La facture est lourde à payer au Cameroun et le sera certainement encore plus dans les mois à venir car personne ne sait jusqu'ici à quand la fin de la pandémie du coronavirus. Alors que le virus continue sa propagation dans le pays avec des cas enregistrés dans presque toutes les régions, les pertes enregistrés par l'Etat sont déjà énormes à ce stade de la pandémie. Ce sont près de 800 milliards de Fcfa perdus par le Cameroun depuis la détection du premiers cas sur son sol et le déclenchement de la stratégie nationale de riposte contre ce virus.
Le ministre camerounais des finances, Louis Paul Motaze, a communiqué ces chiffres, mercredi 13 mai 2020 à Yaoundé au cours d'une conférence de presse conjointe ministre des finances, ministre de la santé publique et ministre de la communication. Cette rencontre a été organisée dans le cadre de la communication gouvernementale, une tradition au Cameroun, qui permet à un ou plusieurs membres du gouvernement, d'entretenir l'opinion sur un sujet important de l'actualité au Cameroun ou de la vie nationale et de répondre ainsi, à travers les journalistes, aux questions que se posent les populations.
Pour la circonstance, les trois membres du gouvernement camerounais sont montés au créneau pour expliquer les récentes mesures d'accompagnement des populations et des entreprises suite aux dégâts causés par le Covid 19, prises par le chef de l'État Camerounais et pour expliquer également la décision de l'assouplissement de certaines mesures prises dans le cadre de la riposte contre ce virus au Cameroun. Un exercice qui a toute sa place surtout qu'au Cameroun en ce moment, on assiste en quelque sorte à un relâchement de l'observation des mesures barrières par les populations depuis l'annonce de la décision d'assouplissement de centaines mesures dans le but de sauver l'économie et les entreprises au bord de l'asphyxie et non parce-que le virus est vaincu.
Le combat contre le covid 19 continue et doit d'ailleurs être intensifié par tous avec l'observation des mesures barrières et en prime, le port obligatoire des masques dans les lieux publics, le respect de la distanciation, le lavage des mains entre autres, a d'ailleurs indiqué une fois de plus, le ministre Manaouda Malachie de la santé publique à cette rencontre. "Les mesures d'assouplissement décidées au Cameroun ne veut pas dire que la maladie est vaincue. Le virus est là et continue sa propagation et chacun doit contribuer à le freiner à travers un comportement responsable" a t-il déclaré à ce sujet.
Un trésor public tout aussi touché qui vole au secours
Il est extrêmement important de rappeler à tous que la crise sanitaire du Covid 19 n'épargne personne au Cameroun, a laissé entendre le ministre Motaze. Il s'agit d'une crise qui affecte aussi bien les personnes physiques que morales, le secteur privé comme public, l'État avec sa caisse y compris, a développé, le patron des finances au Cameroun pour répondre aux nombreuses critiques formulées par certains camerounais et milieux des affaires sur l'enveloppe dégagée par le gouvernement pour voler au secours des entreprises et les mesures prises pour permettre aux secteurs formels et informels de pouvoir faire face au choc du covid 19 sans tomber. "La plus femme du monde ne peut donner que ce qu'elle a. C'est un trésor public qui connaît lui-même des problèmes qui est appelé à secourir. C'est à partir de cette caisse qui connaît lui même les effets néfastes de la crise que le gouvernement a décidé de voler au secours du milieu d'affaires et des populations, ce qui n'est pas déjà facile" a indiqué Louis Paul Motaze.
Mais c'est un gouvernement décidé à travailler d'arrache-pied pour qu'on n'arrive pas dans le pays à la catastrophe avec entre autres effets comme le non-payement des salaires ou bien le non respect de certains engagements de l'État, s'est voulu rassurant, le ministre camerounais des finances tout en restant prudent car personne ne sait à quand la fin de la pandémie.
Pour l'heure, ce sont déjà les opérateurs sur le terrain qui apprécient à leur juste valeur, les mesures prises à leur faveur. Sur les marchés, les petits et gros commerçants se frottent les mains car ils n'ont pour le moment, pas de taxes à payer, les transporteurs également, qui ont en plus, renoué avec le nombre de places autorisés pour leur clients à bord de leurs véhicules, les premiers fonds sont déjà mis à la disposition de certaines entreprises, le reste va suivre, a rassuré, le membre du gouvernement.
Mais il reste un défi énorme à relever, celui de faire comprendre aux camerounais que si rien n'est fait par chacun, le pire peut arriver même si le nombre de guéris publié chaque jour par les autorités sanitaires donne espoir. Le virus est là et continue sa progression et ne sélectionne pas sa cible. Seul le suivi des mesures barrières peut sauver.
Dans une course effrénée vers 3000 cas à cette date, le Cameroun est en tête des pays les plus touchés dans la sous-région Afrique centrale. Pourtant d'après les spécialistes, on n'a même pas encore atteint le pic de l'épidémie.
Aboubakar Sidick MOUNCHILI