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Le rideau est tombé sur les travaux de la 72ème session de l’Assemblé générale des Nations Unies. Le monde occidental, les grandes puissances et les membres du Conseil de sécurité ont encore pesé de tout leur poids. Le continent africain a une fois de plus joué les faire valoir, par des discours qui n’ont pas marqué les esprits, sauf pour quelques responsables narcissiques.

 Les chefs d’états de la sous-région Afrique centrale peuvent-ils poser les vrais problèmes sur la table ?


Le ballet diplomatique savamment orchestré par l’organisation mondiale veut que tous les chefs d’états invités soient alignés au même niveau d’importance. Pour cette raison, chacun d’eux monte à la tribune selon un rituel bien huilé, qui a fini par donner l’impression à certains que leur pouvoir est identique à celui de leurs confrères des pays du G20. Que non ! Au-delà des usages diplomatiques qui veulent que chaque chef d’état bénéficie d’une certaine préséance, les images qui nous ont marqué au cours de cette session permettent de comprendre les non-dits de cette grand-messe internationale.


Trump, Macron, le terrorisme et la Corée du Nord

La première intervention reviendra au Président Américain, Donald Trump qui ne s’est pas angoissé des contraintes du thème de la session. Pour le Président américain, la Corée du Nord mérite des sanctions fortes et du haut de la tribune il a proféré des menaces à l’endroit de ce peuple. S’agissant du conflit Iranien et de la prolifération des armes nucléaires, le locataire de la Maison Blanche n’a pas fait dans la langue de bois, pour dénoncer certaines attitudes et proférer des menaces de sanctions à proposer par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
L’autre grand discours sera celui d’Emmanuel Macron qui a émis de grandes réserves sur la gestion des conflits dans le moyen orient, mais a surtout dit vertement à l’américain que les accords de la COOP 21 sur le climat n’étaient pas négociables. Bref il a profité de cette tribune pour affirmer au monde entier que la France était prête à rester le chef de file de la lutte contre le réchauffement climatique.
De leur côté les leaders Iranien et Nord-coréen ont répondu aux états membres du Conseil de sécurité, affirmant leur engagement à poursuivre leurs programmes d’armement dans le domaine du nucléaire.
Un jeu de ping-pong devant lequel tous les pays africains sont restés silencieux. L’avenir du monde s’est joué sous leurs yeux, sans qu’aucun d’eux n’ait pu proposer la moindre solution diplomatique, pour s’inviter à ce débat des grandes puissances. Voilà où se situe la rupture entre les différents pays du monde, au niveau des intérêts divergents. Les pays Occidentaux et Orientaux ont lancé de vastes programmes d’armement hyper sophistiqués qui font peser sur le globe une menace permanent de guerre mondiale. Avec ces armes de destruction massive, chacun pense pouvoir tenir l’autre par la dissuasion, mais il suffira d’une étincelle pour que le globe s’embrase.
La menace de cette guerre mondiale devrait interpeller les chefs d’états africains, dont les préoccupations se limitent malheureusement à la revendication d’une aide pour lutter contre les réchauffements climatiques, d’une autre pour assurer leur développement alimentaire et enfin une autre pour bénéficier de quelques strapontins au Conseil de sécurité des Nations unies. La quintessence des discours des chefs d’états africains se résume à plus d’aide en faveur de ces pays pauvres…


Au-delà des discours
L’Afrique en cette fin d’année 2017 est secouée par des conflits sanglants et meurtriers. Il y a la Lybie qui est à feu et à sang depuis l’assassinat de son leader, le Guide Mouammar Kadhafi, la Somalie qui malgré la séparation récente en deux états n’arrive pas à fumer le calumet de la paix, la Mali en proie aux exactions des Djihadistes, le Nigeria, le Cameroun et le Tchad menacés par la secte Boko- Haram, la Centrafrique qui vit une guerre civile qui n’en finit pas de s’éterniser, la République Démocratique du Congo où le sang coule sans autre raison que celle de la lutte pour la conservation du pouvoir par un clan. La liste n’est pas exhaustive de ces conflits qui appauvrissent davantage un continent qui est en croissance démographique exponentielle, avec des chiffres qui annoncent 4 milliards d’habitants d’ici 2100.


L’exil forcé des populations pour cause de guerres civiles, le lot quotidien des africains…

Les chefs d’états africains ne semblent pas suffisamment conscients de ces enjeux-là, préférant à la prise de politiques volontaristes au bénéfice de leurs populations, des revendications temporelles pour conforter leurs positions dominantes dans un monde en totale refondation. Les défis qui se posent aux gestionnaires du pouvoir mondial sont ceux de la maîtrise de l’information, car dans tous les domaines, c’est la bonne information qui permet de prendre les bonnes décisions.
La révolution informatique peut rapprocher les pays pauvres et les pays riches, si les premiers font l’effort d’investir en priorité dans ce secteur. Il ne s’agit pas d’importer du matériel informatique, mais de développer l’intelligence artificielle, à travers la formation tous azimuts de la jeunesse. Les apprentissages doivent commencer dans les écoles primaires, et ceci est faisable même dans les villages les plus reculés, pour qu’au supérieur les jeunes africains soient performants. Il s’agit d’implémenter une volonté politique forte, axée sur la recherche-développement, au lieu d’importer des solutions toutes faîtes par les institutions internationales, qui imposent des plans d’ajustement structurels, là où les pratiques de corruption et de détournements des fonds publics sont les causes principales des échecs du développement du Continent.
Que d’éléphants blancs n’a-t-on vu monter et être abandonnés ! Il s’agit de ces grands projets, ces grandes entreprises qui devaient assurer l’autosuffisance dans certains domaines (énergie, transformation des matières premières, etc), qui étaient l’apanage des politiques publiques des années soixante-dix, quatre-vingt, qui ont pour l’essentiel mis la clé sous le paillasson avant d’avoir vu le jour.
Que dire des plans de développement urbains qui ne sont jamais appliqués, donnant à nos villes ce visage hideux avec ses quartiers bidonvilles, où le mal être et le mal vivre sont le lot quotidien de la masse silencieuse ? Ce sont ces populations qui sont transformées en bétail électoral lors des joutes politiciennes, et qui sont muselées, voir froidement assassinées lorsqu’elles lèvent la tête pour quelques revendications.
Que dire enfin de ces maladies endémiques qui prolifèrent sur le sol du continent africain, face à une offre limitée en soins de santé publique, dont les coûts restent trop élevés pour la bourse squelettique des millions d’anonymes. Alors qu’on dénombre une croissance des formations médicales dans les Universités spécialisées du Continent, on regrette d’observer que les leaders africains suivent leurs soins de santé essentiellement dans les pays européens, tandis que l’offre de soins de santé locale reste quelconque. L’Afrique vit des DONS en tout genre, provenant des surplus de l’industrie occidentale et asiatique.
Voilà quelques centres d’intérêts que certains observateurs attendaient des Voix de l’Afrique à la Tribune des Nations Unies.


Pierre Pochangou


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