Comment faire pour limiter la réduction du Lac-Tchad qui est d'environ 95% ? Cette question est au centre du tout premier atelier national de concertation sur le projet BIOPALT '' Biosphère et Patrimoine Lac-Tchad dont les travaux ont débuté le 16 janvier 2018 et qui s’achève le 17 janvier.
Ce projet initié par la Commission du Bassin du Lac Tchad et l'UNESCO et qui implique tous les pays membres (Cameroun, Tchad, Niger, Nigeria et République Centrafricaine), vise à favoriser une compréhension commune dudit projet mais aussi à créer un cadre d'échanges pour convenir des modalités de collaboration dans la mise du projet.
Durant les deux jours de travaux, il est question d'appliquer le modèle des réserves de biosphère transfrontalières et des sites du patrimoine mondial pour promouvoir la paix dans le bassin du Lac-Tchad par la gestion durable de ses ressources naturelles. L’atelier connait la participation d'une cinquantaine de participants intervenant dans la sauvegarde du Lac-Tchad. Les activités du projet sont réparties en quatre catégories d'intervention à savoir : la composante de connaissance du problème, la composante de l'information, de la sensibilisation et la formation, la composante de réhabilitation et utilisation durable et la composante d'évaluation et de valorisation. Selon Madame Noeline Raondry Rakotoarisoa, chef de section de ce projet, le Lac-Tchad a été réduit de sa superficie à cause de la déforestation et le changement climatique pour mettre un terme à ces fléaux. Une situation qui nécessite l'intervention rapide des pays membres de la commission du bassin du Lac Tchad. « L’UNESCO attend une grande participation des acteurs à la mise en œuvre de ce projet » a-t-elle affirmé.
Cette initiative vise à préserver ce qui reste du Lac Tchad. Bien que le problème soit déjà identifié, la mobilisation optimale de toutes les couches sociales est impérative pour la préservation à long terme du lac-Tchad. Toujours est-il que, les populations riveraines de ce bassin attendent impatiemment la mise en œuvre de ce projet. Pour l'adjoint au Maire de la Commune de Maga, Barthélémy Afouna Apesni ce projet permettra « l'amélioration spontanée de la gestion durable de nos ressources naturelles (ressources du Bassin du Lac-Tchad. NDLR) ».
Le projet découle du fait que la réduction d'environ 95% de la superficie du Lac Tchad entre 1960 et 1985 a entraîné des déséquilibres importants qui se traduit par une augmentation de la vulnérabilité du socio écosystème dont les impacts sont multiples. Pourtant, le bassin du Lac-Tchad constitue une importante source d'eau douce qui fait vivre environ 50 millions de personnes.
Financé par la Banque Africaine de Développement, le BIOPALT est une sous-composante du Programme de réhabilitation et de renforcement de la résilience des systèmes écologiques du Bassin du lac -Tchad(PRESIBALT) et de la Commission du Bassin du Lac-Tchad. Après le Cameroun, les ateliers nationaux vont se poursuivre dans les villes des pays membres notamment Bangui, N'djamena, Niamey et Abuja. Après les résolutions finales, le lancement officiel du projet BIOPALT est annoncé pour février 2018.
Ayouba Nsangou.