A l'issue de l'Assemblée générale élective de l'Ordre National des Urbanistes du Cameroun qui s'est tenue à Yaoundé, le 30 mars 2019, Théophile YIMGAING MOYO a été reconduit par ses pairs pour un nouveau mandat de 3 ans à la tête du Conseil de l'Ordre. L'architecte-urbaniste, chevronné, qui présente un long état de service très riche et diversifié dans le secteur, entend, entre autres parmi les priorités de ce mandat avec son équipe, siffler énergétiquement la fin du désordre dans le milieu et la profession de l'urbaniste au Cameroun.
Le Vice-président et le Président du Conseil de l'Ordre National des Urbanistes du Cameroun(le Pr Théophile YIMGAING MOYO)
L'arrivée de Célestine Ketcha COURTES, très dynamique, qui a montré ses preuves à la tête de la commune de Bangangté dans la région de l'Ouest du pays, comme ministre camerounais de l'Habitat et du Développement Urbain, est l'ingrédient de cette lutte contre l'anarchie, la mise en valeur des urbanistes et autres professionnels du développement urbain, le travail bien fait afin d'offrir au Cameroun, une meilleure image de ses villes, qu'entend mener Théophile MOYO YIMGAING. L'Ordre National des Urbanistes du Cameroun, de ce point de vue, entend se mettre aux côtés de cette dame pour la réussite de ses nouvelles fonctions et dont la nomination a été unanimement saluée par les camerounais qui l'expriment à chaque fois que Célestine Ketcha COURTES fait une descente sur le terrain.
Un secteur malade.
Le secteur de l'Urbanisme au Cameroun traverse une période difficile surtout marquée par des intrigues de tout genre et des passe-droits, des mauvaises pratiques au sein même du ministère de l'Habitat et du Développement Urbain "qui est même resté très longtemps insensible à cela" regrette le président élu. Le non respect des textes et règlement en vigueur dans le domaine qui semble avoir ses lettres de noblesse et un désordre qui ne permet pas au Cameroun de se faire un visage urbain répondant aux standards modernes et africains est à compter dans cette liste. Théophile YIMGAING MOYO, pour corroborer ses propos dans son discours après son élection, a cité, parmi plusieurs exemples, le cas d'un "Appel à Sollicitation de Manifestation d'Intérêt (ASMI)" lancé en décembre 2019 par la tutelle pour l'élaboration des documents de planification urbaine dans centaines communes du Cameroun au titre de l'année budgétaire 2019. Le résultat a été bien "curieux" dit-il en indiquant que la liste restreinte ne comportait que des Bureaux d'Etudes Techniques non agréés par l'Ordre National des Urbanistes comme exige la loi no 90/040 du 10 août 1990 portant organisation de la profession d'urbaniste au Cameroun.
Plus grave, martèle-t-il, ces Bureaux ayant été retenus, étaient interdits de l'exercice de la profession d'urbaniste dans le pays suivant une décision prise par l'Ordre en date du 27 mai 2013. Il en a profité également pour attirer l'attention de l'État camerounais à travers la tutelle, c'est-à-dire, le ministère de l'Habitat et du Développement Urbain, sur ce qu'il a nommé " la délicatesse de la situation et d'une façon générale, sur certains aspects de la gestion des projets d'étude et de réalisations en développement urbain au Cameroun " qui doivent mériter selon lui, une plus grande attention. Il en est, entre autres, énumère-t-il "de la définition erratique des termes de référence qui conduit à une sous-estimation de la rémunération des consultants, la sous-estimation injustifiée des délais d'exécution sans aucun rapport avec les strictes exigences de la qualité des études, le non respect d'un plan annuel de passation de marché, l'absence d'interlocuteurs techniques locaux compétents dans les communes et les délégations départementales, réduisant l'approbation des productions à un marchandage inadmissible tant sur le plan déontologique que professionnel".
Les pistes de solution.
Le nouveau bureau élu lors de cette assemblée générale élective de l'Ordre National des Urbanistes du Cameroun conduit par Théophile YIMGAING MOYO estime que dans le cadre du respect des dispositions légales, le représentant de l'Ordre doit être présent à toutes les séances d'ouverture des dossiers administratifs des offres tout comme il est question pour cette instance de participer à toutes les commissions techniques d'attribution des permis de construire et de permis d'implanter dans le pays. Le président du Conseil de l'Ordre des urbanistes propose que la tutelle saisisse l'opportunité qu'offre le présent contexte de décentralisation au Cameroun pour instruire les gestionnaires urbains pour un partenariat équitable avec les urbanistes. Le secteur attire de plus en plus des jeunes qui sortent chaque année des écoles d'urbanisme sur le continent africain ou même d'ailleurs. Avec cette réalité, le Cameroun se devrait de réviser, estime YIMGAING MOYO Théophile, enseignant également, sa stratégie et sa méthode de gestion des professionnels des métiers de la ville qui appartiennent à un corps " unanimement reconnu d'utilité publique".
Photo de famille à la fin de l'Assemblée Générale élective. Au Milieu, le SG du Ministère de l'Habitat et du Développement Urbain
Sur tous ces chantiers et bien d'autres, et pour un nouveau visage du Cameroun à travers des villes plus présentables, des villes sûres et d'épanouissement des populations, l'Ordre National des Urbanistes du Cameroun entend jouer à fond, peut-on donc constater, sa partition en tant qu'acteur aussi de développement du pays.
Aboubakar Sidick MOUNCHILI