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Le football est l’un des sports qui a connu en un demi-siècle une ascension impressionnante sur le plan mondial. Il a permis à de nombreux pays sous-développés, inconnus sur la scène mondiale d’exploser, notamment ceux de l’Afrique. Des talents exceptionnels ont permis que les hymnes nationaux de ces pays tonnent sur les cinq continents. A la faveur de ce mouvement les clubs les plus huppés se sont offerts les services de ces stras du ballon rond et certaines équipes nationales européennes n’ont pas craché sur la nationalisation pour étoffer leurs effectifs et engranger des lauriers. Dépossédée de ses talents, la confédération africaine a conçu la Championnat d’Afrique des Nations, pour promouvoir son football local.

Cette compétition s’adresse donc aux joueurs évoluant dans les championnats locaux qui sont pour la plupart sujets à critiques. Les clubs mal structurés manquent cruellement de moyens financiers, les saisons sportives ont des calendriers en dents de scies, tandis que les stades sont mal entretenus lorsqu’ils existent et que les rencontres se jouent devant des gradins clairsemés. Ce cliché n’est pas valable pour les pays du Maghreb qui comme le Maroc le prouve, ont investi efficacement dans les infrastructures sportives.

Où est passé la touche africaine ?

Depuis le début de la cinquième édition du championnat d’Afrique des Nations 2018 au Maroc, aucune équipe n’est véritablement sortie du lot. Les rencontres offertes manquent d’entrain, à l’exception de quelques joueurs qui par des actions individuelles réussissent à soulever les acclamations d’un public qui ne se retrouve que pour les rendez-vous des locaux. Le football africain qui avait une originalité dans son jeu fait de collectifs forts, avec des individualités talentueuses est définitivement entré aux oubliettes. Devant les postes de télévision, quelques fous de foot échangent des propos sans grande importance sur les scandales à répétition qui font désormais partie du quotidien de nos équipes nationales : mauvaise préparation, absence de championnat en cours donc manque de tonus des joueurs, absence des primes diverses, luttes pour le contrôle des fédérations et tutti quanti.

Le football lui-même on en parle peu, très peu même. Les artistes du ballon rond sont pris en otages par les managers de tout acabit, chacun ne pense qu’à la vitrine que représente l’équipe nationale pour s’aligner sur la longue liste des joueurs désireux d’évoluer en Europe, car le football ne nourrit pas son homme sur le continent noir. Il faut ajouter à ces soucis, la présence des entraîneurs occidentaux qui introduisent et imposent de plus en plus tôt aux jeunes joueurs, leur vision du football, sans panache. Le football appris à l’école, qui laisse peu de place au génie créatif. Ce qui a fait la force de l’Afrique dans le concert des nations du football, ce sont les génies. De Salif Keita à Laurent Pokou en passant par Georges Weah, Majer Rabba, Kalusha Bwalia, Thomas Nkono, Basile Boli, Roger Milla, Didier Drogba, ou Samuel Eto’o Fils, pour ne citer que ceux-là, c’est leur génie. Artistes du ballon rond, ils ont enchanté les stades d’Afrique et du monde par leurs prouesses. Les équipes africaines présentaient un spectacle euphorisant, défiant tous les paramètres des entraîneurs et observateurs internationaux. Ce football né et inspiré des terrains de jeu marécageux a séduit le monde entier, puis a lentement été phagocyté par l’attrait des gains exponentiels offerts par les clubs et les équipes nationales européens. Ne restent en Afrique que ceux qui ne peuvent pas ou n’ont pas encore percé. Ils ont pour mission de donner des lettres de noblesse à la CHAN, sans véritable moyens matériels, financiers et moraux.

Spectacles

Le football est d’abord un jeu, mais les enjeux ont désormais pris le dessus au point où les schémas européens s’imposent subtilement à tous. Il suffit d’observer les compétitions européennes pour comprendre que ce sont les joueurs spectaculaires qui font recette. Les joueurs de génie. Sur la planète foot l’heure est aux exploits des madrilènes du réal avec comme tête de proue Ronaldo et les catalans avec Lionel Messi. Les Parisien de Saint Germain sont dans ce peloton avec Neymar et Killian Mbappé. Voilà les artistes qui font vibrer par leur talent. Si trois de ces meilleurs joueurs de l’heure viennent du continent sud-américain, c’est bien parce que là-bas, la politique sportive a développé le jeu typique de ces athlètes. Au Brésil ou en Argentine, le football est un spectacle, d’abord, avant d’être un business. Cet état d’esprit a complètement changé en Afrique où on privilégie les approches tactiques des européens. On a dénaturé la structure mentale du footballeur africain, qui ne sait plus dribler, alors que c’était là qu’il excellait le mieux. Il a fallu la pénétration de Bassogog dans la défense lors de la CAN 2017 au Gabon, pour faire exulter le public camerounais, et mettre les adversaires » dans la sauce ». Bien d’autres images remontent en surface, mais bien malin celui qui peut parier sur un véritable renouveau du football dans le continent du président Georges Weah.

Pierre Pochangou

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