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Catégorie : Santé / Environnement
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C’est la finalité à terme de cette rencontre à savoir, amener les acteurs-clés que sont les Organisations de la société civile (OSC) à lutter efficacement contre la pandémie sur le continent africain et même l’éradiquer. Il s'agit en fait d'un atelier en vue, entre autres, de réviser et puis de valider, le manuel d’information élaboré par Malaria No More à l’intention des OSC afin d’accroitre leur engagement dans les procédures du Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, plus spécifiquement sur cette dernière maladie, à savoir le paludisme dont cette ONG internationale réserve à travers le monde, environ 60% de son financement. C’est justement dans le cadre de la vision de ce premier bailleur de fonds international des programmes de lutte contre le paludisme, à savoir travailler avec des organisations de terrain suffisamment capacitées pouvant mener aussi efficacement leurs différentes actions ou toucher leurs cibles et qui connaissent également toutes ses procédures de collaboration, que Yaoundé abrite cette rencontre.

Ces différentes organisations viennent du Cameroun, du reste de la sous-région Afrique centrale et aussi de l’Afrique de l’Ouest. L’atelier de deux jours, organisé par Malaria no More, est animé par des experts. « Nous attendions un moment comme celui-ci » confie, Jean MOMO, responsable de l’ONG MOJE, parti de Bafoussam, région de l’Ouest Cameroun pour cet atelier dans la capitale Yaoundé. Avis partagé par d'autres participants qui disent connaitre les mêmes difficultés sur le terrain, notamment celles relatives au financement de leurs projets, de l’identification des meilleurs acteurs et de la connaissance des procédures de collaboration avec ceux-ci. Cet atelier nous permettra, poursuit, Jean MOMO, « de connaitre le rôle des OSC dans la lutte contre le paludisme, de savoir avec qui on doit collaborer, de savoir  aussi comment monter des projets, de connaitre le mécanisme de financement du fonds mondial, de savoir quoi faire pour bénéficier de ces financements, car figurez-vous, nous travaillons et vivons très souvent de l’auto-financement, c’est à dire avec nos fonds propres, déjà très limités ».


                                                         Jean MOMO, responsable de l’ONG MOJE, Participant-Cameroun

Le manuel d’information au centre de cette rencontre, est un gros document bien détaillé de 52 pages, bâti autour de 12 modules. D’après les responsables de Malaria No More, organisation qui appuie les pouvoirs publics dans le domaine de la communication, du plaidoyer et de la mobilisation sociale dans le cadre de la lutte contre le paludisme, ce manuel vise un meilleur impact des programmes au sein des populations vulnérables et dans les communautés affectées par le paludisme. Il est le résultat d’un long processus, né du constat selon lequel, les OSC ne sont pas suffisamment impliquées dans le processus du fonds mondial et dans les différentes phases de lutte contre le paludisme dans les pays d’Afrique centrale et de l’Ouest, malgré des efforts et même des directives les incitant à cet effet. La méconnaissance de leur rôle dans la lutte contre le paludisme par les OSC, l’insuffisance d’information sur les différentes stratégies de lutte, la non maitrise des outils prévus pour le partage des bonnes pratiques, débouchent, confirme-t-on, sur la situation qui est celle qu’on connait sur le terrain. Une situation marquée, il faut le souligner, par la faible implication des leaders communautaires constatée ça et là dans l’organisation des activités par les responsables sanitaires au niveau local. Et comme résultats aussi, la lutte contre la pandémie qui n’arrive pas toujours à atteindre son degré optimal pour faire reculer suffisamment la maladie sur le terrain. Le paludisme, c’est encore et toujours la cause de près de 90% de décès en Afrique subsaharienne par exemple.

                                            Louise BAMBA, Malaria No More

C’est d’ailleurs ce que confirme Louise BAMBA, senior Advocacy Officer à Malaria No More à propos de cette rencontre en ces termes : « L’information, c’est le pouvoir. Quand vous ne savez pas quel est votre droit, quel est le rôle que vous avez à jouer quelque part, vous êtes un peu comme affaibli. Mais des lors que vous avez l’information, dès que vous savez ce que vous avez à faire, vous pouvez mieux intervenir. Vous pouvez mieux jouer votre rôle. Il est important que les organisations de la société civiles sachent comment elles peuvent faire pour porter les priorités des communautés au niveau des instances de décision car c’est elles qui portent la voix des sans-voix. Ce qu’on attend de cette rencontre, c’est que les OSC puissent jouer leur rôle car ce qui arrive assez souvent, on se retrouve dans les instances de coordination avec des organisations qui ne parviennent pas véritablement à jouer leur rôle. On s’attend à ce que, une fois outillées, qu’elles puissent véritablement jouer leur rôle dans les instances de décision, c’est-à-dire, porter les besoins de leurs communautés auprès de ceux-là qui décident. Parce que très souvent, on s’est rendu compte que les besoins de la communauté parfois ne sont pas toujours convenablement pris en compte. Parfois on les prend en compte, mais pas toujours comme cela devrait et ça, c’est un point important pour le pays mais également pour les bailleurs de fond qui appuient le pays dans ce sens ».

Ouvert le jeudi 21 février 2019, cet atelier s’achève le lendemain vendredi, 22 février après que les participants aient révisé et validé ce manuel d’information qui sera mis à la disposition du Fonds mondial et vulgarisé par la suite. Et avec cet outil précieux pour l’efficacité dans  la lutte contre le paludisme à travers le continent africain, on dira alors, que c’est parti pour une nouvelle ère d’action de lutte avec les OSC plus outillées, des OSC qui savent quoi faire et comment mieux porter les préoccupations de leurs communautés et bénéficier de l’accompagnement nécessaire du fonds mondial pour une efficacité des actions sur le terrain, voire l’éradication du paludisme en Afrique.

 

Aboubakar Sidick MOUNCHILI

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