objectifs. Autre évolution dans le temps, le salon s’ouvre à l’international, intéresse les grandes multinationales qui année après année foulent le sol camerounais.
Malgré ces innovations, il est difficile d’évaluer les bénéfices de ce giga évènement, surtout pour l’économie camerounaise. Tout porte à croire que les rouages de l’économie ont du mal à se défaire des mauvaises pratiques managériales, tandis que les entreprises camerounaises en profitent pour multiplier des séminaires desquels les résolutions restent lettre morte. Dans le secteur de l’énergie électrique par exemple, on a apprécié le forum initié par EDC au cours de l’édition de 2014, dont l’essentiel des résolutions tardent à être implémentées. Pourtant au cours de l’actuelle édition de 2017 on remet ça, pour parler d’autre chose. Il en est ainsi malheureusement pour tous les autres secteurs, qui voguent dans un nombrilisme de mauvais aloi.
Le président de la république a désigné son premier ministre pour le représenter à l’inauguration de ce rendez-vous triennal, dont l’importance n’est plus à démontrer. Pourvu que les principaux acteurs sachent tirer les marrons du feu.
Pierre Pochangou
