A en croire, la CENI, la commission électorale nationale indépendante, l'on saura qui a remporté, en entendant d'éventuels recours, la présidentielle du 30 décembre dernier. L'organe en charge de l'organisation du scrutin a déclaré mardi que les résultats provisoires seront disponibles dans les 24 ou 48 h suivant, c'est à dire au plus tard jeudi, les délibérations ayant commencé.
A en croire certaines sources, trois candidats en lice dans ce scrutin se détachent du lot et pourraient occuper les premiers rangs. Il s'agit de l'ex-ministre de l'Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, et les deux opposants, Martin Fayulu et Félix Tshisekedi. Dans le pays, la fièvre et la tension de l'attente de ces résultats sont perceptibles.
Le jeu trouble et "l'ingérence extérieure"
A peine au lendemain du scrutin, l'église catholique est montée au créneau avec une annonce fracassante, celle de connaître le nom du vainqueur de cette élection alors que la compilation des résultats des bureaux de votes des différentes régions du pays ne venaient que de commencer. Cette annonce a été même accompagnée d'une certaine mise en garde à la CENI, soupçonnée de ne pas être impartiale. Cette sortie sous forme de pression a été jugée malencontreuse par beaucoup d'observateurs qui estiment que l'organe en charge de l'organisation de cette première élection présidentielle présentée comme démocratique et libre dans le pays depuis l'indépendance en 1960, a besoin de la sérénité et surtout de la confiance de tous pour conduire efficacement le processus à terme et dans l'intérêt, non seulement des congolais mais de tout le continent africain qui suit de près l'évolution des choses sur place. Le Vatican, les États-Unis et récemment la Belgique à travers la déclaration de son ministre des affaires étrangères sont sortis pour saliver cette note multipliant le risque de raviver une certaine tension après la proclamation des résultats d'un scrutin certes très longuement attendu et reporté plus d'une fois, mais un scrutin qui s'est globalement déroulé dans une atmosphère plutôt apaisante, sans véritable violence ou heurts au regard des vives tensions qui ont précédé d'abord le 23 décembre 2018, date initiale de cette élection et ensuite le 30 décembre.
"Il ne faudrait pas que ce qui a bien commencé malgré les difficultés de toutes sortes, les reports en reports, se gâte à la fin, les congolais sont un grand peuple et doivent le prouver encore aux yeux du monde. Des violences post-électorales ou des contestations à n'en point finir ou non constructives ne feront du mal qu'au Congo et aux congolais" a confié à notre rédaction, un habitat de Kinshasa. Sur cette question des résultats, l'Union africaine avait appelé les différents candidats à respecter les verdicts des urnes. Sera-t-elle entendue? Les prochaines heures nous diront.
Aboubakar Sidick MOUNCHILI