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D’après un rapport de la Banque mondiale publié en 2018, les coûts des projets routiers au Cameroun sont deux à six fois supérieurs à ceux de projets similaires dans des pays ayant des niveaux de développement équivalents. Depuis un bon nombre d’années, le Cameroun a donc la réputation d’avoir les routes parmi les plus chères en Afrique. Une mauvaise réputation alimentée par la désinformation.

Dans le souci de clarifier les choses, de donner la bonne information, le ministère des Travaux publics, en marge de la 7ème édition du Salon de l’Action gouvernementale(Sago), tenue du 22 au 29 juillet 2023 à Yaoundé a organisé une conférence. Un échange interactif avec les populations qui avait pour objectif de clarifier un certain nombre de choses, de faire taire des rumeurs de surfacturation concernant la construction des infrastructures routières et autoroutières au Cameroun.

Prenant la parole au cours de cette rencontre tenue en l’absence du ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, empêché, le Directeur Général des Études Technique du ministère en charge des travaux publics, Donnât Takuete, a d’abord tenu a faire savoir aux uns et aux autres qu’il existe une différence entre une route et un projet routier( l’ensemble du projet dans toutes ses composantes. Il inclut d’autres infrastructures socioéconomiques qui visent à accroitre la rentabilité du projet routier). « Les chiffres souvent donné aux populations étant ceux des projets routiers et non de la construction des routes », a-t-il rappelé. Ensuite, il s’est lancé dans l’énumération d’un ensemble de contraintes, de facteurs qui influencent les coûts des projets routiers au Cameroun.

En premier lieu, on a les hypothèses de conception de la route. Le trafic étant l’une d’elle. En fonction du trafic, vous pouvez avoir deux itinéraires routiers ayant un même linéaire, mais s’ils n’ont pas le même trafic, ils n’auront pas les mêmes structures de chaussées. Donc pas forcément le même coût. D’autres éléments de l’environnement de l’itinéraire routier sont également à prendre en compte, notamment la construction des ouvrages d’arts. En effet, les coûts des projets routiers dépendent de la quantité et de la qualité des ouvrages d’art à construire.

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A ces facteurs internes, purement techniques, il faut ajouter d’autres liés au climat des affaires, à l’environnement institutionnel. Ainsi qu’aux « insuffisances dans la réalisation des études techniques et géotechniques, aux contraintes inhérentes à la fiscalité, aux indemnisations et déplacements des réseaux, aux incertitudes dans les délais de paiement des entreprises, aux recours ou non à la concurrence dans l’attribution des marchés».

Mesures à renforcer

Pour faire considérablement baisser ces coûts, le département ministériel en charge du secteur routier et autoroutier a indiqué un ensemble de mesure à consolider et à renforcer. En phase d’étude des marchés par exemple, il faut valoriser les matériaux locaux en les améliorants si nécessaire par les produits innovants, ou par des techniques de retraitement ou de recyclage des sols en place.

En phase de programmation, il convient d’assurer la maturité complète des projets avant leurs lancements. Cette vérification devra se faire en conformité avec l’article 18 du décret N°2018/4992/PM du 21 juin 2018 fixant les règles régissant le processus de maturation des projets d’investissement public. La libération des emprises, avec ses composantes expropriation et déplacement des réseaux, devra également faire l’objet d’une attention particulière, car ayant été à l’origine de nombreux dépassements de délais et de demande de paiements sous forme de réclamation. Il conviendrait dans ce sens, de confier à un acteur unique (ministre chargé des domaines), la libération des emprises de projets. Ce ministère conduirait le recensement des biens mis en cause et le paiement des indemnisations, éliminant ainsi les longs échanges avec plusieurs administrations. Cela suppose la disponibilité à son niveau, des ressources financières pour le fonctionnement des Commissions de recensement des biens et le règlement effectif des indemnisations.

En phase de sélection des co-contractants pour ne citer que ces cas, il faudra davantage, pour les travaux de grande envergure, procéder si possible avec une pré-qualification. Ce qui permet de vérifier les déclarations des postulants, de proposer des allotissements des travaux qui permettent de générer la concurrence d’une part, et d’autre part l’accès des entreprises locales à la commande ;

En phase d’exécution des travaux in fine, en début de projet, il convient d’organiser un séminaire pour les intervenants de l’administration, afin de leur rappeler leur rôle et présenter les spécifications techniques et les spécificités du contrat qu’ils auront à suivre ; donner aux ingénieurs de suivi des projets du ministère des Travaux publics, aussi bien ceux des Services déconcentrés que ceux des Services Centraux, les outils nécessaires à un bon suivi des projets. Un «  guide de l’Ingénieur de Suivi des Projets » a été élaboré à cet effet.

Julien Efila

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