Dans le cadre de la Consultation en vue de la tenue du Grand Dialogue National(GDN) au Cameroun annoncé pour la fin de mois de Septembre 2019, une délégation de l'Union Démocratique du Cameroun(UDC), constituée des membres du Bureau Politique et Exécutif de ce parti, résidant à Yaoundé, a rencontré le Premier Ministre, Chef du Gouvernement. L'honorable TOMAINO Patricia NDAM NJOYA avait la charge de conduire cette délégation. Qu'est-ce qui s'est passé concrètement lors de cette rencontre, Comment l'UDC perçoit-elle le Dialogue que tout le Cameroun attend, va-t-il y avoir de la place pour beaucoup d'autres sujets comme la révision de la constitution, la question des élections au Cameroun, le redécoupage administratif du pays et d'autres centres d’intérêt qui tiennent à cœur aussi des camerounais, quelles sont les chances de réussite de ce Dialogue dans la perspective des résolutions des crises du Cameroun? Des questions et bien d'autres que Afriknouvelles.info a posées à l'honorable TOMAINO Patricia NDAM NJOYA
L'Udc a été reçue mercredi, 18 septembre 2019 par le Premier ministre dans le cadre de la consultation en vue du grand dialogue national qui se prépare. Vous conduisiez la délégation. Comment cela s'est-il passé? Qu'avez- vous dit au Premier ministre et que vous a-t-il dit? Quelles sont les attentes de l'Union Démocratique du Cameroun par rapport à ce dialogue?
L'honorable TOMAINO Patricia NDAM: Ayant répondu sereinement à l’Appel du « Grand Dialogue National » lancé par Monsieur le Président de la République à l’occasion de son Discours à la Nation du 10 Septembre dernier, la Délégation de l’UDC que j’avais l’honneur de conduire était forte de onze responsables du Bureau Politique et Exécutif National aux portes de la Primature, hier, 18 Septembre 2019. C’est aux environs de 17h10mn que Monsieur le Premier ministre a fait son entrée dans la salle consacrée à ces réunions, pleine des leaders et responsables des partis politiques. Remerciant l’assistance pour avoir répondu à l’invitation, en déclarant qu’il était content de nous recevoir, la brève introduction du PM a consisté à rappeler le cadre Républicain en respect de la Constitution dans lequel s’inscrit la prescription du Chef de l’État. L’audience qu’il nous accorde a pour objectif de recueillir nos propositions en vue de la tenue la meilleure du Grand Dialogue National prévu du 30 septembre au 4 octobre prochains dont l’objectif prioritaire est de trouver des voies de sortie de la Crise du NOSO, ainsi que des préoccupations d’autres composantes nationales. Invitée à prendre la parole en premier, en respect de la préséance réservée aux partis politiques représentés à l’Assemblée Nationale, j’ai commencé par transmettre au PM, les salutations citoyennes, républicaines, patriotiques, et démocrates à lui adressées par le Président National de l’UDC, le Dr Adamou Ndam Njoya, accompagnées de ses vœux de bon accomplissement de cette Mission Nationale. Non sans avoir rappelé que les Députés de l’UDC avaient déjà été reçus, par le PM, en Juin dernier, lui avaient fait tenir la position de l’UDC par rapport à la Crise du NOSO, entre autres situations qui les préoccupaient, nous sommes entrés dans le vif du sujet de notre contribution, en soulignant la Vision Avant-gardiste et Constante qui nous a caractérisé, pendant 28 années d’histoire politique depuis le retour au Multipartisme dans notre pays. En effet, la justesse avérée de nos engagements et actions, nos prises de position, a été de tout temps, garantie par le respect des valeurs humaines, éthiques et principes moraux qui président à nos actes, celles des institutions que nous créons, mettant l’être humain au centre de toutes nos préoccupations. Parcourant l’expérience acquise avec la Coordination Nationale des Partis Politiques de l’Opposition et des Associations, le Directoire, la Tripartite en 1991-nous rappelant, quand bien même dans un contexte différent- ces moments que nous passons, la Coalition Nationale pour la Reconstruction et la Réconciliation Nationales, en 2004, le Pacte Républicain en 2011, notre participation aux Élections Présidentielles, Municipales Législatives et Sénatoriales…etc. tout cela nous instruit à la culture des approches consensuelles, de concertation et de Dialogue-Partage, ainsi que l’affirmation des fondements dynamiques de l’Unité nationale, inspirée des Pères Fondateurs en 1961 lors de la Conférence sur le Réunification à Foumban. Forts de cela, nous devons plus que jamais nous employer à sortir de la Crise du NOSO, ainsi que des autres crises qui nous affectent, qui sont toutes aussi violentes : crise sécuritaire, crise postélectorale, le mal être des camerounais engendrant une crise de confiance et de trouble d’identité nationale. Pour le Nouveau Contrat Social, le Contrat Républicain, le Cameroun Par nous Tous et Pour nous Tous, telle est notre voie.
A la fin de nos propos, nous avons fait tenir un document qui retrace les contributions de notre Président National depuis 2016, avec l’éclatement de la Crise du NOSO, ainsi que nos propositions quant aux approches et méthodes que nous préconisons les Meilleures, lors des Assises du Dialogue, pour la réconciliation avec la République en vue de la Victoire du Cameroun. Notre conclusion était notre sincère et grande appréciation de l’élan ultime et patriotique du Chef de l’État. Avant de passer la parole au Leader suivant, Monsieur le PM a remercié l’UDC pour sa contribution qu’il a précisé, qui n’était pas la première. Nos attentes par rapport au Grand Dialogue ? Plus qu’en position d’attente, nous sommes confortés dans l’attitude de donner le Meilleur de Soi, pour le Vrai, le Bien, le Beau, en vue de rendre les populations vertueuses et heureuses. Chaque participant au Dialogue devrait en apporter.
Vous avez remis les propositions de l'Union Démocratique du Cameroun. Est-ce des préalables pour la réussite de ce dialogue ou des réponses précises du point de vue de l'UDC aux préoccupations ou thématiques qui ont été énoncées par le Chef de l'État dans son discours?
L'honorable TOMAINO Patricia NDAM: Il ressort clairement à travers nos propos liminaires que notre Président National a réagi en proposant des voies de solution depuis l’éclatement de la crise du Nord-ouest et Sud-ouest(NOSO) en 2016. Il n’a eu cesse d’en appeler aux approches inspirées des Pères Fondateurs : Consensus, Concertation, Dialogue-Partage. Il n’a pas attendu l’Appel du Chef de l’État, au contraire, il a plusieurs fois en Patriote, fait tenir ses propositions au Président de la République Pour ce qui est des questions nationales faisant l’objet des préoccupations à l’UDC, je dois vous renvoyer d’abord aux onze points sur lesquels l’UDC est revenu le Dr Adamou Ndam Njoya lors des Vœux de l’UDC à la Presse nationale et Internationale comme urgentes invitations pour Ensemble Construire et Bâtir la Marche de l’Unité pour le Développement Humanisant Durable ; Ensuite, à l’issue de la Réunion du 24 Juillet dernier des Instances du Parti, une Déclaration est venue repréciser nos positions concernant ces questions nationales urgentes. Nous avons apporté notre contributions, il ne s’agit point de préalables, car, la crise du NOSO ou les questions nationales sont nos affaires. A nous de nous employer par des approches que nous savons les meilleures, pour les enrayer.
Après avoir échangé avec le Premier ministre, avez-vous le sentiment qu'une porte sera ouverte aux sujets comme la réforme constitutionnelle, la question électorale, l'urgence d'un nouveau découpage administratif du pays et bien d'autres encore?
L'honorable TOMAINO Patricia NDAM: Inévitablement. Nous avons d’ailleurs noté en appréciant la flexibilité qui s’est dégagé entre le cadre que le PM a tenu à préciser de la prescription du PRC d’une part, et, les nombreuses interventions allant dans le sens de votre question. Un Dialogue, Inclusif (acteurs et sujets à aborder) est franc, sincère, ouvert. La porte est ouverte ; maintenant, est toute autre chose, l’organisation pour leur traitement durable de ces questions. Ici, nous disons qu’on devrait puiser dans l’exemple de ce qui s’est passé lors de la Tripartite.
Il y'a une bonne franche de camerounais qui redoutent des assises bâclées ou taillées sur mesure qui ne pourront produire des solutions idoines aux problèmes qui se posent dans le pays en ce moment ou depuis peu, en indexant le délai court des préparatifs, le casting dans la consultation, la violence et les multiples atteintes des droits de l'homme qui continuent dans les régions du nord-ouest et sud-ouest, certains acteurs de cette crise et responsables politiques qui sont en prison et ce qui appellent l'habitude du pouvoir en place à ne pas respecter ses engagements. Une bonne partie des résolutions de la tripartite dorment encore dans les tiroir en terme de mise en œuvre. Êtes- vous de cet avis et comment faire pour donner la chance à ce dialogue?
L'honorable TOMAINO Patricia NDAM: Tout ce que vous dites est vrai, Nous l’avions dit dès le départ, le GDN ne saurait être la baguette magique qui va tout redresser en un temps trois mouvements ! C’est le cadre idéal selon nous pour poser toutes les questions sur lesquelles nous revenons, vous revenez, ils reviennent. Prendre la Tripartite en exemple est bénéfique pour les leçons à tirer : approches lors des débats, suivi et respect des résolutions…
Dernière question, le nom du leader de l'UDC, le Dr Adamou Ndam Njoya est revenu à plusieurs reprises dans la bouche de nombreux camerounais parmi les personnalités aptes à conduire ce dialogue de par son riche parcours et des qualités personnelles, sa longue expérience de résolution de conflit à travers le monde. La modération a été confiée au Premier ministre, natif d'une zone en crise, lui-même est du pouvoir, donc juge et partie comme disent certains. N'aurait-il pas été mieux pour le président de la république de procéder autrement ?
L'honorable TOMAINO Patricia NDAM: Notre Président National, le Dr Adamou NDAM NJOYA indubitablement, de fait de sa dimension pluridisciplinaire s’est distingué, de par le Savoir, Savoir Faire et Savoir Être, qu’il a incarné, en modèle palpable, sur plusieurs fronts de conflits aussi bien nationaux, sous régionaux qu’internationaux : des exemples de ses médiations pleuvent. Afrique du Sud, Kosovo, Liberia, Israël, Centrafrique…etc. Si nous avons tenu à faire un flash-back sur le parcours qu’il a emprunté depuis 1990 avec le retour au multipartisme, en laissant pour le moment de côté, sa participation au Gouvernement Ahidjo, aux Affaires Étrangères, à l’Éducation Nationale, à l’Inspection Générale et Reforme Administrative, ou plus loin encore en tant que le Premier Directeur de l’IRIC, l’Institut des Relations Internationales du Cameroun qu’il a « monté de toutes pièces », en choisissant de sa fenêtre de l’Université de Yaoundé où il enseignait, la colline qui va abriter les boucarous que son ami, l’architecte Salomon allait accepter de dessiner presque gratuitement, car, ils n’avaient qu’une très petite occasion budgétaire « fédérale »… En bref, oui, le Dr Adamou NDAM NJOYA n’a fait que servir pendant et sa carrière comme Enseignant, membre du Gouvernement, Homme Politique, et Chancre du Dialogue Interreligieux, Homme de Culture...Ce qui le caractérisé cependant, c’est son engagement intègre/indépendant profond…il n’a pas souvent attendu que qui que ce soit lui accorde une mission ou une place. Le fondateur de la Nouvelle Éthique et de la Loi de l’Éthique passe à l’action quand il le faut. Pour lui, on ne va pas inventer un type de camerounais nouveaux pour leur confier des responsabilités. L’essentiel est de fixer le cadre, les règles et de les respecter. Le Premier Ministre, comme d’autres, peuvent y arriver, à condition de baser leurs actions sur le respect des valeurs éthiques, morales, et d’en faire une dynamique permanente : de toujours prendre du recul pour se demander si l’acte à poser place l’être humain au centre des préoccupations. Et lorsqu’il s’agit d’une affaire de tous, le Cameroun Par et Pour nous tous, chacun à son niveau doit y aller.
Nous vous remercions Honorable!.
L'honorable TOMAINO Patricia NDAM: C'est moi qui vous remercie.
Interview menée par la rédaction de Afriknouvelles.info