Plus de 60 ans après les indépendances, le continent africain continue à vivre sous la dépendance étrangère. Près de 73% du budget de l’Union africaine, l’instance suprême et de décision à l’échelle continentale par exemple, proviennent des donateurs étrangers. Ce qui réduit les marges de manœuvre de cette organisation selon certains observateurs. L’adage est plus que clair. Qui vous nourrit, vous tient.
En 2016, les leaders ont estimé qu’il était peut-être temps pour l’organisation panafricaine d’être autonome financièrement. L’idée, portée par le président rwandais Paul Kagamé a été lancée et soutenue par tous. Mais un an après, ces mêmes pays ne sont pas prêts à précipiter le processus. Seulement quelques pays, une dizaine au total, se disent prêts à lancer la machine de la collecte des fonds destinés à l’organisation faîtière africaine. Le 29eme sommet de l’UA tenu à Addis-Abeba en Ethiopie début juillet 2017 n’a pas permis d’accélérer le processus comme certains attendaient. Au contraire, les dirigeants africains ont choisi plutôt, comme stratégie, d’avancer à pédale douce sur la question à cause de la résistance pour le moment de certains pays comme l’Afrique du Sud, l’Angola ou l’Egypte pour ne prendre que ces exemples. Ces pays ne veulent certainement pas encore durcir un tout petit peu, avec une nouvelle taxe, leurs relations commerciales avec des partenaires non africains.
Pourtant, il y’a un an, les chefs d’Etat africains ont adopté le principe d’une taxe de 0,2% sur les importations des produits non africains pour financer l’UA. Ce que tente déjà de faire un pays comme la Côte d’Ivoire qui a choisi de prélever les 0,2 % destinés à l’Union africaine sur une taxe qui existe déjà afin d’éviter une hausse des produits de grande consommation que peut entrainer une nouvelle taxe. Pour mettre tous les pays sur la même longueur d’onde et fluidifier ce mécanisme censé permettre à l’organisation panafricaine d’être autonome, respectable et efficace sur le terrain, les leaders africains, réunis à Addis-Abeba ont décidé de mettre sur pied, un comité ad-hoc de dix ministres africains des Finances qui seront chargés de trouver des accommodements
Aboubakar Sidick MOUNCHILI