Ecrit par www.gaboneco.com
L’expression toute trouvée pour cette présidentielle qui pointe à l’horizon, désigne toute candidature dont le responsable ne représente presque pas grand-chose sur la scène politique nationale, mais décide malgré tout de prendre part à la course, l’objectif caché étant de faire de la figuration pour participer au marchandage politique une fois l’élection finie.
Ce qui crée une dispersion importante des voix et brouille ainsi les cartes des grandes tendances. Une telle politique de « figuration » ne va jamais sans interrogation : à qui profitent réellement ces candidatures de témoignage ?
Quelles soient dites candidatures de témoignage ou de figuration, leur implication dans la présidentielle du 27 août prochain pose un sérieux problème aux possibilités d’alternance, surtout pour une élection à un seul tour comme la nôtre. Qu’ils soient dits indépendants ou investis par une formation politique, les candidats comme Léon Paul Ngoulakia du Mouvement patriote et république, Pierre Claver MagangaMoussavou du parti social démocrate (PSD) ; ou de tout le reste comme Bruno BenMoubamba de l’Union du peuple gabonais et Gérard Ella Nguema et bien d’autres, aucun de ces « présidentiables » ne peut prétendre renverser la vapeur devant les grosses machines que sont entre autres Guy Nzouba Ndama, Casimir Oye Mba, Ali Bongo Ondimba et Jean Ping.
Un entêtement de « petits candidats », que certains partisans de l’alternance ne comprennent toujours pas. En effet, même dans les rangs de l’opposition de plus en plus de voix se lèvent pour dénoncer cette attitude des poids-plumes, qui même conscients de l’étroitesse de leur aura politique décident malgré tout de se jeter dans la course. Et ce, au détriment de toute alliance avec les grosses pointures, qui réclament pourtant un front uni contre Ali Bongo Ondimba, qu’ils accusent d’ailleurs d’inspirer certaines candidatures dans l’opposition afin, disent-ils d’émietter les voix de l’opposition
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L’égoïsme de certains opposants
Même si certains de ces candidats dits ’’de témoignage’’ sont soupçonnés depuis quelques temps d’être fabriqués par le bord de mer, afin de brouiller les cartes, d’autres se réclamant de l’opposition radicale font la sourde oreille au sujet d’une possible candidature unique de l’opposition. Et Maganga Moussavou, en dépit des échecs répétés en 1993, 1998, 2009, avec des scores qui ne dépassent jamais les 5% en sait certainement quelque chose.
L’homme est désormais connu pour son refus catégorique quant à un tel accord sur une candidature unique de l’opposition. Pire, malgré ses infortunes répétées aux différentes échéances présidentielles, certains se demandent s’il n’est pas déjà temps pour lui de passer la main à quelqu’un d’autre au sein de son PSD. Et la démission en février dernier de son Secrétaire général du parti, Vincent Moulengu iBoukosso en dit déjà long, et donne ainsi raison à ceux qui dénoncent une gestion familiale du parti social démocrate.
Les candidatures de témoignage ou de figuration, c’est selon, n’ont pour rôle que de créer une dispersion des suffrages de l’opposition. Laquelle dispersion des suffrages, selon toute vraisemblance n’a d’autre bénéficiaire potentiel que le candidat du PDG. Et cela dans la mesure où ils se présente en ’’un contre tou’’s et peut donc facilement passer même avec 20% des suffrages seulement. Puisque l’élection, selon la constitution n’est acquise qu’au candidat ayant obtenu la majorité de suffrages. Un scénario qui risque encore, une fois de plus de compromettre les chances de l’alternance tant souhaitée par certains.
Charles Nestor NKANY