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Election d’un nouveau bureau, le dernier probablement de la législature en cours si le calendrier électoral est respecté, prestation de serment des membres du Conseil constitutionnel récemment nommés, l’examen et le vote des textes, les traditionnelles séances des questions aux membres du gouvernement, tel est l’agenda de la nouvelle session de l’Assemblée nationale qui s’est ouverte le vendredi, 02 mars 2018 à la suite d’une session de novembre très mouvementée. L'on se souvient encore que ladite session a été de bout en bout perturbée par des manifestations des élus du peuple « incapables de se faire entendre » par le bureau de la Chambre, sortant aujourd’hui, sur certaines questions cruciales de la vie de la nation comme celle de la crise dite anglophone, du rôle des députés et de la chambre tout entière face à cette crise qui perdure.

 

La session a été même émaillée par un incident non prémédité avec un député qui a  été blessé à la suite de « l’expression d’un ras-le- bol » d’un autre élu du peuple, la député UDC, Hermine Patricia Ndam Njoya  qui, après avoir demandé et insisté pendant des longues minutes la parole pour intervenir au cours de la plénière du vote du budget, sans y parvenir va se voir obliger d'exprimer sa frustration de façon involontaire par un acte qu'elle a aussitôt regretté. Elle s’est  débarrassée violemment d'après ses propres explications,  du chevalet  qui porte son nom et la mention « Député » comme pour dire, déclarait-elle : « A quoi ça me sert ce chevalet si je ne peux pas parler, je ne peux pas demander la parole et obtenir, nous ne pouvons pas contribuer, faire passer le point de vue de notre parti ». Une attitude et posture de gestion au sein de l'Assemblée nationale décrit-elle, qui est courante et surtout vis-à-vis des partis de l’opposition présents à l’hémicycle.

La présentation de la loi des finances par le Premier ministre, chef du gouvernement a été faite dans "un concert de vuvuzela", un incroyable vacarme, une grande première dans cet hémicycle. « Les conditions de la présentation de cette loi, de son examen et de son vote n’ont pas été des conditions sereines pour la réussite du Cameroun au cours de cette année 2018 » déclarait un député, quelques jours après la fermeture de la session budgétaire de novembre dernier.



Une session pleine d’attentes

A-t-on tiré des leçons de tout ce qui s’est passé en novembre 2017, pour le bien de la chambre, la sérénité des travaux du mois de mars, la consolidation de la démocratie camerounaise et l’avenir même de l’Assemblée nationale en tant qu’Institution chargée d’histoire, active et détentrice d’un pouvoir qui doit se faire sentir et impacter considérablement et positivement la marche du Cameroun et de ses affaires ? Seul l’avenir a la réponse à cette question. Les prochains jours sont à ce sujet chargés de révélations et les camerounais suivent de près ce qui va se passer du côté du palais des verres de Ngoa-Ekelle.

Pour beaucoup, l’Assemblée Nationale dans sa version de la législature en cours, livre son dernier match contre elle-même et il est question pour elle d’entrer dans l’histoire, pour les députés, différentes formations politiques confondues, de marquer leur passage. « Même comme le bal des élections est déjà lancé avec l’élection des sénateurs fixée pour le 25 mars prochain, un texte déposé et discuté comme il le faut, sur la modification de la loi fondamentale du Cameroun pour réduire la durée du mandat présidentiel par exemple, le passage du mode de scrutin d’un tour à deux tours pour l’élection du président de la république, un nouveau code électoral, seraient pour ma part, une bonne nouvelle et une bonne fin historique pour ces députés », déclaration d’un habitant de la capitale, rencontré non loin du ministère des finances, très préoccupé à décortiquer les titres des journaux affichés au kiosque. Cette préoccupation rejoint celle de plusieurs autres camerounais et formations politiques dont l’Union démocratique du Cameroun, qui estime que l’une des questions fondamentales du Cameroun est la question électorale. Cette question devrait permettre, si elle est réglée, de résoudre le problème de légitimité de certains élus dans le pays et surtout de permettre aux camerounais de participer librement et sereinement au processus électoral. C'est le même son de cloche que donne le Social Democratic Front, le SDF et plusieurs organisations de la société civile qui oeuvrent sur  le terrain dans le cadre de l'amélioration des institutions du pays et les conditions de vie des populations. A ceci, s’ajoutent d’autres préoccupations comme entre autres, le code de la famille, une nouvelle loi sur la communication sociale au Cameroun, adaptée au nouveau contexte de l’évolution de la société et de l’environnement technologique avec l’avènement des nouveaux métiers et outils de communication, le rôle du contre-pouvoir et du contrôle de l’action gouvernementale qui est aussi celui de la Chambre basse du parlement.

Les centres d’intérêt sont donc énormes pour cette séance qui arrive dans un contexte bien particulier marqué encore plus que par le passé, par le durcissement de la crise dite anglophone dont les ravages sont incommensurables. Le dérèglement de l’économie nationale avec la vie qui tourne au ralenti dans les deux régions du nord-ouest et sud-ouest est perceptible. Les pertes en vie humaines, celles des civiles ou encore les  forces de défense dépêchées sur les lieux pour la sécurité de tous qui sont parfois égorgés comme dans un abattoir, des enlèvements des autorités ceux du sous-préfet de Batibo et du délégué régional des Affaires sociales pour le Nord-Ouest sont insupportables et innaceptables par tous, sans oublier de nombreuses personnes obligées de fuir la zone pour le Nigeria voisin ou pour d’autres régions du Cameroun, à la recherche de la sécurité et de la paix. Sur cette question, l’Assemblée nationale tout comme le Sénat, la chambre haute du parlement, les politiques sont vraiment appelés afin de chercher plus que par le passé, des voies et moyens pour une sortie de crise dans ces zones du Cameroun où les populations attendent aussi participer dans des conditions de paix à toutes les échéances électorales de cette année 2018 dans le pays.

Une session sous fond de deuil.

A l’ouverture de cette session, beaucoup de députés n’ont pas maitrisé leurs émotions en regardant leurs collègues de l'UDC et le siège vide qu’occupait la députée, Samba Mariama, décédée le 14 février dernier dans un accident de la circulation survenue à Ebebda, dans la région du Centre.

Elle ralliait Yaoundé pour prendre part à une importante réunion du bureau politique de son parti. La grandeur de ses obsèques avec la présence de plusieurs personnalités et une foule compacte de militants et des populations de tout bord, de Yaoundé jusqu’à Foumbot, son village natal où elle a été inhumée et les différents témoignages, prouvent à suffisance que l’UDC et l’Assemblée nationale ont perdu non seulement une femme de caractère, sobre et concentrée sur la tâche, mais aussi une combattante de la libération des consciences et pour la marche du Cameroun vers de nouveaux horizons qui chantent.


Voici en titre d’illustration, l’intégralité d’un texte publié lors de ces obsèques, écrit par le président national de l’Union démocratique du Cameroun (UDC) à la mémoire de l’illustre disparue : « ....Honorable Samba Mariama, rappelée par Dieu, vous nous quittez en nous rappelant la grande vertu de l’engagement politique et tout simplement du sens de la vie et des  responsabilités humaines ; comme femme, comme mère, comme actrice politique et dans tous les domaines d’activité, la vie nous apporte la grande leçon de la fidélité ; cela aura été pour vous jusqu’au bout dans la voie de l’Ethique, celle de l’UDC que vous aviez choisie.
     
C’est comme militante engagée que vous nous quittez en laissant ce qui restera toujours ; et, partagé avec les autres, il est ce grand rêve de tout Républicain, de tout démocrate citoyen responsable : l’être humain au centre de tout ; en arriver à faire partager ce qui a été fortement cultivé dans votre formation politique, à savoir l’Ethique comme le grand sens premier  dans la vie. Et cela plus encore dans notre monde où, de plus en plus abandonnées, les valeurs humaines, les valeurs morales sont plus que jamais des plus précieuses, des plus indispensables et à cultiver, à rechercher.

Dans votre simplicité, dans votre façon d’être, de faire, il y avait ce calme et cette détermination qui sont des grandes vertus en politique et que, à l’UDC, nous cultivons en mettant au premier plan l’humilité. A l’UDC on avait pris ce chemin et, Samba, vous étiez à cette école en sachant que dans toute école, parce que l’on apprend, on doit être un perpétuel apprenant et, toujours, des plus vigilants.

Honorable Samba Mariama, rappelée par Dieu avec ce titre qui vous restera, vous nous quittez alors que tout le monde, dans notre pays, est plus que jamais engagé dans la voie de la recherche de la consolidation de l’harmonie, de la paix pour le triomphe du vrai, du bien, du beau. Ce dont nous avons plus que jamais besoin dans notre monde, dans la vie.

A l’aube de l’an 2018 nous pouvons être heureux d’avoir partagé avec vous ce qui est désormais un grand acquis : le grand élan national de solidarité, cet élan républicain, patriote de tous les Camerounais et de nos amis et partenaires qui, mobilisés vont être ces grands vainqueurs contre ce grand mal : Boko Haram. A cette grande victoire, l’adhésion à la puissance créatrice du dialogue, des concertations qui arrive à la fin de 2017 et s’affirme, véritable manne divine et  plus beau cadeau de la fête de la nouvelle année en 2018 ; parce que tout le monde adhère au Dialogue, aux concertations, on a ainsi ce qu’il y a de meilleur pour vaincre ensemble les crises de toutes sortes ; et , surtout, ce qui, s’élevant dans nos régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest veut s’attaquer à  la grande unité nationale fondée sur les riches et grandes diversités culturelles qui, partagées et acceptées font la grande fierté de tous les Camerounais, des africains, des amis et de tous ceux qui œuvrent pour la paix dans le monde.

Honorable Samba, appelée à nous quitter en pleine mission, vous nous donnez une belle leçon de fidélité en politique, d’engagement pour la République, la démocratie, de dévouement citoyen.

Une femme avec d’autres femmes, un homme avec d’autres hommes, tous déterminés pour gagner dans le travail, par le mérite, apprenant à apprendre cet engagement par le vrai jeu démocratique donnant au bout des fruits qui perdurent , qui entrent dans l’éternité.

Ainsi, au-delà des toutes formes de considérations, hommes et femmes, nous apprenons que nous sommes dans la vie pour rendre, par tous les actes, les êtres humains heureux et vertueux.

Nous remercions celle par qui Dieu nous a réunis et tous ceux et toutes celles qui, à divers titres, ont rendu ce qui nous a rapproché par cette rencontre et ces cours et intenses échanges de partage,  aux amis, aux parents  et famille, que Dieu apporte sa puissante lumière sa grâce et toute sa miséricorde.  Par Dr Adamou NDAM NJOYA ».

L’honorable Samba Mariama avait été élue au Parlement dans la circonscription du Noun lors des législatives de 2013.

Aboubakar  Sidick  M.

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