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La tenue ou non dans les prochains mois au Cameroun des élections municipales et législatives faisait les choux gras des journaux, car au centre de toutes les supputations dans les pays. L'information est tombée et les camerounais sont désormais fixés. Dimanche 10 novembre 2019, par un décret presidentiel lu sur les antennes de la radio nationale, les électeurs sont appelés aux urnes pour élire les nouveaux membres de l'Assemblée nationale ainsi que les conseillers municipaux.

Reporté deux fois de suite, beaucoup de personnes estimaient que ce double scrutin allait être de nouveau renvoyé en raison du climat d'insécurité et violences qui continuent dans les régions anglophones. Malgré l'organisation du grand dialogue national par les autorités du pays qui a débouché sur des recommandations dont on entend encore la mise en oeuvre d'un certain nombre comme entre autres, le statut spécial octroyé aux régions anglophones en crise, la tension n'a pas baissé. Les villes mortes continuent dans certaines localités, les enlèvements  des personnes et violences qui n'epargnent pas les forces de sécurité, continuent.

Une élection dans un contexte particulier et sans nouveau code électoral

C'est dans ce contexte, doublé aussi de l'espoir que certains camerounais avaient déjà sur la prochaine session parlementaire que ce scrutin est convoqué. Beaucoup souhaitaient de tout leur voeux, le dépôt pour discussion, d'une loi modifiant le code électoral, un sujet sur lequel il n'existe pas aussi de consensus entre les acteurs politiques et même certaines organisations de la société civile.

Depuis des années, plusieurs partis politiques notamment ceux de l'opposition exigent un nouveau code électoral consensuel avant toute toute élection crédible au Cameroun. "Aucune élection ne sera crédible avant le Dialogue National Inclusif où seront mis sur la table non seulement la question du nord-ouest et du sud-ouest, la Révision de la Constitution, la Modification consensuelle du Code Électoral l’effectivité de la Décentralisation, les redécoupages administratifs et politiques..." avait fait savoir dans une déclaration, le 24 juillet 2019 à Yaoundé par exemple l'Union Démocratique du Cameroun (UDC) du Dr Adamou Ndam Njoya. Position d'ailleurs partagée par plusieurs autres formations politiques. En dehors du dialogue qui a même fait couler beaucoup d'encres et salives, les camerounais vont visiblement partis aux urnes avec les mêmes données en terme de circonscriptions électorales, loi électorale, etc à moins que des modifications de dernières minutes interviennent et cela au moment, tout le monde aura l'esprit dans les préparatifs avec ce qu'on a sous la main.

Avec cette convocation du corps électoral pour le double scrutin législatif et municipal au Cameroun, le calendrier électoral d'après la loi électoral prévoit la déclaration des candidatures au plus tard le 26 novembre 2019, la publication des listes le 11 décembre et l'ouverture de la campagne électorale le 25 janvier 2020.

Aboubakar Sidick MOUNCHILI