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Le ciel est lourd, les visages des populations, tristes. Ce samedi, 31 octobre 2020 au Cameroun, est jour de deuil national, décrété par le chef de l'État camerounais, Paul Biya, en mémoire des élèves de l'école laïque privée de Kumba dénommée " Mother Francisca International Bilingual Academy", lâchement massacrés par des inconnus, soupçonnés par plusieurs sources, comme membres des bandes armées terroristes qui sèment la terreur et revendiquent la sécession du Cameroun.

 Une rue de la capitale Yaoundé.

Une semaine après cette tragédie sur des enfants dans cet établissement scolaire en région anglophone, l'onde de choc reste entière dans le pays.

Tels des soldats au front de la guerre pour protéger leur pays, leur continent, ils sont morts, les armes à la main. Leurs "armes", sont leurs livres et cahiers, stylos et autres. Justement "la guerre" normale que ces enfants menaient, dans des conditions extrêmement difficiles, dans une peur permanente, dans cette région où des bandes armées font tout pour faire échec aux volontés et initiatives des pouvoirs publics, c'était celle de la connaissance,  celle pour l'éducation, contre le recul, pour la barrière à l'ignorance, leur droit fondamental.

Ils sont morts sur ce front devant leurs camarades, blessés pour certains, sauvés par miracle de la barbarie des agresseurs pour d'autres. Le Cameroun pense à eux, les pleure et condamne avec la dernière énergie, cet acte horrible, insensé, inhumain, inacceptable sur des enfants dont le seul crime est  celui de vivre pleinement leur droit, de préparer leur avenir et celui de leur pays.

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Traque sans merci derrière les responsables de ce crime.

A la suite du Cameroun, le monde entier, dans un concert de condamnation, n'a pas attendu pour denoncer cette barbarie sur les enfants et une violation flagrante des droits de ces jeunes et inviter que lumière soit faite sur cette affaire, une tuerie sur les civils de plus au Cameroun, les auteurs poursuivis pour répondre de leurs actes.

Pendant que la traque continue, le 28 octobre dernier, le ministre camerounais de la Communication, René Emmanuel Sadi, dans un communiqué rendu public, a informé de la neutralisation par les forces de defense sur le terrain, d'un certain "WONKE", l'un des présumés auteurs de ce crime et membre d'un gang terroriste et sécessionniste dans cette région du pays. Des armes et des munitions ont été trouvées dans le lieu où ce dernier se cachait, précise le même communiqué.

René Emmanuel SADI, Ministre camerounais de la Communication

Les faits

En rappel, des inconnus ont fait irruption le 24 octobre 2020 dans cet établissement scolaire et "attaqué à coup de machette et fusils des élèves. Au moins huit enfants ont été tués. Douze autres ont été blessés et emmenés dans des hôpitaux locaux", avait indiqué dans un communiqué, le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) au Cameroun, tel que relayé par de nombreux médias locaux et internationaux.

La presse locale s'est vue formelle et a même soupçonné immédiatement les combattants séparatistes. Le gouvernement à son tour est monté au créneau pour attribuer ce drame aux combattants separatistes. Dans une déclaration rendue public devant les journalistes, Emmanuel René Sadi, le ministre de la Communication, a expliqué qu', "un groupe de près d’une dizaine de terroristes, munis d’armes de guerre et constitués en véritable commando, a fait irruption, à bord de trois motocyclettes, dans l’enceinte du complexe scolaire privé dénommé « Mother Francisca International Bilingual Academy », et a froidement ouvert le feu sur des élèves se trouvant dans les salles de classe. Le premier bilan de cet attentat terroriste fait état de six (06) élèves assassinés, soit cinq (05) filles et un (01) garçon, tous âgés entre neuf (09) et douze (12) ans, treize (13) blessés, soit dix (10) filles et trois (03) garçons, dont sept (07) cas avérés préoccupants."

Pour ce qui est de cet établissement, le préfet de Kumba avait indiqué aux médias locaux que cet établissement scolaire qui n'a ouvert ses portes que cette rentrée scolaire, n'était pas connu des autorités. Ce que le ministre de la communication a confirmé en signalant que "le complexe scolaire privé « Mother Francisca International Bilingual Academy » n’a lancé ses activités qu’en ce début d’année scolaire 2020/2021, à l’insu des autorités administratives compétentes, et n’a pu bénéficier des mêmes mesures de protection que d’autres établissements scolaires du Département de la Mémé."

Une situation qui perdure.

Depuis bientôt près de quatre ans, deux regions du Cameroun dites régions anglophones connaissent une crise sans précédent. La minorité anglophone qui vit dans cette partie du pays s'estime marginalisée par la majorité francophone. L'armée y affronte des groupes armées qui revendiquent pour la majorité, la séparation de cette partie du Cameroun. Ce que dénonce et rejette avec la dernière énergie le pouvoir central du Cameroun.

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Outre les destructions des infrastructures, les attentats, les assassinats attribués à ces séparatistes, le boycott de l'école est parmi les moyens de pression et de terreur qu'utilisent ceux-ci pour chercher à se faire entendre. La crise a deja fait des milliers de déplacés, plusieurs centaines de morts et des villages entiers dans ces régions pratiquement détruits. Des canarges pareils sur les civils sont hélas récurrents dans ce conflit. Le massacre de ces enfants rappelle celui de Ngarbu dans le Nord-ouest du pays, l'autre région anglophone du pays, qui n'a pas encore quitté les esprits et qui a été condamné par tout le monde entier.

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Le grand dialogue organisé dans le pays et dont quelques fruits sont tout de même visible déjà sur le terrain, n'a pas encore apporté tout le résultat attendu, un an après. Ces résultats espérés sont, entre autres, la fin de la terreur et de la peur dans les cœurs des populations, la reprise sereine et continue des activités partout dans ces deux regions du Cameroun dites anglophones.

Aboubakar Sidick Mounchili

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