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Catégorie : Reportage
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Dans un pays où le taux de chômage s'accroît de jour en jour,  l'auto-emploi reste la solution idoine pour s'épanouir. Diplômés ou non, beaucoup de camerounais se sont plongés dans le secteur informel pour survivre. C’est le cas de ces  jeunes qui portent affectueusement le nom des '' écraseurs '' au marché de Mfoundi, l’un des grands marchés de la capitale Yaoundé

 

Nous sommes au cœur du marché de Mfoundi situé dans la région du centre chef-lieu Yaoundé. Dans le secteur  nommé '' bloc onze'', jouxtant le mûr des bâtiments abritant des débits de boisson, se trouve une lignée de moulin destiné à moudre les graines de céréales et des tubercules. Des machines ayant au bord, des personnes à tout faire, le plus souvent embaumée de couches de farine qui ne laissent que voir des petits yeux qui scintillent et des sourires, ingrédients pour accrocher la ménagère de passage au marché pour ses courses. Ces jeunes en longueur de journée écrasent le maïs, le pistache, le manioc sec et bien d'autres. Une activité que le grand public ignore toujours même comme le processus d’obtention de la farine est aussi vieux comme le monde tout comme écraser les différents condiments de cuisine.

Le métier parvient à mettre toute une famille à l'abri du besoin. Il  mérite du sérieux. Ses hommes appelés communément '' écraseurs'' débutent leur tâche à partir de 4 ou 6 heures du matin. Arrivés au lieu du service, premier réflexe la vérification de la machine et ensuite l'acquisition des différents produits auprès des clients, pour la plupart des femmes venues des coins de l'arrondissement de Yaoundé 2.


Impossible de méconnaître ces '' écraseurs’ ‘au marché de Mfoundi car ils sont toujours couverts de farine. En dehors de leur tenue de travail qui contient la poudre blanche, leur visage et leurs cheveux ne sont pas en restes. Pour être à l'affût des potentiels clients,  ces jeunes sont autour des entrées du marché en proposant leur service aux différents passants. Le coût de leur service diffère du contenant de céréales mais pour le cas d'un sac de manioc sec par exemple, le prix s'élève à cinq cent francs cfa. Les petits couts existent aussi. 25, 50, 100 ou 200F pour écraser des condiments ou des arachides par exemple de petite quantité. Toujours est-il qu’au bout de la journée, un moulin peut produire 7 000  à 20 000 F cfa, ce qui n’est pas déjà mal vu les temps difficiles, nous a confié un jeune rencontré.

Un boulot pas toujours facile,

Ici on n'a pas besoin d'un quelconque diplôme sauf une petite formation à l'utilisation du moulin qui ne prend pas souvent beaucoup de temps. Comme tout bon métier, il existe aussi dans ce domaine quelques contraintes financières. Pour mener à bien ce boulot, il faut  au départ un fond d’investissement. L’écraseur doit acheter une machine qui coûte environ deux cent cinquante mille francs CFA. Ensuite vient le casse-tête d'un emplacement dans un marché qui tourne autour de quatre-vingt-quinze mille francs CFA. Les paiements de frais d'électricité, les taxes communales sont entre autres charges. Dans cette liste, en dehors des problèmes liés à la santé, notamment ceux relatifs à entres autres l’audition et les affections pulmonaires, il y’a les questions de maintenance et avec ses coûts, car dit-on sur le terrain, entretenir un moulin à mais n’est pas une mince affaire surtout quand les activités ne tournent pas.


Ayouba Nsangou

 

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