Par Pierre Pochangou.
Bamako a abrité la grand-messe Afrique France les 13 et 14 janvier dernier. Une trentaine de chefs d’états du continent se sont retrouvés autour de François Hollande, le président sortant de la France. Ce dernier va quitter le palais de l’Elysée en mai prochain au terme d’un scrutin pour lequel il ne présente pas de candidature. A Bamako, il a fallu réfléchir sur les problèmes sécuritaires, avec la montée en puissance du terrorisme, mais aussi sur les problèmes économiques avec la vague de débats sur la nécessité pour les pays africains de sortir du franc CFA piloté par la France.
Que pouvait bien dire François Hollande à ses pairs dès lors que dans son discours il a évoqué son regret de n’avoir pas postulé à un second mandat ? Les uns et les autres participants à cette rencontre semblaient distants, davantage préoccupés par des rencontres bilatérales sur les sujets communs. Bamako était donc le rendez-vous de l’adieu à François, qui n’a pas hésité à se bomber le torse pour avoir effectué une trentaine de voyages officiels en cinq années de mandat. Une performance pour lui, dans son auto glorification. En dehors des armes et de ses soldats, qu’a t-il apporté au continent en cinq années ? Rien, ou presque. Ah oui, ses capitaines d’industrie, Total, Bolloré et les autres ont continué à faire de bonnes affaires. C’est ça la mission de la France en Afrique. François Hollande n’a pas dérogé à la règle, car depuis le Général De Gaulle, aucun président de la république française n’a pu favorise l’émergence économique des pays du pré-carré. Aucun d’eux n’a vu les investisseurs de l’hexagone multiplier les activités, les projets structurants et autres facteurs de développement. Le champ libre a été laissé aux chinois qui font feu de tout bois, car ils sont plus compétitifs, plus réalistes et moins arrogants.
La France que François Hollande laisse à l’Afrique est celle d’un peuple en pleine décadence. Tout a commencé avec Nicholas Sarkozi qui est arrivé à l’Elysée avec une épouse et en est parti avec une autre. François Hollande lui est arrivé sans épouse et a passé sa mandature à multiplier les esclandres. En Afrique un dirigeant doit impérativement être un bon père de famille. Il doit être un exemple. Les français en acceptant d’élire à leur tête des hommes et bientôt des femmes sans base matrimoniale sérieuse s’exposent à voir leur pays tanguer dans un monde en pleine évolution. La révolution des mœurs impulsée par les pays occidentaux, en désacralisant les vertus de la famille ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes.
Quel type de relation peut entretenir un vieux sage africain avec un jeune homosexuel européen ? Dites-moi que je rêve !! La France parle désormais avec des valeurs dévouées, et veux qu’on continue à lui accorder les faveurs de la domination sur tout un continent ? Avec François Mitterrand, ou Jacques Chirac, la voix de la France était forte, et comptait. Oui, eux étaient de vrais hommes, des chefs de famille respectables, qui pouvaient valablement s’entretenir avec nos sages africains. Aujourd’hui malheureusement, la voix de la France s’est éteinte en Afrique….
Pierre Pochangou