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Des sifflets et des chants ou encore des actes de violence, de prime à bord le Cameroun n'innove pas en la matière dans la chambre basse de son parlement. Les exemples sont nombreux à travers le monde. On peut citer, il n'y a pas très longtemps entre autres,  l'Ouganda, le Sénégal, près de nous en Afrique et beaucoup d'autres pays du monde y compris ceux qui se réclament des grandes démocraties.

Après des scènes symptomatiques probablement d'un profond malaise dans le pays, qui ont meurtri plus d'un, d'un premier ministre, chef du gouvernement camerounais hué et perturbé de bout en bout dans une adresse importante devant la représentation nationale et de nombreux responsables diplomatiques, la présentation du programme économique, culturel et social du Cameroun pour le compte de l'année 2018, un moment important rentrant dans la session en cours et la vie de la nation, voici de nouveau l'Assemblée nationale du Cameroun  sur la scène au cours de cette même session.

Ces images  ont fait le tour du monde à travers les réseaux et suscité moults commentaires comme celles qui défilent de nouveau depuis la nuit du 08 décembre 2017.

Une fois encore, cela va rester dans les annales de l'auguste chambre. Une autre séance électrique, des moments de contestation  qui visiblement n'arrêtent pas le cours des choses et au final, un député blessé à la tête à la suite d'un objet reçu, "lancé par un autre représentant du peuple qui ne visait nullement pas dit-on, son collègue d'un autre parti politique", d'après les informations reçues dans l'entourage. Mais le fait est là, têtu, parlant et présente une représentation nationale qui a besoin, quoi qu'on dise, de faire son introspection pour mieux comprendre ce qu'elle est au fond, ce qu'elle présente aux camerounais et ce qu'elle veut faire du Cameroun dans sa manière de fonctionner.
Mais qu'est ce qui s'est vraiment passé dans la soirée du vendredi, 08 décembre à l'hémicycle de Ngoa Ekelle à Yaoundé? Nous n'avons pas pu joindre le porte-parole des députés Udc, l'honorable Patricia Ndam Njoya qu'une vidéo, entrain de faire le tour des réseaux sociaux, présente, très remontée, dans une salle bouillante et au rythme de vuvuzila qu'on entend en fond sonore, lançant un objet à peine visible. La suite de la vidéo, présente aussi d'autres représentants du peuple, applaudissant, d'autres, complètement perdus ou devenus des bons immortalisateurs d'instants, leurs portables à la main et surtout, un député blessé dans la foulée, l'honorable RDPC, Wallang Richard.
 Le débat fait rage depuis les premières heures de la matinée dans ces mêmes réseaux sociaux. Chacun y va de la fécondité de ses idées, de ses passions, condamnant pour certains ou approuvant pour d'autres. Au milieu de tout ceci,  voici la version des faits reçus du responsable de la communication de l'Union Démocratique du Cameroun, MONGWAT Amadou Ahidjo. 
" Lors de la Plénière d’Adoption de la Loi de Finances cet après-midi la lecture du Rapport a commencé de 16H30 à et s’est achevé à 20H30 environ. Déclarant la Discussion Générale Ouverte, Les Députés de l’UDC ont tous soulevé leur porte-nom pour demander la parole ; Il étaient d’ailleurs parmi les premiers et les seuls avec l’UPC le MDC. Curieusement aucun Député RDPC n’a demandé à intervenir. Plus curieux la majorité s’est mise à applaudir… Demandant une motion le Président du Groupe SDF est passé dénoncer l’irrégularité  de la Procédure d’adoption de la Loi du Budget. Le Président lui a répondu  après l’avoir laissé longuement parlé que si le SDF ne voulait pas voter la Loi qu’ils n’avaient qu’à laisser les autres  le faire …Les Députés de l’UDC tenaient toujours haut leur Porte –nom à l’attention du PAN quand feignant de ne pas les voir ce dernier a déclaré la Discussion générale Close…sous instruction du Ministre Grégoire OWONA. Le PAN s’est mis à adopter les articles tout seul sans participation et déclarer la Loi de Finance adoptée sous les applaudissements du RDPC et brouhaha du SDF Sans aucun  égard accordé au Députés qui demandaient à prendre la Parole. Exacerbée par cet autre abus le Député Porte-Parole de l’UDC a balancé au centre de l’Hémicycle tour à tour les 3 portes –noms dont ils se servaient pour demander à prendre la Parole. Malheureusement le dernier a accidentellement heurté le front du Député RDPC Wallang Richard…"


Faute d'avoir pu rencontrer le député blessé dont la vie n'est pas en danger d'après de nombreuses sources, pour sa version des faits, nous avons réussi à recueillir sous anonymat, les réactions de quelques parlementaires du RDPC et même des autres formations politiques. Personne visiblement n'a nié le moment précis de la survenue de cet incident, l'ambiance électrique et même déplorable pour la sérénité et l'image de cette dernière session de l'année 2017, une session devant doter le Cameroun d'un nouveau budget pour le compte de l'année 2018 et qui se tient en pleine crise anglophone avec l'élément nouveau, l'escalade sans précédent de la violence, surtout des attaques meurtrières sur des personnes chargées de sécuriser le pays que sont les forces de défense. Ces autres représentants du peuple qui regrettent comme tout le monde, l'incident, n'avancent aucun autre élément pouvant faire remarquer autre chose de particulier susceptible de faire comprendre autrement ce qui s'est réellement passé vendredi 8 décembre. "Le déficit du dialogue, la non prise en compte des points de vue des autres est un véritable problème au sein de notre Assemblée. Parfois ça devient insupportable car n'oubliez pas, on ne devrait pas oublier le peuple, nous sommes là pour lui" nous a lâché un député au passage. "On se comporte parfois comme si nous n'existons pas. L'Assemblée nationale, c'est la représentation nationale. La volonté du peuple que nous représentons doit passer avant tout" nous a déclaré un autre. Il faut que  cette chambre joue vraiment son rôle. Regardez ce qui se passe dans d'autres pays. Et même nos textes avec l'action du parlement et des parlementaires, le parlement est une institution extrêmement importante dans la vie d'une nation et on doit jouer son rôle  a déclaré un autre.


Toutefois, tous ces députés approchés affirment tous qu'il n'y a pas de véritables problèmes entre les formations politiques au sein de l'Assemblée nationale du Cameroun, ni entre les députés eux-mêmes. "Le travail parlementaire se déroule toujours dans la convivialité et respect des uns et autres qui caractérisent l'Assemblée nationale même comme il est de tradition que les points de vue soient différents" nous confie un autre député.

Visiblement l'expression d'un raz- le-bol que vivraient certains  représentants du peuple, notamment ceux de l'opposition à l'hémicycle de Ngoa Ekelle, a trouvé une victime innocente, non ciblée et inattendue qu'est le député RDPC, l'honorable Wallang Richard. C'est ce qui peut aussi être perceptible dans la sortie du responsable de la communication de l'UDC qui retrace les circonstances de cet incident malheureux, regrettable et non prémédité tel qui ressort des premières déclarations et informations reçues.

Au fil des années et au regard des attentes sur le terrain, des projets des lois qui passent souvent comme des lettres à la poste, la faible action ou la quasi inexistance sur le terrain du contrôle de l’action gouvernemental d’après certains observateurs, des points et biens d’autres, qui font selon beaucoup des camerounais, de l’Assemblée nationale comme une  institution d’enregistrement, d’applaudissement surtout et d’accompagnement de l’exécutif. A certains  citoyens  rencontrés dans les rues de Yaoundé à se demander si la plus veille chambre du parlement n’avance pas chaque jour au bord d’une crise de sa propre représentation auprès du peuple qu’elle représente. Cet incident vient ajouter à la longue liste des faits et gestes insolites qui ternissent l'image des représentations nationales à travers le monde et surtout au Cameroun  juste parfois parce que des intérêts passent avant des principes simples de la vie démocratique ou d'un pays qui se modernise à savoir la compréhension, l'acceptation de l'autre, le dialogue et l'action pour l'intérêt général.

Aboubakar Sidick M.

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