Le gouvernement camerounais a confirmé l'information du mandat d'arrêt international émis à l'encontre des leaders et autres responsables du mouvement sécessionniste dans les régions du nord-ouest et sud-ouest Cameroun, information relayée ces derniers jours par la presse. Face à la nouvelle tournure de la crise dite anglophone qui se caractérise par la récurrence des attaques sur les symboles de l'État et l'assassinat des forces de défense et de sécurité en plein service, comme enregistré ces derniers jours, le pouvoir de Yaoundé est encore sorti de sa réserve pour faire le point de la situation et surtout rassurer l'opinion nationale et internationale de la détermination du Cameroun à rester un État où la paix règne partout, un État uni et indivisible.
"Au total, et à l’heure où je vous parle,( NDLR: vendredi 10 novembre 2017 à 20h45 ) quatre membres des Forces de Défense et de Sécurité en service commandé ont trouvé la mort, tombés sous les balles de terroristes se réclamant du mouvement sécessionniste connu sous le nom de « Southern Cameroons Ambazonia Consortium United Front », en abrégé le SCACUF. Ces attaques ont du reste dûment été revendiquées dans un communiqué signé de cette organisation et rendu public." a déclaré le ministre de la communication, porte parole du gouvernement camerounais. Issa Tchiroma Bakary a donné une conférence de presse le vendredi 10 vendredi à Yaoundé. Il était accompagné pour la circonstance du ministre délégué auprès du ministre des relations extérieures chargé du Commonwealth, Joseph John Ngute, du directeur de la communication au ministère camerounais de la défense, le colonel Didier Badjeck et des experts du ministère de l'économie et de l'aménagement du territoire et du ministère des relations extérieures.
Trois sujets majeures de l'actualité ont été au centre des échanges avec la presse nationale et internationale: la libre circulation dans la sous région Afrique centrale devenue effective, les lauriers de la diplomatie camerounaise avec l'élection de certains camerounais à la tête de certaines organisations sur la scène internationale et la situation sur le terrain dans les régions dite anglophone du pays. Face à l'escalade constatée sur le terrain justement dans ces deux parties du Cameroun, le gouvernement a pris ses responsabilité a assuré le ministre Tchiroma qui a soulevé l'étonnement de son pays face également au mutisme des ONG de defense des droits de l'homme, "habitué à indexé le Cameroun à travers des rapports" alors que sur le terrain, on assiste à une violence meurtrière sans précédent sur les forces de l'ordre. Pour le gouvernement, les sécessionnistes ont déclaré la guerre à la république et rien ne pourra arrêter la détermination de l'État à jouer pleinement son rôle, à défendre son intégrité, à assurer la paix partout et la sécurité des biens et personnes. Le porte parole du gouvernement camerounais estime d'ailleurs que "la vérité est là aujourd’hui. Elle s’impose désormais à tous" car poursuit-il "dès lors que l’on s’attaque de la sorte aux institutions chargées d’assurer la protection de la population, dès lors qu’on donne délibérément la mort à ceux-là même qui, placés dans une simple posture de veille, garantissent la bonne marche et la vie paisible de la nation, on s’attaque aux fondamentaux de cette nation. Cela n’a plus rien à voir avec la nécessaire expression d’une vue ou d’une opinion, fût-elle contraire à celle d’autres citoyens, mais qui participe toujours de l’indispensable dialogue pour la construction d’un avenir commun et d’un vivre ensemble immuable." C'est ainsi que le pouvoir de Yaoundé ne passe pas par des détours pour fixer les esprits. Les termes du ministre de la communication sont plus que claires. "Que ces marginaux de la République, qui ont choisi la voie du sang et de la violence gratuite sachent donc qu’ils trouveront toujours face à eux un Cameroun uni, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. Que ces marginaux comprennent bien que les Camerounais dignes de ce nom, d’où qu’ils viennent et qui qu’ils soient, anglophones ou francophones, chrétiens, musulmans, animistes ou même athées, tous ces Camerounais-là, dis-je – sont en ordre de bataille derrière leur Chef, Son Excellence Paul BIYA, Président de la République, Chef des Armées."
Le ministre a déclaré que des ratissages organisés ces derniers jours pour retrouver les assassins terroristes, les Forces de Défense et de Sécurité ont dû affronter la résistance d’individus visiblement suspects, qui refusaient d’obtempérer aux interpellations. Il s’en est suivi a t-il confirmé, des échauffourées qui se sont soldées par la mort de deux terroristes et de cinq blessés parmi eux. Des investigations menées de son côté ont permis de mettre la main sur "six dangereux suspects, porteurs au moment de leur interpellation de 12 minutions de 7,62 millimètres dans la localité de Misaje, Département du Donga Mantung, Région du nord-ouest, au moment où ils s’apprêtaient à franchir la frontière en direction d’un pays voisin".
Pour ce qui est des autres responsables et surtout les leaders de ce mouvement visiblement déterminé à semer le chaos Cameroun d'après le gouvernement, un mandat d'arrêt international est lancé à leur encontre. Au moins 15 personnes sont visées par un tel mandat. Sans donner des noms, le ministre camerounais a confirmé l'information lors de cette conférence de presse. Le Cameroun n'innove pas en la matière a ironisé Issa Tchiroma Bakary en répondant à une question de journaliste, citant une autre actualité récente autour de la sécession, sans doute de la Catalane avec un mandat d'arrêt émis par Madrid contre les leaders sécessionnistes catalane.
Aboubakar Sidick Mounchili