En plein de Douala, capitale économique du Cameroun, le marché Sandaga est spécialisé dans les vivres frais. Les produits proviennent des horizons divers du pays ,mais plus précisément de la région de l’Ouest Cameroun. C'est le marché par excellence des légumes, des fruits, des tubercules etc… Un centre d’échange qui nourrit la zone CEMAC. Derrière le business d'achat , de vente et de revente se cache une activité qui a le vent en poupe. C'est le business de transport des marchanchises et non pas avec des engins comme connu habituellement, mais sur la tête.Le business fait courir, c'est même devenu un métier que de nombreux camerounais ont choisi.
Il s'agit du métier informel appelé porteur plus connu sur le nom de « porter ». Etymologiquement le verbe porter veut dire soutenir quelque chose ou quelqu’un, sauf que pour le cas d’espèce, le soutien est payé en fonction de la distance.
Un métier à la portée de tous selon sa puissance physique,
Un emploi précaire qui nécessite qu’un seul critère celui de l’âge, autrement dit un enfant de 8 ans au plus peut l’exercer. Mais tout est basé sur l’aspect physique entre autre la force naturelle. Cette dernière favorise l’acquisition d’une somme d’argent énorme à la fin de la journée. Car grâce aux biceps, on est capable de supporter certaines charges.
Selon l’un des porteurs rencontré sur les lieux, le travail s’effectue aux environs de trois heures du matin avec les arrivées des camions transportant des cagots de tomates, les bottes des légumes et condiments en provenance de la région des grass fields du Cameroun. Aussitôt débarquées, il faut les décharger ces différents produits. C’est là qu’intervient le fameux boulot de porteur. Le transport d’un cagot de tomate du camion à l’endroit indiqué par le propriétaire coûte en moyenne cinquante francs CFA (50frs CFA).
Pour ceux ne pouvant pas se réveiller et accéder au marché de Sandaga à une certaine heure, sont donc obligé d’y regagner le boulot à six heures du matin. Ces derniers sont ceux-là, qui sont chargés de transporter le colis d’un client du marché à l’extérieur ; d’où il sera facile pour lui d’emprunter le taxi sans aucun dégât.
Ils sont tous nommés des porteurs, mais d’autres ont adopté une technique pour séduire les clients. En d’autres termes, certains habillés de manière peu catholique n’attirent pas certains clients dits « VIP ». Pour celà, il y’a des porteurs « VIP » placés à l’entrée du marché, tenues plus ou moins abordables. Ils sont à l’attente des acheteurs, à la descente de leur voiture, ils accourent auprès de la personne pour une demande de service. Marché conclu, notre porteur tient donc compagnie jusqu’à la fin des courses. Mais ici, la somme que reçoit le porteur est très élevé à celle des autres environ 1500 frs CFA.
Comme tout bon métier, le porteur a aussi les côtés déboires. Parfois taxés de voleur, le risque d’attraper une maladie comme par exemple la hernie testiculaire et bien d’autres. Mais aussi côté gloire, ce travail nourrit son homme, vacancier, marié, célibataire en tirent profit. Mais il n’en demeure pas moins d’attirer l’attention du gouvernement sur son rôle régalien celui de veiller sur son peuple.
Ayouba NSANGOU