En présence du ministre de la promotion de la femme et de la famille, Marie Thérèse Abena Ondoa, ONG, Société civile, et femmes parlementaires engagées contre les violences basées sur le genre( VBG) ont crié leur ras le bol le 4 Avril 2025 à Yaoundé face à la libération injustifiée de l'époux assassin de la jeune enseignante.
Les larmes empreintes d'émotions de Flore Belema, présidente de l'ONG Acahijec suppliant ses sœurs victimes de maltraitance dans les foyers de partir : " Quand ça ne va pas, choisissez de partir avec vos enfants, pour éviter ce que nous vivons aujourd'hui. N'ayez pas peur que la société vous traite de femme divorcée ".
C'est du moins l'éternel regret qui transparaît dans l'affaire Diane Yangwo, du nom de la jeune femme enseignante décédée le 18 Novembre 2023 à l'Hôpital gynéco obstétrique de yassa à Douala , suite à un constat de " coups et blessures " infligés par son époux Bekobe Mvondo Éric employé d'une banque dans la même ville. Une affaire qui a suscitée une indignation tous azimuts et particulièrement celle des femmes dans un contexte de plus en plus marquée par des VBG et des feminicides au Cameroun.
Le 1er Avril 2025, coup de tonnerre, l'affaire Diane Yangwo est exacerbée par le verdict de la juge Medou Dany L' or rendu au tribunal de grande instance de Bonanjo . Comme décision une simple condamnation de 5 ans d'emprisonnement avec sursis et une amende de 52000 FCFA en faveur du mis en cause. Ironie du sort où justice aux ordres, l'opinion choquée s'interroge, tandis que la famille de la défunte refait le deuil.
Dans la foulée, la coalition camerounaise contre les violences faites aux femmes ( COCAVFF) monte au créneau à Yaoundé et manifeste son courroux face à ce féminicide de trop et par extension ce verdict jugée irrecevable. Habillés de vêtements de couleurs noir et rouge , ces féministes lèvent la voix en brandissant des enseignes aux messages poignants " Ne laisser pas l'injustice triompher", "la vie de la femme camerounaise est banalisée" " la femme camerounaise ne vaut pas 52000 F" ou encore "Prenez les mesures urgentes pour protéger les femmes" peut on lire ça et là entre leurs mains.
Sur ces entrefaites, la sénatrice Françoise Puene très en colère se déchaîne : "Nous sommes là parce qu'une femme a été violentée, assassinée et finalement même au niveau de la justice nous n'avons pas eu la justice. Cet homme qui a été condamné à une amende de 52000 F, une somme qui ne peut même pas payer le cercueil de notre sœur. Nous sommes là en blanc et noir pour dire stop".
L' Honorable Dissake Madeleine s'interroge pour sa part s'interroge sur l'importance des textes au Cameroun : "Je voudrais rappeller que notre constitution protège la vie et l'intégrité physique. Le Cameroun a ratifié plusieurs conventions comme la convention sur l'élimination de toutes formes de violence à l'égard des femmes. Nous sommes là pour dire non aux féminicides... On ne peut arrêter ce phénomène que par l'application de la loi et des sanctions convenables aux auteurs de tels actes ".
Rappelons que les féminicides ont atteint la côte d'alerte ces dernieres années au Cameroun avec plus d'une soixantaine de crimes enregistrés depuis le début de l'année. Aussi, l'affaire Diane Yangwo résonne comme le crime de trop. Pour maintenir l'alerte, la CCCVFFF entend poursuivre son action :" j'appelle toutes les femmes de Douala à se mobiliser chaque fois que le problème sera présenté au tribunal. Nous aussi à Yaoundé nous resterons mobilisés à travers nos téléphones, nos machines, nos domiciles , nos lieux de services pour dire que justice soit rendue ", conseille la militante des droits féminines Flore Belema.
Au finish une déclaration portant toutes ces récriminations a été remise à la Minproff Marie Thérèse Abena Ondoa en vue d'un plaidoyer auprès des autorités compétentes pour l'adoption d'une loi contre les VBG au Cameroun.
Germaine Ngo Holl
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