C'est à un expert du foot, un consultant international et passionné du ballon rond que nous ouvrons les colonnes de ce portail d'informations pour le décryptage de la plus grande fête sportive à l'échelle du continent africain qui a débuté au Cameroun, le 09 janvier 2022. HALIM Zouber suit la compétition à des milliers du kilomètres du continent et n'hésite pas de créer un événement autour de lui, sur ce rendez-vous continental de football qui change à sa façon, le visage de l'Afrique. Cet entraineur belge, grand supporter malgré tout de la sélection du Cameroun, son pays d'origine, jette un regard sur la tenue et l'ouverture de cette 33 ème édition de la Coupe d'Afrique des Nations de football en terre camerounaise ainsi que sur la rencontre Cameroun-Burkina, premier match de cette compétition qui a vu la victoire des Lions indomptables.
Halim Zouber, vous avez plusieurs casquettes. Vous êtes un ancien joueur, entre autres aujourd'hui, entraîneur de football et expert consultant international dans plusieurs domaines dont le football et le management sportif. Est-ce que vous pouvez mieux vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Halim Zouber, belge d’origine camerounaise, T2 de l’équipe de Coxyde et en même temps coordinateur technique de la post-formation des jeunes de U17 à U21 de la sélection provinciale en Flandre occidentale (Belgique).
Camerounais d'origine, vous avez certainement suivi depuis la Belgique, l'ouverture de la 33 ème édition de la CAN en terre camerounaise avec un plaisir et un intérêt particuliers. Qu'est-ce qui vous a frappé ?
Tout d'abord la qualité des infrastructures présentées au monde, la volonté et la détermination du Cameroun à abriter cette grande compétition continentale et enfin l'organisation telle qu'on nous a présenté jusqu'ici. Je suis particulièrement heureux de voir tout cela et je pense que c'est déjà une grande victoire pour le Cameroun avec cette CAN qui se joue dans au moins 5 villes du pays dans des stades bien aménagés, ce qu'on ne croyait pas aussi facilement.
Le Cameroun a fait une belle entrée dans cette Can qu'elle organise, une victoire, 2 buts contre 1 face au Burkina complètement électrifié. Comment avez-vous trouvé ce match en tant qu'entraîneur ?
J’ai trouvé les deux équipes trop s’observer pendant les 15 premières minutes. Mais il faut noter cette carence par un manque de rythme surtout côté Cameroun. Et cela peut se comprendre, aucun match test avant cette grande compétition . Le Burkina a produit par séquences, quelques beaux mouvements du jeu et on retiendra que l’état d’esprit de l’équipe du Cameroun, l’esprit à ne rien lâcher, casser le rythme de l’adversaire, ont porté ses fruits . Le point à retenir, c'est qu’on a vu le pays hôte entreprendre en deuxième mi-temps, jeu en transition et percussion, choix des remplaçants payants.
Qu'est-ce qui a fait gagné les Lions, qu'est-ce qui a manqué aux Étalons ?
Le Cameroun a su garder sa sérénité malgré qu’il était mené au score. Il y a aussi l’esprit de la gagne comme dans une grande compétition, seul le résultat compte. Il ya aussi le soutien massif du public.
Avec les combinaisons de poules et connaissant la santé professionnelle des joueurs et des équipes, attendez-vous à une belle CAN au Cameroun surtout dans un contexte mondial particulier ?
Le Cameroun est un peuple courageux, capable de faire des grandes réalisations et j’entends dire que le protocole sanitaire est en place pour la sécurité des acteurs. On peut juste se référer sur cette belle cérémonie d’ouverture pour s’attendre à la suite d’une belle can au Cameroun.
C'est une grande première, une Can à 24 équipes qu'on a dû forcer au Cameroun et qui se joue en pleine pandémie de covid où des entraîneurs peuvent se retrouver avec sous la main, des effectifs réduits ou fauchés par l'absence des joueurs à cause aussi du covid. Est-ce une compétition assez difficile pour les sélectionneurs ?
Ce sont des équations difficiles à résoudre, un véritable casse-tête pour les encadreurs techniques, raison pour laquelle l’idée de la CAF est à saluer sur le plan quantitatif des listes de 23 joueurs à 28 joueurs comme solution palliative d’où il faut faire face en s’adaptant C’est tout. Une première can à 24 Nations, il faut souligner la dimension des hautes qualités des infrastructures sportives que le Cameroun a mis sur pieds et on ne peut qu’être fier car non seulement la jeunesse camerounaise pourra en profiter, mais c’est l’Afrique qui gagne . Les premiers ennemis de la CAN en Afrique étaient les pelouses. Aujourd’hui à Olembe et comme dans d’autres sites des poules, toutes les conditions sont réunies afin que chaque rencontre puisse être une fête.
Dernière question, de l'Europe comment cette compétition est-elle vécue ?
En Europe, cette compétition est vécue comme une compétition concurrentielle et je pense qu’il temps que la CAF s’impose au niveau de l’instance de la FIFA. L'Afrique a 52 Nations affiliées. Il est inadmissible qu’il y ait l’idée du report de la Can sous prétexte que le championnat européen est en cours. Ce chantage perpétuel doit s’arrêter un jour. Moi particulièrement, je n’ai pas apprécié l’idée de décaler ou de reporter la Can. C’est un manque de respect pour le football africain. Il y a moins de l’effervescence ici en Europe. On a parlé peu pour des raisons que nous tous savons.
Je vous remercie.
Par Aboubakar Sidick MOUNCHILI