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Le Pr. Etienne Marcelin Kana est le vice-président pour l’Afrique de la Société internationale de mécanique des sols et de la géotechnique (SIMSG). A Niamey, où il prend part à la 11e édition des Journées africaines de la Géotechnique » sous le thème « Géotechnique et efficience économique des stratégies de développement durable des pays d’Afrique intertropicales », il revient ici dans cet entretien exclusif réalisé par notre envoyé spécial, sur les énormes opportunités qu'offre la géotechnique pour l'émergence du continent africain.

Quels sont les enjeux de ces assises ?

La rencontre de Niamey s’inscrit dans la dynamique des échanges permanents instaurés depuis quelques années par l’Association des laboratoires des bâtiments et des Travaux publics (ALBTP ) et le Comité transnational des géotechnicien d’Afrique (CTGA) sous l’égide de la Société internationale de mécanique des sols et de la géotechnique, en vue d’évaluer le fonctionnement non seulement de notre organisation, mais aussi de discuter sur les propositions idoines qui peuvent être implémentées dans nos pays respectifs, eu égard aux nombreux défis de développement qui nous interpellent. Cette année, ces rencontres ont été organisées en partenariat avec le Laboratoire national des travaux publics et du bâtiment du Niger (LNTP/B). Il s’agit en clair d’un évènement à caractère scientifique et technique de haut niveau, qui regroupera pendant quatre jours, les experts de 25 pays membres desdites associations ainsi que d’éminents experts des autres continents. L’enjeu est donc de mettre les activités de la géotechnique au service du développement de nos pays africains. Sur un autre plan, c’est l’occasion pour la Société internationale de mécanique des sols et de la géotechnique de mettre en œuvre son objectif lié à la promotion de la coopération entre les scientifiques, en vue d’améliorer les pratiques et connaissances, assurer la formation continue et la diffusion d’informations sur les trouvailles technologiques, faire le point de l’évolution des recherches dans le domaine de la géotechnique.

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Justement, quelle est la place de la Géotechnique dans l’émergence des pays africains ?

L’émergence a besoin de beaucoup de choses, parmi lesquelles les infrastructures de qualité, avec une longue durée de vie. La durabilité est donc indispensable si on veut avoir des ressources nécessaires pour émerger. La qualité et la durabilité sont donc essentielles dans le domaine des infrastructures. Ce secteur constitue un des axes majeurs des politiques de développement des pays africains, ainsi qu’un maillon essentiel dans le processus d’émergence socio-économique desdits pays. Comme vous le savez, le développement tient sur la quantité et surtout la qualité des infrastructures routières, aéroportuaires, portuaires, sportives, etc.

Les activités géotechniques ont pour objet, entre autre, d’identifier les sols et les risques qui peuvent causer la ruine des ouvrages à construire ou construits, de quantifier certains paramètres de comportement qui peuvent impacter le développement économique durable de nos pays. Vu sous cet angle, il est clair que la géotechnique est le socle du développement durable et de l’émergence de nos pays africains. Car, sans une étude approfondie des sols sur lesquels nous investissons, sans une prise en compte de l’impact environnemental des infrastructures que nous développons, ou sans la connaissance des matériaux que nous utilisons, nos investissements, à moyen terme, seront détruits. Par conséquent, le chantier de l’émergence sera un éternel recommencement et donc, vain. Il est donc indispensable de prendre en compte la géotechnique dans nos planifications et mise en œuvre de développement. Sinon, nos investissements sont ne pourront pas être durables.

Quelles sont les stratégiques à mettre en œuvre pour la consolidation de la place de la Géotechnique dans les projets de développement des africains, notamment au Cameroun ?

Au regard des contraintes et dysfonctionnements que nous avons constatés dans les pays africains, nous devons œuvrer pour la prise en compte de la géotechnique par le politique pour une efficience économique des stratégies de développement durable des infrastructures de génie civil dans nos pays. A ce titre, il est impérieux qu’un accent soit mis sur la sensibilisation. Les pouvoirs publics sont notre première cible dans ce sens. Car, s’ils ne maitrisent pas les outils géotechniques, leurs importances et leur utilité, il leur sera difficile d’apprécier le travail fait par les techniciens dans la mise en œuvre des plans d’investissements. Nous entendons accentuer la communication sur les métiers de la géotechnique, afin de susciter une prise de conscience des pouvoirs publics. Par ailleurs, nous devons également assurer la mise en œuvre des acteurs et vulgariser la formation de nos métiers. Il est important que les jeunes s’intéressent et se forment aux métiers de géotechnique. Autrement dit, nous allons continuer dans l’éducation et la sensibilisation, sans oublier la recherche et la formation.

Propos recueillis par Azize MBOHOU, à Niamey

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