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La cérémonie de vernissage et exposition marquant le centième anniversaire d'Hamadou Ahidjo a eu lieu le 24 août 2024 à l'auditorium de la Fondation Solomon Tandeng Muna de Yaoundé. Du 24 août 1924 au 24 août 2024, cela fait exactement 100 ans d'âge qu'aurait eu Ahmadou Babatoura Ahidjo s'il était en vie. Les restes du père de la nation, premier président de la République du Cameroun sont ensevelis depuis 1989 à Dakar au Sénégal.

Une des images de l'ex président Ahmadou Babatoura Ahidjo

Le 24 août 2024 est donc une date très importante qui n'a pas échappée aux organisateurs qui ont bien planifiés le timing pour cette célébration par projection et exposition photos des grands moments qui ont meublés le passage d'Hamadou Ahidjo au sommet de l'État du Cameroun dans un film documentaire de 26 minutes.

La réalisation de ce chef d'œuvre, est du journaliste sénégalais ABDA Wone de la chaîne de télévision panafricaine AMANI-TV, qui dans un professionnalisme indéniable, a réalisé ce film-documentaire sur la base des témoignages et d'autres éléments, à travers un casting faire de grandes figures politiques et intellectuelles du Sénégal telles que le Pr Kalidou Diallo, Historien et ancien ministre de l'éducation nationale du Sénégal, et Dr Ibrahima Kane universitaire et chercheur sénégalais auxquelles il a associé quelques grands noms de la presse camerounaise tels que Jean vincent Tchienehom, journaliste qui a fait ses premiers pas à Radio-Cameroun en 1971 et Marie Roger Biloa PDG du Magazine panafricain Africa international. Parti du pouvoir en 1982, il est décédé à Dakar au Sénégal en 1989 où il était en exil avec toute sa famille.

Le journaliste et réalisateur sénégalais auteur du film documentaire retraçant l'histoire du défunt président Ahidjo.

Ce film-documentaire retraçant la vie du défunt ex-président a été projeté en avant-première à la Fondation Tandeng Muna, devant une audience constituée des Ministres Bello Bouba du Tourisme et loisirs, de Grégoire Owona du Travail et de la sécurité sociale, aux côtés desquels se trouvaient Mouhamadou Badjika Ahidjo fils aîné de l'ex président, Me Akere Muna l'hôte des lieux, ainsi que plusieurs journalistes. Tout ce monde a été captivé de ces moments proéminents qui ont marqués l'époque de celui qu'on appelait l'enfant de Garoua.

Durant la projection l'on a pu voir l'ex président Ahidjo dans ses nombreuses pérégrinations à travers le monde dans le but de faire rayonner la diplomatie camerounaise, et en compagnie de plusieurs dirigeants influents de l'époque à l'instar de : John Fitzgerald Kennedy l'ex président des USA, Mao Zedong de la République populaire de Chine, le Pape Paul VI, Juan Carlos d'Espagne, Valérie Giscard d'Estaing de France, le souverain saoudien, Gamal Abdel Nasser Hussein d'Égypte, Khadafi de Lybie, Léopold Sedar Senghor du Sénégal, ou encore Houphouet Boigny de la Côte d'Ivoire dans un style vestimentaire où il alternait Costumes et gandouras.

Une vue de l'écran de l'auditorium de la Fondation Muna- Yaoundé, Cameroun 

Durant la projection, l'on observe également l'ex-président Ahidjo dans une intimité peu dévoilée dans un format inhabituel, et.puis l'on aperçoit Ahidjo avec la presse de l'époque qui a couvert les évènements de cet ére . Le film documentaire repasse en revu les temps forts de l'ère Ahidjo, à l'exemple du passage de l'État fédéral à l'État unitaire meublé par des discours captivants de la réunification et suivi des témoignages très saisissants des historiens, chercheurs et journalistes.

C'est ainsi que le Pr Kalidou Diallo, Historien et ancien ministre de l'éducation nationale du Sénégal a dans son développement fait savoir que "l'ex-président camerounais Ahmadou Ahidjo, est un Chef d'État choisi et installé par la puissance coloniale française, il a dirigé ce pays à un moment difficile. Car ayant choisi son camp, celui du colonisateur, il devait donc ainsi faire face à une opposition indépendantiste, de ces autres camerounais qui avaient une autre vision de leur indépendance. Ahidjo a pu stabiliser cette difficulté, mais à quel prix. Là reste un autre débat".

Banderole dédiée à l'évènement

Dans ce même documentaire, le réalisateur met en relief l'organisation d'un référendum sur l'unification en lieu et place du fédéralisme, ce qui n'était pas une très bonne décision pour les anglophones qui sont encore et toujours nostalgique du Cameroun fédéral. Un avis que partage Jean Vincent Tchienehom, intervenant dans ce film documentaire, l'ancien journaliste de Radio-Cameroun estime que " Je pense qu'à ce niveau, il a manqué de fair-play vis-à-vis des anglophones parceque sa décision d'organiser le référendum le 20 Mai 1972 pour dissoudre l'État Fédéral a été une très mauvaise décision dont on en souffre encore aujourd'hui." Sous un autre aspect les intervenants ont reconnu de l'ex président un patriotisme notoire, bien que dirigeant le pays d'une main de fer. C'est ce que pense Dr Ibrahima Kane, universitaire et chercheur sénégalais :" C'était quelqu'un qui aimait son pays. C'était quelqu'un qui faisait tout pour défendre les intérêts de son pays. Mais aussi quelqu'un qui dirigeait d'une main de fer." Son doigté dans la gestion du pays ainsi que ses efforts pour le bien-être des populations figurent parmi les qualités qui ont été crédité à l'ancien président Ahmadou Ahidjo dans ce film documentaire.

À cet effet, Jean Vincent Tchienehom se souvient de ses bons moments de jeune journaliste comme lui effectuait ses missions à l'intérieur du pays par avion: ": aujourd'hui c'est impensable, c'est même inimaginable." Précise t-il. De son côté, Marie Roger Biloa n'a pas hésité de faire savoir "qu'une certaine frange de la population pense que c'était vraiment la belle époque du Cameroun". Me Akere Muna, dans sa réaction, dénote que les informations dont le réalisateur a fait usage, sont celles qui ont été mises à sa disposition. Cependant, il renchérit :" Je pense qu'il a mis en évidence les grands moments par lesquels le Cameroun est passé, même si personnellement j'aurais bien voulu que ce documentaire soit plus axé sur la vie d'Ahmadou Ahidjo en exil."

Coupure du ruban par le ministre Bello Bouba Maigari, entouré par le ministre Grégoire Owona et Mouhamadou Badjika Ahidjo fils aîné de l'ex président Ahidjo

Au terme de cette projection captivante, Me Akere Muna, a conduit ses hôtes de marque à la coupure du ruban exécuté par Bello Bouba Maigari, ministre du tourisme et des loisirs avec à ses côtés Grégoire Owona, ministre du travail et de la sécurité sociale, ainsi que Mouhamadou Badjika Ahidjo. Puis a suivi la visite d'exhibition des photos avec des images fascinantes de l'époque Ahidjo où l'homme d'État est remarqué accompagné des grandes figures mondiales de l'époque. Rappelons que l'exposition, ainsi que la projection seront continuelles jusqu'au 30 septembre 2024.

François ESSOMBA

 

RÉACTIONS 

ABDA Wone Journaliste et réalisateur sénégalais auteur du film documentaire sur la déclaration du centenaire de l'ancien président Ahmadou Ahidjo.

"Je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué à la realisation de ce documentaire ici au Cameroun qui ont mis un certain nombre d'éléments à notre disposition. D'abord je ne me considère pas comme un Sénégalais ou Mauritanien, je suis Africain donc un panafricaniste et je me sens à l'aise au Cameroun. L'idée de réaliser ce documentaire a émergée lors de mes balades régulières au cimetière avec un ami nous allions nous recueillir devant la tombe du feu président Ahidjo pour le repos de son âme. La deuxième raison scientifique, c'est qu'il était de notre devoir de journalistes de faire ce travail, parce que j'ai compris que la personne qui était couchée dans cette tombe était chargée d'histoire et nous avons essayer de partager cette riche histoire. Ce d'autant plus que l'histoire du défunt président Ahidjo ne se limite pas seulement à sa famille, ni à sa Région Garoua et Maroua. C'est l'histoire du Cameroun, c'est l'histoire de toute l'Afrique. Et comme il a joué un rôle assez important, essayons d'avoir une vision critique de son passé et essayons d'en discuter pas pour créer des divisions, mais pour permettre à la nouvelle génération de comprendre son histoire et à pouvoir aussi se dépasser. Parce que ce que Ahidjo a eu à faire, les raisons peuvent être motivées par le Gambien, par le sud-africain, parce qu'en réalité c'était une situation très difficile où il fallait être rigide dans le principe et très souple dans la stratégie. Et je pense qu'aujourd'hui le documentaire n'est jamais fini et j'invite les journalistes du Cameroun qui connaissent aussi mieux que nous, les journalistes du monde entier à s'intéresser d'avantage à l'histoire des personnages qui ont joués un rôle assez important dans notre continent. Cela dit, nous sommes encore ouvert à toutes les contributions, parce que nous pensons que nous pouvons réaliser une deuxième partie sur ce passé riche. Il ya beaucoup d'informations, beaucoup de vidéos que nous avons reçu, après avoir réalisé ce modeste travail. Ainsi, demandons à d'autres journalistes qui voudraient se joindre à nous à le faire. Nous allons collaboré, parceque ce qu'on fait ce n'est pas pour nous, c'est pour l'ensemble du continent."

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